Une balle pour toi

Chapitre 23

Flashback avant mon enlèvement.

Cette maison à Nuremberg est géniale. Dommage que Marshall m'envoie à l'autre bout du monde pour me protéger de Rojas. J'ai regardé la télé toute la matinée, je m'ennuie à mourir. La porte du salon s'ouvre. Un grand brun entre dans la pièce, c'est Victor. Il demande à mes deux gardes de dégager et ils exécutent.

- Marshall ?

- Quoi ?!

Il s'approche de moi, je reste méfiante même s'il travaille pour Valentino. Il s'assoit sur le canapé et me regarde. Ses yeux en disent plus que lui, il m'apprécie. Mais je n'aime pas son regard. Il n'y a que Valentino qui a le droit de me regarder comme ça. Il sort de sa veste un paquet de clopes.

- Il paraît que tu fumes, dit-il.

- Tu es bien renseignée pour un gars qui me connait depuis pas longtemps.

- Je sais plein de choses. Tu en veux une ?

J'accepte. Je le regarde me l'allumer et me la donner. Qu'est-ce qu'il sait ? Ce gars ne me connaît pas. Léon lui a peut-être dit. Je ne sais pas, il y a quelque chose qui ne m'inspire pas confiance. Dans le fond de ses yeux, j'y vois le danger.

...

Un battement.

Deux battements.

Un cœur qui bat encore.

J'ouvre les yeux avec une terrible douleur qui me déchire la poitrine. Je prends une grande respiration comme si j'avais été en apnée pendant plusieurs minutes. Mon cœur me fait crier de douleur. Diego surgit de nulle part, il a l'air inquiet. Il crie quelque chose que je n'entends pas et à quelqu'un que je ne vois pas.

- Danaé, respire et détends-toi.

Je fais ce qu'il m'ordonne. Diego écoute mon rythme cardiaque, je le laisse faire son taff. Qu'est-ce que j'ai fait ? Je suis devenue folle, complètement possédée par la colère. Carlos et Victor sont des traîtres.

- Ton cœur est en train de se calmer. Est-ce que tu peux parler ?

- Oui, je crois. Qu'est-ce qu'il m'est arrivé ?

- Tu ne respirais plus, Elias a dû te réanimer.

- Evidemment, il ne pouvait pas me laisser crever.

Diego lève les yeux au ciel. J'aurais préféré crever.

Putain ! Victor ! C'est lui qui a dit à Elias que j'étais proche de Valentino. Je me souviens de l'avoir trouvé étrange, mais je n'aurais jamais pensé qu'il me trahirait. On avait échangé quelques mots autour d'une clope et je l'avais trouvé sympa. Je ne comprends pas pourquoi, c'est lui qui m'a conseillé de faire partir Valentino pour le protéger. Je me souviens parfaitement de notre conversation.

...

- Il ne doit pas rester ici, dit-il d'un ton grave.

- Mon frère ?

- S'il reste, c'est sa vie qu'il met en danger. Si tu tiens à lui, demande lui de partir.

- Tu n'as rien à me dire. Je fais ce que je veux.

- Tu sais que j'ai raison.

...

Ce jour-là, il avait raison. Si Valentino était resté, il y aurait eu un bain de sang le soir même. Il y aurait eu les meilleurs hommes de Marshall dans la maison. Les meilleurs... Mais ils sont partis. Ils sont partis... Parce que j'ai demandé à Valentino de partir, ce qui a fait que j'étais presque seule dans cette maison, il y avait très peu d'hommes. C'est Victor qui m'avait conseillé de faire ça. Je suis trop conne...