Pourquoi pleurez-vous

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Le soleil disparaissait à l'horizon projetait des rayons orange dans la salle de bal. La Cour s'était réunie pour une énième fête où les promises devaient se rendre obligatoirement. Cette célébration avait lieu pour voir si l'héritier avait fait son choix.

Le bal devrait débuter et l'héritier l'ouvrait. La foule formait un cercle autour de la piste au milieu de laquelle le prince attendait. Il vit la Cour retenir son souffle attendant de voir qui il inviterait.

Gabriel s'approcha des extrémités du cercle vers mademoiselle de Casteria qui avait un visage tendu. Le prince se courba légèrement et demanda d'une voix nette.

— Me feriez-vous l'honneur d'accepter cette danse ?

Il remarqua des rougissements sur son visage ainsi que les tremblements qui la parcouraient. Il l'entendit s'éclairer la gorge et eut un petit sourire contrit pour elle.

Le regard de l'héritier se fixa sur un point derrière la brune.

La marquise lui saisit la main en lui broyant les doigts.

Gabriel l'entraîna au centre de la piste lui adressant un regard victorieux. Il posa sa main sur sa taille et lorsque la musique retentit, il emporta la jeune femme dans la danse.

Elle resplendissait.

Sa robe, faite de tulles bleutés parsemée de broderies d'or, faisait ressortir le bleu de ses yeux. Ses cheveux blonds, retenus dans un chignon tressé, dégageaient son cou parsemé de grains de beauté et paré d'un collier fait de saphir et de diamants.

Gabriel, qui se perdait dans son regard assassin, revint à la réalité lorsqu'il sentit un talon lui écraser le pied. Il se retint de gémir de douleur, et une grimace fendit son visage.

— Veuillez pardonner ma maladresse, je suis une piètre danseuse.

Une fois le choc passé, il se reprit et lui murmura :

— Ne vous inquiétez pas vous aurez tout le temps de vous améliorer. Je vous promets que nous danserons souvent.

La marquise se contracta à l'entente de ces mots.

— Je vais vous massacrer les pieds à tel point que vous ne serez plus en mesure de marcher.

Pour rallier son geste à sa parole, elle leva son talon prête à lui donner un violent coup. Cependant, son compagnon lui assena un coup dans la cheville qui la déséquilibra. Elle bascula en arrière entraînée par le poids de ses jupes.

Gabriel la rattrapa par la taille et profita de sa position pour la pencher un peu plus. La marquise sentit le sang lui monter à la tête. Il maintint la pose avant de la relever sous les applaudissements de la Cour.

Il la plaqua sur son torse pour la faire tournoyer loin de lui avant de la ramener à sa position initiale.

— Vous-vous débrouillez très bien, nota-t-il.

— À force de me faire tourner comme une girouette, je vais rendre mon repas.

Il ne répliqua rien continuant de la faire virevolter un sourire narquois aux lèvres.

Il la fit tellement tournoyer qu'elle eut du mal à rester en équilibre lorsque la danse se stoppa.

— À plus tard Marquise.

— Attendez ! s'exclama-t-elle.

Il se rapprocha et elle lui envoya un violent coup de pied dans le tibia avant de s'éloigner rapidement.

Ébranlé, il ne put la retenir et la vit disparaître à travers la foule.

Il n'eut pas le temps de la rattraper que mademoiselle de Casteria lui bloqua le chemin. Tenu par l'obligation, il l'invita à danser.

Le destin d'AnnaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant