Chapitre 2

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659 jours avant.
J'adressais un dernier signe de main à ma tante avant qu'elle ne redémarre la voiture et disparaisse au coin de la rue.

J'avais déposé Nolan chez sa nourrice un quart d'heure auparavant et m'apprêtais à ouvrir le café où j'étais employée comme serveuse. Tous les matins, j'arrivais la première, et tous les soirs, je partais la dernière. Ma journée était rythmée par les commandes des clients.

Ce café était situé dans une rue sans histoire, typiquement Londonienne, assez fréquentée pour nous apporter notre lot de clients, fidèles ou non, mais pas trop, juste ce qu'il fallait. Lorsque je m'y étais présentée, le patron m'avait automatiquement demandé pourquoi je postulais alors que je n'avais que 17 ans, au lieu d'être sur les bancs du lycée. Je lui avais alors expliqué ma situation, et il avait accepté de me payer un peu plus à condition que je fasse l'ouverture et la fermeture. Au début, j'avais eu du mal à m'habituer à ces horaires, très éloignés de celles de ma vie de lycéenne, mais avec un bébé à charge, je ne pouvais décemment pas refuser quelques Livres supplémentaires.

J'enfilais le tablier à l'enseigne de l'endroit, et fis un peu de vaisselle, avant d'accueillir les premiers clients, venus prendre leur café.



774 jours avant.
J'essuyais lentement un verre, ma journée de travail commençant à se faire ressentir. Il était presque 22h, et l'heure de la fermeture approchait, rendant l'endroit plus calme qu'une heure auparavant. La plupart des clients aveint finis leur repas et étaient repartis. Seules quelques personnes étaient encore là, assises à des tables isolées, leurs commandes en face d'eux, ce qui me permettait de souffler un peu.

La cloche de la porte retentis, me faisant lever la tête. Un jeune homme venait d'entrer, emmitouflé dans son manteau et une écharpe en laine. Il s'avança avec aisance jusqu'au bar où je me trouvais et s'assit sur un des tabourets, près de moi, mais pourtant pas exactement en face. Il se dévêtit, posant son manteau et son écharpe sur le tabouret à sa droite et passa une main dans ses cheveux alors que je profitais de son inattention pour le détailler. Plutôt grand, basané aux cheveux noirs de jais, il avait un charme fou.

- Je vous sers quelque chose ? demandais-je sans me départir du sourire aimable que j'arborais toute la journée
- Un café noir. Court, serré. Sans sucre. Ni tasse. Ni café.

Je levais un sourcil, amusée, alors que mon sourire se faisait plus sincère. Je l'avais reconnu au premier coup d'œil, évidemment, mais sa présence m'intriguait plus qu'autre chose. Après tout, la compétition « x Factor » battait encore son plein, alors que faisait-il ici ?

- Tu sais qui je suis ? supposa-t-il en captant mes interrogations
- J'ai la télévision chez moi, effectivement. Je te sers quelque chose ? répétais-je
- Un café, s'il-te-plait.

Un léger sourire se dessina sur sa bouche, éclairant ses traits fatigués. Je hochais doucement la tête et me retournais pour lui servir son café. J'y ajoutais une sucrette et un chocolat, et quand je lui fis de nouveau face pour poser le café devant lui, il pianotait rapidement sur son iPhone. Mon regard dévia sur la photo qui illustrait le contact et mon cœur eu du mal à encaisser le choc. Sur le coup, j'avais presque oublié que le groupe duquel il faisait partie était composé de quatre autres membres.

- Merci, lança-t-il alors que je reprenais mon activité première, à savoir la vaisselle

Je lui souris et reportais mon attention sur l'évier plein de mousse. Je suivais l'émission, et le groupe tout particulièrement, depuis le début des auditions. Ils avaient un talent fou, c'était indéniable, et j'étais l'une de leur grandes supportrices, à mon plus grand damne parfois, mais jamais je ne m'étais imaginée avoir de nouveau un lien quelconque avec eux.

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