CHAP. TRENTE-DEUX

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Jeudi 12 septembre 2019

(trois mois plus tard)



MARÍA :


María : Vale.... Vale mamá... vale mama escucha... debo ir a trabajar... Nos llamamos vale .... ¡Te mando un beso fuerte! ( d'accord, oui maman, d'accord maman écoute. De dois aller travailler. On se rappelle ok ? Je t'embrasse fort)

Pfff une heure de conversation avec ma mère au téléphone ça crève !! Depuis que j'ai emménagé à Paris il y a un mois, elle est super inquiète pour moi !! Et s'il m'arrivait quelque chose, c'est une grande ville quand même, y'a beaucoup de danger, tu sais le nombre de cadavres qu'on retrouve dans la Seine ? Aaaaaah mon dieu elle a pas arrêté ! Et comme elle est en Argentine, elle a cette sensation de ne pas pouvoir m'aider si malheur arrive... Bon même si je la rassure, j'avoue qu'elle a eu du mal à avaler la pilule. Ma sœur m'a grave soutenu, Julien et Daphné aussi, dans l'idée de quitter Nantes. Ma mère, c'est autre chose. Pas qu'elle m'abandonnera, mais elle a quand même pas mal d'appréhensions quant à Paris. Et savoir que je travaille avec des Colombiens ne la rassurent pas non plus. De toute façon les Argentins n'aiment que l'Argentins !

Et bien voilà !! Il y a trois mois je me bourrais la gueule comme jamais dans Nantes et ce soir là, contre toute attente, j'ai retrouvé un ami d'enfance, Ruben. Désormais mon collègue. Et oui, après des heures de discussion sur plusieurs jours, des heures de doutes et de craintes, j'ai enfin pris ma décision. J'ai beau être une Lion, j'avoue que j'ai toujours peur de prendre des risques. Mais cette fois-ci, j'ai écouté mes envies. Après un long mois d'acharnement pour trouver un appartement sur Paris ( j'veux même pas parler du prix du loyer), et grâce à l'aide de Gabriel, mon nouveau manager, j'ai emménagé dans un T1 bis à Levallois-Perret, dans le 92. Ça vaut pas l'appart que j'avais à Nantes avec Clément mais cette fois-ci c'est MON APPART. Si je veux rentrer tard je rentre tard. Si je veux pas ranger, je dois rien à personne !! Il est à côté de tout. J'ai Paris à quelques minutes de chez moi, je vois la Tour Eiffel de ma cuisine! En toute petite mais je la vois. Qui aurait cru ça un jour. Depuis que j'habite ici j'enchaîne les FaceTime avec ma famille qui donnerait cher pour la voir . Simplement la voir. Je parle même pas de la voir tous les jours quand on prend son café !!

J'ai commencé à bosser y'a plus d'un mois, fin août exactement, dans ce resto Colombien du 15ème et franchement, c'est « un peu » trop beau pour être vrai ! L'équipe est cool, on est plusieurs Latinos, on a déjà commencé à faire des soirées tous ensemble, et j'ai pas un salaire dégueulasse! Il est archi bien fréquenté, et populaire dans Paris. J'aurais jamais cru mais la vie parisienne semble me plaire. Y a ici un charme que je ne retrouve pas ailleurs. Et je parle en tant qu'Argentine.
Le seul point qui est délicat pour moi, c'est Gabriel. Ce garçon que j'ai rencontré à la soirée au Cotep, que j'aurais apparemment embrassé... Depuis, j'avoue que j'ai eu les idées plus claires et je me suis souvenue qu'on avait dansé ensemble, qu'on s'était charrier et qu'on avait fini par s'embrasser. Depuis cela, nous n'en avons jamais discuter. Je n'ai jamais osé aborder le sujet surtout. Sentiment de honte sûrement cependant , c'est devenu mon chef quoi. Enfin le responsable de salle... Après la soirée sur Nantes, il est revenu à plusieurs reprises chez Ruben, principalement car il s'avait que j'étais intéressée par le poste. Il était prêt à me prendre sans faire un essai. J'ai insisté pour en faire un avant de prendre la décision de rompre mon contrat à Nantes et signer pour celui là. C'est quand même assez louche d'ailleurs. Daphné et ma sœur pensent que c'est parce qu'il est sur moi, qu'il voulait être sûr que je vienne.
Ça me gêne pas mal de devoir bosser avec lui même si c'est une crème et qu'il est gentil.
J'avoue que vu son physique, dans un autre contexte, j'aurais couché avec lui pour un coup d'un soir sans problèmes. Heureusement que je l'ai pas fait. C'est mon chef.
Mais bon le baiser c'est déjà assez embarrassant.
Surtout depuis ce baiser, même s'il n'y a pas fait d'allusion à l'oral, ses regards ne trompent pas. Il me mate pendant mes services, se rapproche assez prêt de moi pour me parler. C'est assez intimidant d'ailleurs. Il a conscience de son pouvoir de séduction, c'est évident...


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