ME ENCANTA- PLK

CHAP. VINGT-QUATRE

Mardi 14 mai, 04h13

MATHIEU :

Il est quatre heures du mat' et je n'arrive toujours pas à dormir. J'ai les yeux grand ouverts, allongé à plat dos, fixant le plafond tandis que ma main droite caresse la chevelure d'une María complètement endormie sur mon torse. Je pense à tous et rien à la fois : à ma carrière, à ma relation avec ma mère, à mon frère et ma sœur, à mon enfance, à la nuit de Nantes avec elle, à celle-ci, à se qu'on s'est dit quand je l'ai ramené la dernière fois...

Pourtant, je suis serein. Pas mal. J'ai une musique douce qui trotte dans ma tête, allez savoir pourquoi. Mais je suis paisible. Tellement paisible que je me surprends moi-même à être aussi paisible. Ça faisait longtemps que je n'avais pas ressenti ça. Seul avec moi-même, sans idées sombres...

6h45

Sa sonnerie de réveil sonne. Je la secoue dans tous les sens pour qu'elle éteigne ce bruit de l'enfer, mais elle dort à point fermé !

María : Humm, quoi ? dit-elle d'une fois encore endormie, les yeux mi-clos.

Mathieu : Faut que tu te lèves c'est l'heure.

María : Putain déjà ! Je suis fatiguée encore cinq petites minutes.

Elle appuie sur le rappel de son iPhone et plonge la tête dans son oreiller, comme si elle s'apprêtait à hiberner. Je saisis l'occasion pour l'enlacer et ses mains viennent se glisser sur mon corps alors qu'elle gémit dans son demi-sommeil. Sa tête étouffée contre mon torse nu, j'entends qu'elle essaye de me parler.

María : T'as bien dormi ?

Mathieu : Humm ?

María : Je disais t'as bien dormi.

Mathieu : Ça va, je lui dépose un bisou tendre sur le front et la serre un peu plus fort. Mais j'aurais bien dormi un peu plus...

María : Oh oui moi aussi. J'veux pas y aller. Tu veux pas prendre ma place ?

Mathieu : Pff vas-y et tu vas au studio à ma place ?

María : Vas-y on fait ça chuis chaud. Comme ça j'vais m'improviser chanteuse sur ton dernier album et j'vais chanter en espagnol.

On continue de se câliner pendant qu'elle me raconte ses conneries qui me font bien rire. Puis, le réveil sonna à nouveau. Cette fois-ci c'est bon, il faut qu'on y aille.

On se lève un peu en silence. Je fais couler deux cafés de ma machine expresso que j'ai eu à noël et on le boit sur mon balcon avec une clope, en regardant les derniers lampadaires sur Clamart s'éteindre, et le soleil se lever.

Mathieu : Donc demain soir grosse soirée ? Tu veux aller au resto ?

Franchement je sais trop parler aux femmes et je le réalise quand je vois sa réaction !

María : Oh c'est vrai ?? Bien –sûr que je serais partante pour aller au resto !! Ça fait grave longtemps que j'y suis pas allée !

Mathieu : C'est quoi pour toi longtemps ?

María : Bah, elle se met à réfléchir, plus de deux mois c'est sûr.

Mathieu : Hein ?! T'es sérieuse ?!

María : Bah oui pourquoi ?

Mathieu : Hein mais moi j'y vais une fois par semaine au moins !