MON ARBRE

Le rapprochement

Elle me fait un sourire qui monte jusqu'à ses jolis yeux. Ils pétillent comme des petites bulles qui éclatent dans un verre de champagne.

_ Clara Labay, je suis détective privée. (Elle me présente sa main. Je la serre, elle est d'une blancheur crémeuse et d'une douceur agréable).

_ Enchanté. Je vous propose que l'on se rencontre demain matin pour parler de mon affaire.

_ Très bien, on se dit 11h à mon bureau.

Elle ouvre son sac à main et elle en retire une carte à liseré doré qu'elle me tend. Je la saisis aussitôt et la range dans la poche de ma veste. Après avoir pris congé respectueusement, je pars à la recherche de mon portable. Je ne mets pas la main dessus. Mes mains... elles sont à nouveau froides... Syndrome de m.... ! Je retourne à ma voiture et là sur le siège, je retrouve mon téléphone. Ouf ! Je ressors la carte de la détective. Je lis ce nom si... comment dire... si inspirant. Me voilà perdu dans mes pensées, j'imagine Mademoiselle Labay en train de cueillir des baies, ses longs cheveux blonds pendent de chaque côté de son visage triangulaire, ses mains sont d'une pâleur voilée de rosée. Oula ! Je m'enflamme ! Je dois me ressaisir et avancer dans mes recherches : appeler ma tante.

_ Allo Tante Léontine ? C'est Albert. Tu vas bien ? ... Moi oui mais j'ai découvert quelque-chose qui m'a un peu chamboulé. Oui, dans la maison de mes grands-parents, j'ai trouvé une photo de moi et celle d'un garçon qui me ressemble comme deux gouttes d'eau.

_ C'est bizarre, oui... Pourquoi es tu sûr que c'est un autre garçon ? C'est peut-être tout simplement toi.

_ Il faudrait que tu voies la photo pour comprendre. Et puis, j'ai trouvé mon portrait caché dans le fond de la boîte à bijoux de grand-mère alors que celui du garçon était au-dessus bien en vue.

_ Qu'est-ce que tu crois au juste ?

_ Je pense que j'ai un frère et que personne ne me l'a dit.

Tante Léontine s'esclaffe.

_ Alors celle-là, c'est la meilleure !!! Tu divagues complètement, Albert. Ta mère en a porté qu'un et c'était toi ! D'accord, elle avait l'air d'une baleine lorsqu'elle était enceinte mais quand je l'ai vu te porter dans ses bras à la maternité, elle était parfaitement heureuse et elle n'aurait pas pu nous mentir à tous.

_ Tu étais venue lui rendre visite à la maternité ?

_ Mais oui, bien sûr !

_ D'accord, merci pour ton aide Tante Léontine. Je vais te laisser, ça m'a fait plaisir de t'avoir un peu.