Garder les cuisses serrer

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Ciara

Le regard des gens sur moi. Observant la manière dont je mange, attendant que je finisse ma première assiette et voir le nombre de fois que je me resservirai, pour ensuite me dire : « Ta maman te laisse manger autant à la maison ? ». Oui, espèce de pétasse.
Ça c'est ce que m'a dit ma tante Carole m'a dit quand j'avais huit ans, et que j'avais fait le malheur d'aller manger une pizza chez elle. « Elle avait maigri, mais on dirait qu'elle a déjà repris du poids ». Ça c'est ce qu'avais rétorqué mon oncle Carl au repas de famille le mois dernier, quand je me servais une assiette de lasagnes, tandis qu'ils débattaient sur ma perte de poids. « Tu vas vraiment manger tout ce pains ? » Et ça c'est ce que m'a dit ma très chère tante Cynthia, pas plus tard avant-hier.
Mon poids. Mon poids. Mon poids. Il n'y a que ça qui compte, que ça qui les intéressent.
« Tu serais tellement plus jolie en étant mince ». Avait dit Cécilia au essayage de ma robe pour ma première communion et...

— Alors Willy tu ne manges pas ? C'est le riz qui n'est pas à ton goût ?

La remarque de Riley me fit sortir de ma trans me rappelant où je suis. Je ne suis pas avec ma famille, mais avec la sienne et ici personne ne me regarde manger.
Je le remercie silencieusement, de m'avoir sorti  de cet enfer mental. Mais pourquoi a-t-il fallut qu'il me charrie ? Parce que c'est Riley.

— C'est super bon, dis-je en mangeant enfin une fourchette. Mais tu voudrais pas me passer là bouteille d'eau Riri, elle trop loin.

Et que tu es Ciara. Vous ne savez pas vivre sans vous emmerder l'un autre. C'est pour cette raison que tu t'apprêtes à renverser ton verre d'eau sur lui.

— Mince désolé Riri, je m'excuse sans grande sincérité en utilisant cet affreux surnom que lui donnait la veille dame du self.

Ses yeux me lancent des éclaires, mais j'y décèle l'autre chose. Du désir ? Putain qu'est-ce que je raconte, je pers la tête c'est impossible. Vraiment après ce qui s'est passé dans la chambre de Dylan ?
Et merde, je ne peux pas pousser mon analyse plus loin, parce que ce dernier est déconcentré par son portable. Je ne sais pas ce que c'est, mais apparemment ça doit être sérieux vu qu'il est en train de regarder Dylan, l'air de dire : « Qu'est-ce que t'as encore fait putain ? ».
Le reste du repas se déroule sans encombre, à part quelques blagues de papy Grégoire et de Max, on parle de sujets normaux tel que l'école, et le travail. Pour finir sur des anecdotes gênantes.

🦋🦋🦋

— Tu te fous de moi ? Gueule Dylan dans le jardin. Comment elle a pu faire ça ?

— Avoue que tu l'as bien cherché, lui rétorque Riley en soupirant.

— Quoi !? S'insurge Dylan. Aucun homme ne mérite que sa réputation soit aussi entaché !

De quoi est-ce qu'ils peuvent bien être de parler ? Ça doit être grave si même Dylan se met à gueuler.

— Vous allez me dire ce qui se passe ou je doit deviner toute seule ? Je leur demande assise sur l'une des chaises longue du jardin.

— Devine, me répond Riley avec son arrogant sourire en coin.

Je pensais que le fait d'avoir mouillé son jean allait le rendre... je sais pas moi. Moins attirant ? Que la tâche qui tombait pile sur son entrejambe, donnant l'impression qu'il s'était fait dessus, allait peut-être me rebuter. Mais il a fallu que Max lui passe un de ses jeans.
Imaginez, un Riley en t-shirt blanc (avec bien sûr la petite chaîne dans le cou, sinon c'est pas drôle), portant un jean bleue clair légèrement trop grand pour lui. Le tout alors qu'il sort tout juste de chez le coiffeur, s'étant cette fois tressé les cheveux. Sans oublier ce satané parfum, qui rendrait n'importe qu'elle fille dingue.
Sérieusement ce mec tellement beau que ça en ai ridicule.
Néanmoins je me contente de lui répondre par doigt d'honneur, un sourire et un regard disant : « Va te faire foutre ».

La promesse d'un petit conOù les histoires vivent. Découvrez maintenant