La promesse d'un petit con

Que sommes-nous ?

Riley

— Je ne te repousserai pas, plus  jamais. Alors n'ai pas peur de faire ce que tu veux de moi Willy.

Je le pense vraiment, cette fille me tiens par les couilles et ce depuis la fois où je l'ai laisser me faire des tresses quand on avait dix ans. Tout ça parce qu'elle m'avait surpris en train de voler une cigarette, cigarette qui soit dit en passant était pour Toto, qui à l'époque trouvait ça cool d'être un fumeur.
Heureusement après ma petite confession, je la sens se détendre un peu, mais malgré tout quand je pense qu'elle va se lâcher et m'embrasser une nouvelle chose la retient.

— Qu'est-ce qui se passe ? Je lui demande en la voyant cogiter.

— C'est que... j'ai besoin de savoir, entame Ciara avec une voix beaucoup moins assurée que d'habitude. Qu'est-ce qu'on est tout les deux ?

— Et bien, je dirais que tu es une fille et moi un gar...

— Riley je suis sérieuse, elle me coupe n'appréciant visiblement pas ma blague.

Et c'est la différence fondamentale entre Ciara et moi, c'est que je suis un éternel je m'en foutiste tandis qu'elle pense beaucoup trop. Je n'ai pas besoin d'une étiquette pour me rassurer sur qu'on est, j'aime être avec elle un point c'est tout.

— J'ai besoin de savoir ce qu'on est en train de faire, de mettre...

— Un mot sur ce qu'on est ? Je la coupe à mon tour devinant ce qu'elle s'apprête à dire. Pourquoi ? Pourquoi tu tiens à ce point se mette une étiquette ? Je finis par dire sans réfléchir.

Et à la minute où j'ai prononcé cette phrase, je vois le regard de Ciara changer et passer de l'incompréhension à la déception. J'ai tout de suite su qu'il aurait mieux fallu que je la ferme.

— Ciara, dis-je en essayant d'entamer des excuses pathétiques.

— Tu sais quoi ? Laisse tomber, d'un ton qui ne laisse place à aucune discussion. J'ai été bête de demander.

— Et hé oh Cya t'as la diarrhée ou quoi ? Hurle Ava en tambourinant sur la porte de la salle de bain ce qui a pour effet de nous faire sursauter.

— Qu-oi ? Bégaie Ciara paniquée. Non j'arrive tout de suite !

— Ok cool, mais dépêche toi, finis par dire Ava en partant.

Lorsqu'elle s'apprête à ouvrir la porte afin de s'en aller, j'essaye de la retenir, mais elle me repousse. Blessée une fois de plus par mon manque de tact. Seulement cette fois, je ne l'a laisserai pas s'en fuir, elle va devoir entendre ce que j'ai à dire.

— Tu vas sérieusement continuer à fuir comme une enfant ? Je lui demande alors exaspérée.

— Moi, je fuis ? Dit-elle dans un rire sans joie. Dixit celui qui a trop peur de mettre un mot sur notre relation. Et non Riley, aujourd'hui je ne fuis pas, je vais simplement passer deux heures assises sur une chaise du salon à essayer de vous faire comprendre un devoir de philo, alors que je suis crevée.

Sur ce elle me laisse planter là dans la salle de bain, seul face à ma honte et ma culpabilité.
Dans le fond elle a peut-être raison, c'est moi qui fuit en ne voulant mettre un mot sur nous deux. Pourtant faire ça changerait tout entre nous. Ciara n'est pas du genre à vouloir autres choses vouloir qu'une relation sérieuse et moi je ne suis pas sûr d'avoir envie d'être couple.
Les couples finissent toujours par se déchirés, ils ont beau se faire des promesses d'amour éternel, il arrive toujours un moment où la distance, les études, le travail, le manque d'argent et même les enfants, deviennent un poids trop lourd à porter l'un des deux, qui finit par se casser sans demander son reste. Ce qui ne veut pas dire que je ne crois pas en l'amour, je sais juste que dans la plus part des cas, il ne suffit pas. Il ne suffit jamais.
L'amour est tout sauf puissant et invincible comme la société et les séries Netflix essayent de nous faire croire, au contraire, je le trouve fragile, terriblement fébrile, ne tenant qu'à un fil. Un rien peu le faire être remis en question. L'amour n'a rien de puissant, on peut bien aimer un proche de toute force, ce n'est pas ce qui le sauvera d'une maladie mortelle, ce et ce n'est pas non plus l'amour que vous portez à vos enfants, qui vous permettra de leur mettre un toit sur leurs têtes.