Opération "attraction glaciale" [SWANQUEEN]

❄ - Chapitre 20 - Partie 2 - ❄

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Autour de nous, tout le monde opine. Mon annonce n'étonne personne. À l'exception de Regina. Le nez retroussé, elle me lance un coup d'œil interrogatif. L'air de rien, je sors un petit écrin noir de la poche de ma robe. Ma mère étouffe un cri de joie. Mon père affiche un large sourire. Henry et Neal sautillent d'enthousiasme. Réaction de la principale concernée ? Haussement de sourcil. Cette fois, je lui réponds d'un simple geste : j'attrape son poignet et dépose la boîte au creux de sa paume. Nos mains se frôlent. Une décharge électrique se répand dans l'ensemble de mon bras, de mon corps et de mon âme.

— C'est... Tu... Qu'est-ce que...

Regina baisse la tête et la relève aussitôt sans terminer sa phrase. Le rouge lui monte aux joues. Je me mords la langue pour me retenir de rire. La voir aussi déstabilisée que moi m'ôte un énorme poids des épaules. Si sa marque d'attention imprévue m'a prise de court, il semblerait que la mienne la décontenance tout autant. Un rictus triomphant fleurit sur mes traits. Objectif atteint. Un point chacune, madame Mills.

— Quoi ? Je n'ai pas le droit d'organiser une surprise spectaculaire, moi aussi ?

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00h30.

Assise à table, je porte mon verre de champagne à mes lèvres. Le liquide frais et pétillant entame une longue descente dans mon œsophage. Je m'en sers un autre dans la foulée. À nouveau, je le vide d'une traite. C'est mon sixième de la soirée. Si je ne compte pas le vin blanc qui a accompagné les fruits de mer. Ni les quelques apéritifs que nous avons partagés en début de repas. Il y avait aussi ce délicieux vin rouge, tout à l'heure, qui... J'interromps mes pensées par un soupir.

Ma tête semble soudain peser une tonne. Premier effet indésirable de ma consommation inhabituelle. Qu'importe. Je ne suis pas ivre ; je ne suis qu'un peu... différente. Plus calme. Plus tolérante. Plus je-m'en-foutiste. Plus confiante. Mais pas moins stressée. L'alcool ne devrait-il pas me débarrasser de mes angoisses ? Pourquoi continuent-elles de me tordre les entrailles ? De me faire suffoquer ? De me paralyser ? Bon sang !

Tout ce que je demande, c'est un élan de courage. Pas beaucoup. Juste assez pour initier ce qui aurait dû l'être depuis si longtemps : une conversation avec Regina. Une vraie. Sans pique, sans rivalité, sans taquinerie, sans reproche. De véritables explications. Sans filtre, sans masque ni armure. Je m'étais promis que cela aurait lieu ce soir. Si je veux y parvenir, je dois me lancer à l'eau maintenant. C'est impératif. Avant que je m'évanouisse de peur ou d'embarras – ou les deux.

J'inspire profondément puis balaie le salon des yeux. Comme chaque année, notre petit loft déborde de décorations. Sur les commodes, guéridons et plans de travail du rez-de-chaussée, diverses babioles nous plongent dans l'ambiance de Noël. Un père Noël qui se met à chanter dès que nous claquons des mains ; des chaussettes rouges qui pendent aux poignées des placards ; des touches de neige artificielle un peu partout. Une guirlande lumineuse longe les murs. Une magnifique couronne ronde en fausse végétation a été accrochée au-dessus de l'entrée. Juste à côté du canapé où Neal et Henry dorment à point fermés. Allongés l'un près de l'autre, ils serrent tous les deux l'une de leurs nouvelles peluches dans leurs bras. Je les observe avec un léger sourire attendri.

— Emma ? Tu as une minute ? J'aimerais discuter de certaines choses avec toi. Tu es d'accord ?

La voix de Regina brise le fil de mes pensées. Tant mieux : je commençais à m'embrouiller. Sans hésiter, j'opine. Nous devons mettre à plat ce qui n'a pas pu l'être plus tôt. Oui, nous le devons. Impossible de l'éviter. Entre nous, il y a eu trop de disputes, d'incompréhension, de quiproquos, de non-dits. Cela doit changer.