Un amour refoulé Tome II

chapitre 23

Nous sommes en voiture et Aubry roule depuis un bon bout de temps déjà. J'essaye toujours de savoir où elle nous conduit mais elle ne veut même pas me donner un petit indice prétextant que je dois juste être patiente. D'ailleurs, je n'ai pas trop le choix que de faire ce qu'elle me demande.

Toute souriante au volant, elle n'arrête pas de me lancer de petits regards aguicheurs, ce qui m'amuse intérieurement. Elle est tellement mignonne avec son petit air timide et je n'arrête pas de la regarder également avec un petit sourire en coin parce-que j'aimerais vraiment cerner sa personnalité avant d'envisager une bonne amitié entre nous ou autre chose.
Pour le peu que j'ai déjà eu à voir, je sais qu'elle est très ouverte, toujours souriante, avec un brin de timidité.

L'ambiance dans la voiture est plutôt très calme, la seule chose que l'on entend c'est la petite mélodie de Noël qui émane de sa voiture. Aubry ayant constaté depuis tout à l'heure que je l'observe silencieusement s'est décidée à prendre la parole.

– Alors, ta journée a été ? Raconte.

– Bah... C'était cool comme d'habitude. Je n'ai fait que travailler tout en regardant mes clients s'épanouir sur la patinoire et la tienne ?

Je suis un peu réticente à l'idée de lui raconter toute ma journée et je trouve que c'est mieux ainsi. Il y a une partie que j'aimerais bien oublier malgré moi.

– Ma journée était également bien. J'ai fait un tour à l'académie, j'avais certains documents à récupérer puis, je suis rentrée passer du temps avec ma famille.

– C'est super ça ! M'exclame-je le sourire en coin.

– Au fait, j'ai cru comprendre que toi également tu as des petits frères... Vous êtes aussi proches ?

– En fait, j'ai une petite sœur et un petit frère. Ce sont les jumeaux.

– Waouh c'est cool ça ! Ils ont quels âges ?

– Ils en auront dix-sept dans quelques mois. Nous sommes très proches mais ces derniers temps, c'est un peu compliqué.

– Et pourquoi cela ? Demande-t-elle un peu intriguée.

– Ils vivent à Los Angeles avec ma mère et on a pas vraiment l'occasion de passer du temps ensemble. Réponde-je la gorge serrée.

– Bah... C'est la raison pour laquelle les vacances existent. Tu ne vas pas me dire que même pendant les vacances tu ne rends pas visite à ta famille ?? Réplique-t-elle le regard fixé sur moi.

Le fait de l'entendre parler ainsi me rend tout à coup silencieuse. Elle vient de soulever un sujet dont je n'ai pas très envie de parler. En voyant mon regard dériver à l'opposé du sien, elle comprend directement que c'est un sujet que je ne veux pas aborder pour le moment.

– Désolée je ne voulais pas te rendre triste. Reprend-t-elle le regard rempli de désolation.

– Non ce n'est pas grave ! C'est juste que c'est un peu compliqué comme je te l'ai dit mais je t'en dirai plus plus tard si tu veux bien.

– D'accord pas de problème. Dit-elle en effleurant rapidement ma main avant de se reconcentrer sur la route.

Son geste me surprend un peu mais j'aime bien. J'ai comme l'impression qu'elle veut plus se rapprocher de moi mais ne sait pas comment s'y prendre parce qu'elle a constaté que j'ai dressée devant moi une sorte de barrière émotionnelle pas facile à franchir. Au fond de moi, je ne suis pas encore prête à m'ouvrir à d'autres horizons mais avec elle, j'essayerai d'être moins réticente à l'idée de m'épanouir.

– Sinon, ça se passe bien à l'académie ? Demande-je pour changer de sujet.

– Oui super bien. Au début, ça n'a pas été facile mais grâce à Sam, j'ai pu m'intégrer et me faire des amis. D'ailleurs, on a tout de suite sympathisé dès mon arrivée.