4 - Elías

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Pendant que je la regarde se vider, je me rends compte qu'elle a un sérieux problème. Elle fait une attaque de panique et elle se met à bouffer pour se faire vomir ? Il y a quelque chose qui cloche quand même. Lorsqu'elle se pose contre un mur, je ne peux m'empêcher de la dévisager.

- Oh, ne me regarde pas comme ça toi. On ne se connaît pas, et je ne veux pas qu'un inconnu se permette de juger ce que je fais.

Je la dévisage un long moment sans répondre, puis finis par prendre la parole.

- Liris t'as parlé de mes crises psychotiques et de démence, mais toi aussi t'es malade. Et pas qu'un petit peu, c'est même maladif.

Elle détourne le regard.

- Je vais sortir dire aux autres que tu vas bien, mais tu restes là. Il est hors de question que tu te remettes à manger comme ça.

- Oh oui, parce que ça serait trop con que ta femme devienne obèse ! s'exclame-t-elle lorsque je passe le pas de la porte.

Je fronce les sourcils et commence à sentir quelque chose remuer en moi. Ce n'est pas bon... pour elle.

- Quoi ? Tu crois que j'en ai quelque chose à foutre de ton physique ?? je lance en me tournant brusquement vers elle, la faisant sursauter. Je voulais seulement accéder au rôle de chef. La seule chose que je te demande c'est d'avoir un vagin, pas de me briser les couilles, ok ?

Elle fronce les sourcils à son tour.

- Ça va pas ou quoi ? Tu ne passes pas tes nerfs sur moi !

Je passe une main nerveuse dans mes cheveux.

- Je passe mes nerfs sur qui je veux, je suis le chef bordel !

- Tu t'énerves tout seul là, c'est complètement...

Et elle semble réaliser que je ne fais pas que m'énerver.

- Attends, tu vas commencer une crise psycho je ne sais quoi là ?

J'inspire un grand coup et m'adosse au lavabo juste à côté de moi.

- Ouais, ça s'peut. Et je te préviens que si tu commences à me les briser, il y a un requin au -1 qui sera ravie de faire ta connaissance.

Ouais, mon taré de père avait fait ramener un grand requin blanc d'Australie jusqu'ici en Finlande pour effrayer ses ennemis, ou les déchiqueter, ça dépendait des jours. Hiomakone. Ma mère m'a dit qu'il ne servait plus à ça depuis la mort de mon père, mais je sais qu'elle me ment, il m'arrive d'entendre des gens crier quand je me lève pendant la nuit. Et puis j'ai accès aux caméras de vidéosurveillance.

Eeva se redresse, s'approche de moi et me pousse. Je manque de trébucher. Énervé, je l'attrape par les poignets et la sors de la chambre. Je la pousse sur le lit et m'assois à califourchon sur elle.

- Tu vois là, tu n'es pas en mesure de tenter quoique ce soit contre moi.

- Ah bon tu penses ?

Et sans que j'ai le temps de l'anticiper, elle envoie son genoux dans mon entrejambe. Je tombe sur le côté du lit en jurant et elle part s'enfermer dans la salle de bain. J'inspire un grand coup et envoie valser la table de nuit d'un coup de pied. Je n'arrive pas à contrôler mes pulsions lorsque je suis en pleine crise, et je crois que sa boulimie est ce qui l'a déclenché. Je m'approche de la porte de la salle de bain et commence à frapper contre celle-ci, très fort.

- Ouvre !

- Va te faire foutre !

- Je vais défoncer la porte !

- Et moi ta gueule si tu te permets d'entrer !

Un faux rire m'échappe. Elle n'a clairement pas peur de moi, pourtant elle devrait. Je donne un premier coup d'épaule dans la porte, mais celle-ci ne cède pas. J'en donne deux autres et c'est seulement au bout du quatrième qu'elle s'ouvre. Mais je n'avais pas préparé qu'elle se tiendrait derrière avec la brosse à chiotte et quelle m'assomme avec. Je tombe au sol et elle sort tranquillement de la pièce.

- Moi aussi je sais me défendre, dit-elle.

Il faut que je me calme. Je reste donc allongé au sol et me concentre sur ma respiration. J'inspire, j'expire, et j'arrive à réguler mon rythme cardiaque. Je ne l'entends plus, alors je ne sais pas si elle est partie ou bien si elle est encore là. Je reste allongé à même le sol une dizaine de minutes en me focalisant seulement sur la manière dont je respire. Je vois mon torse s'abaisser et s'élever à un rythme de plus en plus régulier.

Quand enfin, je me sens plus calme, je redresse la tête, et vois Eeva assise sur le lit en train de me regarder. Je me lève et pars m'allonger à côté d'elle.

- Je crois qu'on va vraiment bien ensemble toi et moi, je commente.

- Merde, c'est clair.

Je me redresse.

- Dors. Je vais aller voir les autres et leur dire que c'est fait.

- Que quoi est fait ?

- Que je t'ai défloré.

- Ah, oui.

Je me lève donc et sors de la chambre. En sortant dans le couloir, je tombe sur Nina, l'amie de ma mère et de ma tante, ainsi que son fils Valtteri. Même s'il est un peu plus âgé que moi, comme il n'a aucun lien de parenté avec l'ancienne chef, Carita, il ne pouvait pas reprendre le pouvoir.

- Alors ? fait ce dernier.

- C'est fait, je réponds avec un sourire. Et elle m'a fait prendre mon pied.

Il me serre la main, comme si j'avais besoin de ça, et part vers sa chambre. Nina me sourit. Cette femme a une histoire compliqué. Elle a mis du temps à l'avouer à ma mère, mais lorsqu'elle vivait encore avec son cousin, il l'a violé. Elle s'est échappée en apprenant qu'elle était enceinte de lui, et a pu revenir seulement quand mon père et ma mère l'ont assassiné à coups de homards sur sa queue, il me semble. Valtteri est donc le fruit d'un inceste.

- Tu as été gentil avec elle au moins ?

- Sans te mentir, c'est elle qui m'a sauté dessus.

Un rire lui échappe.

- Pour l'avoir déjà rencontré, je veux bien te croire. Elle n'a pas froid aux yeux, mais elle a l'air gentille. Tu sais pourquoi est-ce qu'elle a fait une crise de panique tout à l'heure ?

- Non, pas du tout. J'en parlerai avec elle demain.

Liris, Carita et ma mère arrivent à ce moment-là.

- Vous l'avez fait ? me demande cette dernière.

Je hoche la tête.

- Bravo, tu as le droit à une médaille pour avoir probablement dû te choper ta centième MST, se moque Liris.

- Moi au moins j'ai déjà baisé.

Elle me montre son majeur, son geste préféré. Valtteri sort de sa chambre après avoir entendu sa voix. Ça fait des années qu'il tente de la séduire, sans y parvenir.

- Bon, on va vous laisser dormir alors, vous avez besoin de vous reposer. On ira prévenir les autres que c'est fait.

- Merci, bonne nuit.

Elles me saluent tandis que je retourne dans ma chambre. Eeva est déjà couchée et a l'air endormie, ça n'aura pas été long. Je me demande bien pour quelle raison est-ce qu'elle s'inflige tout ce qu'elle s'est fait ce soir. Je suis persuadé qu'il y a une raison derrière ça, et je suis bien déterminé à trouver de laquelle il s'agit.

The Mafia's Wedding LIVRE ÉDITÉOù les histoires vivent. Découvrez maintenant