9 - Eeva

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Le type qui vient de parler s'avance et s'empare de ma main pour venir déposer un baiser dessus. Je la retire, dégoûtée, puisqu'il semble ne pas faire partie des amis d'Elías.

- Enchanté Eeva, je suis Ossian, un cousin éloigné d'Elías. J'ai entendu parlé que de bien en toi. Et je peux dire que je ne suis pas déçue, tu es sublime.

- Merci, je réponds froidement.

- Qu'est-ce que tu fous là ? retentit la voix de mon homme juste à côté.

- À ton avis ?

- Tu veux me faire péter un plomb pour que tout le monde pense que je suis aussi instable que mon père. Ça ne marchera pas.

- Évidement. Tu m'as pris le rôle et... la femme qui m'étaient dû. Alors je ne vais certainement pas te faciliter la tâche.

- Oh tiens, qu'est-ce qu'il fout là le misérable ? demande Liris, qui vient probablement d'arriver. Tu viens te faire une nouvelle coupe de cheveux ? Tu as raison, tu en as bien besoin.

Ossian la fusille du regard et s'approche d'elle.

- Toi, fais pas la maligne avec moi, je suis plus haut gradé que toi dans la mafia et...

Elías pose soudain une main sur son torse pour qu'il arrête d'avancer vers sa cousine.

- Ne la menace pas.

Son ton est tellement froid et autoritaire que si c'est à moi qu'il avait parlé, je serais allée m'enterrer dans la forêt la plus proche. Ossian échappe un rire.

- Ouais, on verra ça.

Et sur ces mots, il nous quitte pour aller parler à d'autres gens.

- Je vais le buter.

- Non, parce que dans ce cas tu lui donnerais complètement raison à lui, et à tous les autres, dit Liris en lui mettant une claque à l'arrière de la tête.

Je lui jette un coup d'œil. Elle est vraiment magnifique. Ses longs cheveux bruns sont tirés en queue-de-cheval basse et l'une de ses boucle d'oreille est assez longue pour tomber dans son décolleté. Elle a mis une robe noire et fluide, mais avec un décolleté vraiment très, très ouvert. C'est magnifique. C'est à ce moment-là que Valtteri nous rejoint et passe un bras autour de ses épaules.

- T'es canon ce soir.

- Et je finirai la soirée toujours aussi pucelle que je l'ai commencé, dit-elle en enlevant son bras et en se dirigeant vers le buffet.

- J'aurais tenté, dit-il en la suivant, me laissant à nouveau seule avec Elías.

- Bon, et si on allait se prendre une coupe de champagne ?

Il hoche la tête.

- Mais pas trop, il ne faut pas que nous soyons saoules pendant cette soirée.

- J'ai compris mon général, pas de débordement ce soir.

- Tu m'appelleras comme ça après la soirée.

Il part nous chercher deux coupes et m'en tend une. Puis, lorsque je m'apprête à la prendre, il l'éloigne.

- Tu n'es pas du genre à être bourrée avec une seule coupe, rassure-moi ?

- Non, ça devrait quand même le faire.

Deux hommes en costards à la chevelure grisonnante viennent se joindre à nous.

- Elías, Eeva, nous saluent-ils.

- Bonsoir, c'est un plaisir de vous revoir, fait Elías.

- On aurait manqué le couronnement du prince pour rien au monde.

Un sourire fier se dessine sur le visage de mon mari et je ne suis pas sûre de comprendre.

- Le prince ? je demande en haussant les sourcils.

L'un des deux hommes se met à rire.

- Oui, votre mari a appris à devenir un homme de pouvoir avec nos fils, et lors des cessions d'entraînements, il se faisait toujours appeler le roi.

Je me tourne alors vers lui.

- Eh bah, la grosse tête dès la naissance à ce que je vois.

- Ouais, les gens me craignaient parce que j'étais le fils de mon père.

- Oui, c'est logique que s'il est ton père tu es son fils.

- Ce n'est pas ce que je voulais dire. Les gens craignaient et craignent toujours Bhaltair Mulligan, même six pieds sous terre. On pensait que j'étais aussi infernale que lui, ce qui n'est pas le cas. Enfin, je suis assez spécial également, mais pas exactement pareil.

- Oui, toi tu m'as l'air d'avoir un égo surdimensionné.

- Exact.

Les deux hommes rigolent avant de nous laisser.

- Bon, on va devoir parler avec tous ces gens qui sont de parfaits étrangers toute la soirée ? je me renseigne.

Il hoche la tête.

- Et...

- Elías, Eeva ! résonne une voix.

Mince, nous ne pouvons jamais être tranquille ici. Je me tourne et aperçois Nina, la mère de Valtteri, tenant trois assiettes dans ses mains. Elle m'en tend une et tend l'autre à Elías. Dedans, il y a une sorte de gâteau étrange, de couleur jaune. Je vois Elías me détailler, et j'ai bien envie de jeter ce gâteau par terre pour lui montrer qu'il m'agace à me regarder comme si j'allais me mettre deux doigts dans la bouche là devant tout le monde.

- Alors, vous avez pu voir un peu de monde ? demande Nina.

- Oui, malheureusement, je lance tout bas en tâtant du doigt le gâteau avec dégoût.

- Oui, et... tu pourrais arrêter de regarder ce gâteau comme s'il allait t'empoisonner ?

- Il est bizarre.

Malgré tout, j'apporte un morceau à mes lèvres.

- Il est au citron.

Un haut le cœur me prend et je le recrache immédiatement dans ma main, puis le remets dans mon assiette. Tandis que Nina rit de la situation, Elías me fusille du regard.

- Comment ça au citron ? T'es un grand malade !

- J'adore le citron. J'en mange tous les matins.

Je le dévisage de haut en bas.

- J'ai épousé un homme franchement étrange.

- Je vais vous laisser régler cette querelle entre vous, dit Nina en s'éloignant.

- Il n'y a pas de... je commence.

Mais la voilà déjà loin.

- Tu dois être distinguée, et recracher un morceau de gâteau dans ta main ne t'aide pas beaucoup.

- T'avais qu'à demander un gâteau au chocolat comme tout le monde.

- Elíaaaaas.

Je me tourne vers la provenance de cette voix, qui vient presque de roucouler le prénom de mon homme. Et là, j'aperçois une femme brune d'à peu près mon âge se diriger droit vers nous. Tiens tiens, je sens que je ne vais pas l'apprécier celle-là.

The Mafia's Wedding LIVRE ÉDITÉOù les histoires vivent. Découvrez maintenant