10 - Eeva

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Tandis que la pimbêche dépose un baiser sur la joue d'Elías, je la fusille du regard.

- Je suis ravie ! dit-elle à son égard.

Puis, elle se tourne vers moi.

- Et tu es ?

- Eeva, celle qu'il baisera ce soir.

Un faux sourire se dessine sur les lèvres de la pimbêche.

- Mais ça tu le sais déjà, puisqu'aujourd'hui a lieu notre présentation officielle. Pourquoi serais-tu ici sinon ? À moins que les mafieux en manque ne t'aient réquisitionné pour l'after...

Elle pince ses lèvres et me regarde de haut en bas.

- Je suis Mattia, et ton mari m'a baisé bien avant de s'occuper de ton cul de pucelle. Le charme italien, que veux-tu.

- Pourquoi est-ce que tu parles de charme quand la seule chose qu'il te suffit de faire est d'écarter les cuisses ?

- Oula, doucement les filles, intervient finalement Elías. Je reconnais que je suis un sacré coup et un super bon parti, mais il n'y a pas de match là. Je suis marié maintenant.

- Et... je ne te manque pas ? demande Mattia en posant un doigt sur son torse.

Si elle ne l'enlève pas dans la minute, je le lui coupe. Tellement obnubilée par la position de son doigt sur lui, je ne réalise pas tout de suite qu'il réfléchit à sa réponse. Je fronce immédiatement les sourcils. D'accord, notre mariage était peut-être arrangé, mais ça ne lui donne pas l'autorisation de m'humilier de la sorte ! Je croise mes bras sur ma poitrine.

- Ouais, ça m'manque, dit-il. T'es un bon coup.

Un sourire triomphant s'installe sur les lèvres de Mattia tandis qu'elle me dévisage avec un air supérieur.

- Et tu es fière que l'on t'apprécie seulement pour le bas de ton corps ? Bande d'enfoirés.

Et je les laisse en plan. Elías m'attrape soudain par le bras, et j'ai comme un flash qui me revient de mon père faisant la même chose avec une grande violence. Merde, je n'ai pourtant aucun souvenir d'avoir vécu ce moment. Je repousse Elías et m'éloigne, troublée.

Alors comme ça, il aime m'humilier ? Oh très bien, mais dans ce cas là je vais lui renvoyer la pareille. Qu'est-ce qui pourrait l'énerver plus que tout ce soir ? Que je fasse n'importe quoi. Alors, je VAIS faire n'importe quoi. Et on va commencer par le titiller un peu, en allant draguer un autre homme. Je m'approche du premier venu, un homme d'environ une trentaine d'années, et le salue.

- Oh, Eeva, la mariée, c'est ça ?

- Exactement.

- Eh bien vous êtes ravissante, ma chère Eeva.

- Merci, il faut dire que vous n'êtes pas mal non plus...

Je me tourne légèrement de manière à avoir une petite vue sur mon très cher époux. Et comme je le souhaitais, il nous fusille du regard. Je lance un regard au type, qui lui me lorgne comme si j'étais sa proie.

- Arrêtez, je fais en lui mettant une tape sur le torse, histoire qu'il y ait un contacte physique qu'Elías puisse voir.

Le type rigole.

- Vous ne m'avez pas l'air très fidèle à votre époux, ma chère...

- Disons que j'aime profiter de la vie...

- Ça tombe bien, moi aussi.

- Bonsoir, fait une voix froide en arrivant à notre niveau.

- Oh tiens, salut Elías, je réponds.

Le trentenaire le salue d'un signe de tête.

- Alors, vous avez rencontré ma femme ?

- Exact. Elle est exquise.

Je vois Elías serrer la mâchoire, alors je d'en rajouter.

- Ce mec est super marrant, il a le chic pour parler aux femmes, tu verrais !

- Ah ouais ? Et moi, j'ai le chic pour manier mon arme.

Et avant que je ne puisse comprendre, le voilà qui sort son flingue, le pointe sur la tête du trentenaire, et lui tire une balle en plein milieu du front. Je dévisage le cadavre tout frais, puis mon époux.

- Bravo, tu te sens puissant maintenant ?

- Viens là, dit-il en m'attrapant fermement par le bras.

Il me traîne jusqu'à l'extérieur de la pièce, dans un couloir sombre et sans passage.

- Tu joues à quoi là, hein ?? demande-t-il en me secouant par le même bras.

Je tente de me dégager de sa prise.

- Et toi alors, c'est quoi ce cirque que tu me fais avec ta poufiasse !?

Il expire bruyamment et me colle contre le mur.

- Fais gaffe Eeva, je suis gentil, mais je ne suis pas un saint non plus. Si tu m'emmerdes, je te le ferais payer.

- Ah oui ? Je serais amusée de savoir comment.

- Ah ouais ? Ne me provoque pas.

- Non, ça ce n'est pas de la provocation. En revanche ça...

Et en même temps que je parle, je baisse le décolleté de ma robe pour laisser dévoiler quasiment la moitié de la poitrine. Puis, je tire sur mon bras pour qu'il me lâche et me redirige vers la pièce principale.

- Ça, c'est de la provocation.

Et je retourne dans la salle. Immédiatement, pleins de regards se tournent vers moi, et inutile de signaler qu'ils ne me regardent absolument pas dans les yeux. Je fais des grands sourires et même des clins d'œils. Bien évidement, Elías me rejoint bien vite, et me passe sa veste de costard autour du corps. Je lève les yeux au ciel.

- Arrête ça immédiatement, me chuchote-t-il à l'oreille tandis que certains regards se tournent dans notre direction.

Je ne retire pas sa veste mais me dirige vers l'extérieur.

- Où est-ce que tu vas ?? me demande-t-il.

- Fumer une clope, et t'es pas le bienvenu.

Je sors donc et allume ma cigarette, que je porte à ma bouche. Évidement, je retire sa veste et la laisse traîner au sol. Les portes s'ouvrent sur mon très cher époux. Nous ne sommes que tous les deux.

- Je vais rentrer, j'annonce simplement.

- Non.

- Ça y ressemblait peut-être, mais ce n'était pas une question.

- Tu ne bouges pas d'ici.

Je me tourne vers lui.

- Ah oui, et qui va m'en empêcher ?

- Oh, n'essaye pas de jouer à la plus forte avec moi, commence-t-il en s'approchant vers moi de quelques pas. Tu perdrais.

Il avance encore plus et désormais, seulement quelques centimètres nous séparent. Alors, il s'empare de ma cigarette et la balance au loin. On dirait qu'il est excité ce soir, mais ce n'est pas mon cas. Je ne me remets toujours pas de l'humiliation qu'il m'a fait subir avec Mattia. Je me contente donc de le contourner et de retourner dans la voiture. Direction le manoir.

The Mafia's Wedding LIVRE ÉDITÉOù les histoires vivent. Découvrez maintenant