12 - Eeva

15.2K 781 104
                                    

Assise au fond de la cave, je prépare ma vengeance. Elías m'a laissé enfermé ici toute la nuit, et je ne sais même pas s'il a prévu de me laisser sortir aujourd'hui. Mais ce qui est sûr, c'est qu'il va me le payer très cher. Mais d'abord, lorsque je sortirai de cette prison, je sortirai d'abord en ville pour m'aérer l'esprit et acheter ce qu'il faut pour ma vengeance.

Lorsque j'entends la porte se déverrouiller, je me lève précipitamment et me dirige vers l'entrée. Au lieu de voir la tête de mon imbécile de mari, c'est celle de sa mère que j'aperçois. Je me dépêche de sortir et elle referme la porte derrière moi. Je ne la remercie même pas, je pars à la recherche d'Elías. Mais malheureusement, sa mère a la mauvaise idée de me retenir par le bras.

- Attends, avant que tu ne colles une raclée à mon fils qu'il mérite bien pour la manière dont il t'a traité, j'aimerais que tu t'assois deux secondes avec moi.

J'hésite à l'envoyer se faire voir, mais j'apprécie et respecte trop cette femme pour ça. Nous nous asseyons donc toutes les deux sur des chaises autour de l'îlot centrale de la cuisine.

- Il était en pleine crise psychotique hier soir lorsqu'il t'a enfermé là-dedans.

- Ça n'excuse rien.

- Bien sûr que ça n'excuse rien, mais ce que je veux dire c'est qu'ensuite il est monté dans votre chambre et il s'est tapé le front à deux reprises dans le miroir pour apaiser sa crise.

J'écarquille les yeux.

- Mais... il est blessé ?

Même si je le hais plus que tout à l'heure actuelle, je ne peux m'empêcher de m'inquiéter.

- Oui, et ce sont des blessures assez importantes, mais qui ne mettent heureusement pas sa vie en danger. Est-ce que tu pourrais attendre de t'être un petit peu calmée avant d'aller le voir, s'il te plaît ?

Je pousse un soupire.

- J'avais prévu de sortir de toute manière, je lance.

Elle hoche la tête.

- Très bien, je te dépose quelque part ?

- Non ça ira, ne vous en faites pas.

Elle hoche à nouveau la tête. Alors, je la salue et pars dans le dressing du niveau -1 pour trouver une tenue plus adaptée pour sortir que celle que j'avais hier soir et avec laquelle il m'a enfermé. Puis, je me dirige jusqu'au garage et m'empare des clés d'une Ferrari bleu nuit. Je m'installe derrière le volant et démarre. Le super bruit du moteur vient ronronner à mes oreilles et je ne peux m'empêcher de sourire. Cette caisse est démente.

Je sors du garage et me dirige vers la ville d'Espoo. Il y a pleins de magasins là-bas, je vais pouvoir trouver ce qu'il faut pour ma vengeance.

Je roule une bonne vingtaine de minutes avant de finalement me garer dans un parking souterrain. Puis, je sors de la voiture et me dirige dans les rues. Immédiatement, je répète un Starbuck et me prends un café bien noir. Cette marque-la a toujours été mon péché mignon, et en plus là j'en ai franchement besoin aujourd'hui. Le temps qu'on me le prépare, je me rends aux toilettes pour réarranger mes cheveux. Lorsque j'en ressors, la caissière a qui j'ai donné mon prénom pour qu'elle le note sur le gobelet me regarde avec insistance.

- Excusez-moi, il y a un souci ? je finis par demander.

- Je ne veux pas être mêlée à des histoires louches, d'accord ?

Je fronce les sourcils.

- Comment ça ?

À part les membres et alliés de la mafia, personne ne sait qui je suis normalement.

- Vous êtes bien Eeva Mulligan, tout d'abord ?

- Euh, si on veut. Comment le savez-vous ?

Elle fait une pause et semble hésiter. Puis finalement, elle prend la parole.

- Bon, ce que je vais vous dire risque peut-être de vous faire un choc, mais il y a quelques jours un homme est passé ici. Il avait la certitude que vous finiriez par venir dans ce café, mais il n'a pas voulu me dire comment il pouvait en être si sûr. Et en fin de compte, il avait donc raison puisque vous voilà. Il a voulu nous payer très cher pour que nous glissions... du poison dans votre boisson.

Mes yeux s'écarquillent et un frisson s'empare de moi. Merde, mais qui est cet homme ?

Je regarde ma boisson avec hésitation, et la dame s'empresse de rassurer ma crainte.

- Je ne l'ai pas fait ! Sinon je ne vous l'aurais évidement pas dit ! s'exclame-t-elle précipitamment.

- Bon euh... d'accord, merci.

Je la paye et m'empare du café, puis sors. Juste à côté de la sortie, il y a une poubelle, dans lequel je m'empresse de le jeter. On est jamais trop prudent. Le frisson qui s'est installé sur mon corps n'est toujours pas parti et j'ai ce mauvais pressentiment qu'il va se passer des choses atroces dans les semaines, voir dans les mois à venir.

Je sursaute et reviens à la réalité lorsqu'une petite fille manque de me rentrer dedans. Elle s'excuse en riant et repart en courant. Je passe une main sur mon front et tente de me ressaisir. Si je suis venue ici en ville, c'est pour une raison bien précise : me venger de cet enfoiré d'Elías.

Alors, je cherche sur mon téléphone l'itinéraire du type de boutique qui m'intéresse, et lorsque j'en trouve une bonne, je m'y rends.

Je l'atteins à peine quelques minutes plus tard, et elle porte littéralement le nom « tout pour plaire ». C'est une boutique de lingerie. Ma vengeance va être une des choses qui fait le plus enrager un homme lorsqu'on le lui refuse : le sexe de la part d'une femme vêtue d'une tenue très sexy et très dévoilante.

The Mafia's Wedding LIVRE ÉDITÉOù les histoires vivent. Découvrez maintenant