Chapitre 6 : « La vie est un long fleuve tranquille »

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Perline entra dans les vestiaires. Elle ouvrit son casier et pris sa blouse d'interne. Joyce, sa collègue et amie de sa faculté de médecine, s'étonna de la voir si tôt.

- Salut Perline ! Comment tu vas ? Je croyais que tu ne prenais ton service qu'à 21h30 ! Il est à peine 20h.

-Oui je sais... mais je tournais un peu en rond chez moi. Mon frère et Max sont partis boire un verre, alors quitte à rester devant la télévision avant de venir bosser, autant venir me rendre utile ici directement.

- Tu es folle.

- On parle de moi les princesses ?

Pierre fit son entrée dans la salle, un gobelet de café chaud à la main en se déambulant fièrement devant les deux amies. Il ressemblait à ces beaux garçons que l'on ne voit que dans les films. La barbe mal rasée, les cheveux bruns à l'effet décoiffé, le regard sombre et assuré, vêtu d'un t-shirt laissant apparaître une musculature parfaite. De son mètre 90, il se posta alors devant Perline, auquel il s'intéressait tout particulièrement au grand désespoir de Joyce.

- Un café en salle de garde ce soir ? Reprit-il en fixant Perline.

-Désolée, mais je n'aurai pas le temps ! lui dit-elle.

Elle savait pertinemment ce que ce café signifiait pour lui. Cela faisait déjà quelques mois qu'il essayait vainement de l'attirer. Il fit la moue quelques secondes puis ajouta en se dirigeant vers la porte :

-Un jour peut-être, alors.

-Je rêverais qu'il me dise la même chose... La vie est trop injuste. Se lamenta Joyce dans le même temps. Que le mec le plus sexy de l'hôpital s'intéresse à la fille la plus sexy de l'hôpital, ça je suis d'accord, mais il pourrait se consoler de ses échecs avec une autre fille. Comme... moi !

- Ne dis pas de bêtises. Il finira par te parler, j'en suis sûre. Je dois y aller. On se prend un café en salle de pause tout à l'heure ! Sans Pierre !

Elle enfila rapidement sa tenue puis sortit de la pièce sans même dire au revoir à Joyce et se dirigea vers l'ascenseur. Elle avait hâte de commencer sa garde. Au niveau inférieur, c'était un peu le Noël des urgentistes. De nombreux cas différents à traiter allant d'une simple fracture de la cheville à cause du verglas de ce mois de novembre, à la victime d'un accident. 

Perline adorait l'effervescence qui régnait. A chaque fois, elle avait la même montée d'adrénaline. Elle espérait toujours tomber sur un cas compliqué. Le cas qui lui permettrait enfin d'assister un chirurgien titulaire pour une opération complexe. Le cas qui lui procurerait une forme d'extase indescriptible que seuls les médecins peuvent comprendre.





****************





-Mademoiselle. Je ne sais pas trop si vous êtes compétente. J'aurais aimé que ce soit quelqu'un d'un peu plus expérimenté qui s'occupe de moi. Mais on m'a dit que seule vous étiez disponible alors je vais m'en contenter. 

A défaut d'avoir un cas passionnant, Perline pris en charge une femme d'une quarantaine d'année assez agitée. Elle était allongée sur le lit de l'un des box des urgences, surjouant son agonie.

-Madame Blanchaud c'est bien ça ? Je vois sur votre fiche que vous avez signalé des maux de gorge intenses. Depuis combien de temps cela perdure ? 

Perline tentait de rester la plus professionnelle possible.

-J'ai mal à la gorge oui ! Si vous saviez ! Cela fait des jours que ça dure ! Je pense que je ne vais pas passer la nuit ! 

-Nous allons examiner cela. Tout va bien se passer.

Et puis un jour, tu t'envolas.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant