IV

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Hello, comme dit dans le résumé, à partir d'ici, l'histoire sera plus sombre et ça ira en crescendo mais c'est beaucoup plus soft que ce que j'avais en tête, ce ne sera pas horrible à lire non plus, ça risque surtout d'être dérangeant. Voilà, je préfère mettre des warnings pour rien que ne pas en mettre assez.

J'ai vécu les derniers jours sur un petit nuage. Avec Will, tout était parfait, il est parfait. On essayait de prendre nos pauses en même temps ou de rester plus longtemps après la fermeture pour se voir. J'avais aussi reçu les résultats de mon test les jours qui suivirent me signifiant que j'avais réussi. Je m'y attendais mais Chris et Grover ont tenu à ce qu'on boive à l'arrière du restaurant tous ensemble, une fois les derniers clients partis. Je pense surtout qu'avec eux, tout est une bonne excuse pour ouvrir une bière. En résumé, tout se passait pour le mieux, je ne m'étais pas senti aussi heureux depuis longtemps. Mais dans tous bons moments, il y a une chute, n'est-ce pas ? Un retour à la réalité plus violent que le bitume sur lequel on s'écrase.

C'est ce que je pensais en rentrant de mon deuxième test de psychologie. Je secouai la tête, essayant de chasser ces pensées de mon esprit, tout ne doit pas forcément avoir une bad ending. Pourquoi je ne peux pas simplement profiter du moment présent sans songer aux pires, sans m'imaginer que tout n'est qu'une mauvaise blague ? Depuis mama, depuis Bianca, c'est comme si le bonheur m'était interdit et que je refusais d'accepter que je pouvais, un jour, être heureux.

Je soupirai en m'appuyant sur la porte de mon appartement que je venais de fermer. Je m'étais juré de me reprendre en main, de ne plus laisser ces pensées prendre le contrôle sur ma vie. C'est ce qu'elles auraient voulu, que je vive heureux. Je marchai jusqu'à la table basse où je jetai le courrier avant de m'effondrer sur mon canapé. Je répondis rapidement au message de Will me demandant si mon test s'était bien passé puis fixai les lettres devant moi. Une en particulier attira mon attention. Je la pris entre mes mains tout en examinant l'enveloppe. Elle portait le logo de l'hôpital. Je n'y suis pourtant pas allé récemment. Je l'ouvris en fronçant les sourcils et commençai à lire.

"Monsieur Nico di Angelo,

Nous sommes désolés de vous annoncer que votre père, Monsieur Hadès di Angelo, est décédé ce mercredi 15 mai.

Cause : Suicide.

Toute l'équipe médicale vous adresse ses plus sincères condoléances."

Je ne pris pas la peine de lire la lettre jusqu'au bout que je la jetai sur le sol. Je restai ensuite immobile, toutes pensées éteintes, pendant plusieurs minutes. C'est seulement lorsque je passai mes mains sur mes joues que je réalisai que je pleurais. Pourquoi, d'ailleurs ? Je versais vraiment des larmes pour cet enfoiré ? Il n'a jamais pris la peine de prendre de mes nouvelles ces 3 dernières années, voir si tout se passait bien quand j'ai quitté la maison. Pas un signe de vie. Il n'était pas là quand je suis parti en vrille. Il n'est même pas venu quand j'ai essayé de me tuer 3 ans plus tôt. Il ne s'est jamais inquiété. Il n'en a jamais rien eu à foutre de moi, il m'a brisé de l'intérieur et maintenant qu'il est parti, je pleurais pour lui ? Après avoir tout bousillé sur son passage, il osait s'en aller sans rien dire ? Il osait nous abandonner une nouvelle fois ? La rage et la tristesse bouillonnait en moi alors que je m'effondrai en larme sur le sol. Je devais vraiment avoir l'air pathétique. Voir dans quel état je me mettais pour quelqu'un qui ne m'a jamais aimé et dont j'ai réussi à ignorer l'existence pendant 3 ans me rendait malade. Mais ce qui me faisait le plus mal était de réaliser que maintenant j'étais réellement seul. Même s'il n'était pas là, j'avais comme un sentiment de sûreté de savoir que quelque part, j'avais de la famille. Maintenant qu'il est parti, qu'il m'a abandonné une seconde fois, je n'avais plus personne.

Attachement (Solangelo)Where stories live. Discover now