VII

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Lorsque je me réveillai, j'étais seul. Will était sans doute parti en cours ou faire je ne sais quoi. Je m'en fichais de toute façon. Je me levai et me dirigeai vers la porte. Évidemment, elle était fermée à clef. Je déchainai ma frustration sur la pauvre clinche qui n'avait rien demandé avant d'abandonner et de me laisser tomber sur le lit. Je regardai autour de moi et aperçu un bol de céréale ainsi qu'une bouteille d'eau sur le bureau. Je m'approchai et fus pris d'une envie de tout jeter sur le sol. Ça faisait trois jours et j'en avais déjà marre. De quel droit me retenait-il ici ? Je pris le bol avec rage et l'analysai de plus près. Malgré mon ventre qui me réclamait de manger, je n'avais plus confiance dans ce qu'il pouvait mettre dans ma nourriture. Au bout de dix minutes, je vins à la conclusion qu'il n'y avait rien d'anormal et ma tête me tournait d'avoir mangé si peu depuis deux jours. Une fois les céréales avalées, je partis à la recherche de mon téléphone. Il n'était pas sur la table de nuit où je l'avais déposé avant de m'endormir, ni sur le bureau. Je fis le tour de toute la chambre mais impossible de mettre la main dessus. Je dus me faire à l'évidence que Will me l'avait pris. Sans doute pour pas que je n'appelle quelqu'un. Je grognai de rage, il pensait vraiment à tout. Ça voudrait dire que tout a été planifié ? Je me laissai glisser contre le mur avant de ramener mes jambes contre moi. Il y a une chose que je dois vous avouer, je suis claustrophobe. Rester enfermé dans cette petite chambre sans aucune issus me rendait dingue. Je sentais déjà la panique monter en moi alors je plongeai la tête dans le sweat que j'avais emprunté la veille et que je portais toujours. Comme déjà dit, l'odeur de Will m'a toujours rassuré. Je sentis immédiatement mes muscles se détendre. J'inspirai plusieurs fois profondément. Je me sentais déjà mieux. Puis je réalisai que c'était son odeur qui m'avait calmé, celui qui est responsable de ma panique en m'ayant enfermé. Une première larme roula sur ma joue, bientôt suivie d'une autre alors que je me réconfortais encore dans son sweat. Comment quelque chose qui me fait sentir bien peut aussi me faire si mal ? J'essuyai mes joues et décidai à contre cœur de retirer son sweat. Je fis quelques tours de la pièce ensuite à la recherche d'une occupation quand ma vessie me rappela à l'ordre. J'étais censé faire quoi, maintenant, vu que je ne peux pas sortir de la chambre ? Je ne peux pas non plus appeler Will pour qu'il vienne m'ouvrir. Je soupirai tandis que mon envie devint vraiment pressante. Je fis un tour de la pièce avant de me rappeler la porte à côté de l'armoire. Je m'approchai sans trop grand espoir mais pas miracle, elle s'ouvrit. Elle menait directement à la salle de bain et je pus me soulager. Ça voudrait dire que j'aurai aussi accès à l'eau et que je pourrai me laver. C'était plutôt une bonne nouvelle. Il ne manquerait plus qu'un accès à la cuisine et ce serait presque une prison de luxe mais il ne faut pas trop rêver non plus. Bien que je savais déjà d'avance, je vérifiai tout de même si la porte de la salle de bain était elle aussi verrouillée. Et c'était le cas. Je retournai donc dans la chambre et m'assis par terre tout en réfléchissant. Alors que je levai les yeux, je vis la fenêtre ouverte. J'étais plutôt mince pour ne pas dire squelettique et l'espace ouvert n'était pas si étroit. Je m'approchai tout en mesurant mentalement la fenêtre. J'escaladai le bureau et passai ma tête dehors. Ouais, ça devrait le faire. L'air frais sur mon visage me fit du bien et je savourais déjà ma liberté. Je fermai un instant les yeux avant de brusquement les rouvrir en entendant du bruit venant de l'entrée. Et merde. Je devais me dépêcher. Je fis passer mes bras dehors et essayai de me hisser vers l'extérieur. Je devais être le plus silencieux possible, avec un peu de chance, il ne viendra pas me voir tout de suite. Mais alors que je me débattais pour sortir, mon pied se heurta contre une chaise qui tomba sur le sol.

- Nico, tout va bien ? Appela la voix de Will.

Merde. Merde. Merde. Déjà j'entendais des pas rapides s'approcher. Il fallait faire vite. Mon cœur s'accéléra pendant que la peur montait en moi. Je réussis à passer jusqu'au nombril environ et mes jambes pendaient à présent dans le vide quand j'entendis un bruit de clef dans la serrure. J'y étais presque. J'étais passé jusqu'au hanche maintenant. La porte s'ouvrit et j'entendis Will courir vers moi. Ce n'était plus qu'une question de seconde. Alors que je pensais être enfin sorti, il attrapa mon pied et me tira vers l'intérieur. Je résistai tant que je pouvais mais finis par glisser et tomber. Il me rattrapa dans ses bras avant de me poser sur le sol. Je lui lançai un regard noir.

Attachement (Solangelo)Where stories live. Discover now