Chapitre 6

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Lundi 13 Janvier
08 : 01
Manhattan
New York Police Department

- Bienvenue à New-York !

Michael répondit à la poignée de main que lui tendait le lieutenant Baines de la police de New York. Ils se connaissaient depuis assez-longtemps par le biais d’une collaboration envisagée pour l’arrestation d’un tueur en série dans l’Albany. L’affaire avait été très médiatisée, Michael s’en souvenait. A tel point que la presse s’est mis à douter de l’efficacité dee fédéraux. Le tueur de Néandertal – nom que les médias l’avaient donnés – avait fait 6 victimes en 5 jours avec un procédé aussi archaïque qu'éprouvant. Et sans le lieutenant Baines, il en aurait fait bien plus.

- J'aurais bien boulu vous voir beaucoup plus tôt, mais…

- J’étais occupé, Déclara le lieutenant Baines en montrant de sa tête un homme tenu fermement par des policiers qui le conduisaient dans sa cellule.

Michael compris aussitôt. Lui aussi, avait une affaire à gérer. Le lieutenant Baines ne devait pas avoir plus de cinquante ans, et on avait l’impression qu’il s’occupait de toutes les affaires du poste central. Etait-ce pour garder sa forme quotidienne, une forme séduisante qui impressionnait toujours les coéquipiers ?

- De quoi voudriez-vous me parler, Mike ? J’ai appris que vous êtes sur un homicide récent.

- C’est exact, Certifia Michael. Et j’aurais besoin de tous vos agents sur le coup.

Le lieutenant Baines fronça ses sourcils.

- Pardon ? C’est si sérieux que ça ?

- Aussi sérieux pour que madame Rodriguez décide de se ramener.

Le lieutenant Baines analysa rapidement la situation, puis il demanda :

- C’est quoi, comme mission, cette fois-ci ? Une simple enquête ou…

- Une véritable poursuite, Fit Michael. Si nous ne trouvons pas le meurtrier maintenant, alors nous nous mettons tous en danger.

- Tous ? Ironisa le lieutenant. Ce n'est pas l'impression que j'ai.

Il n'y croyait pas, en réalité. À vrai dire, il se moquait de la scène que venait lui faire chez lui l'agent Donovan. Un véritable élément perturbateur, pour lui. Comme tout les agents fédéraux qui se prenaient pour le centre du monde.

- Je ne comprends pas… C’est un serial-killer ? Un tueur classique ? Qu’est-ce qui est si important, agent Donovan ?

L’agent Donovan tourna la tête, embarrassé. Répondre à cette question ne serait que retardant pour lui. De plus, il ne pouvait rien dire tant que sa supérieure qu’il a eue au téléphone ne vienne pas. Cette affaire touchait à la sécurité nationale.

- Désolé, mais cette fois, je ne peux rien vous dire, Répondit-il. Il va falloir me faire confiance et me fournir une équipe, s’il-vous-plait.

Il accentua ses mots sur les derniers mots. Le lieutenant sembla aussitôt comprendre : Affaire d'État qu'il essayaient de camoufler. Pour lui, habitué à gérer le centre de police et à y avoir la main, cela n'allait pas être simple à accepter. Pourtant, il fallait bien coopérer. Ou du moins… Montrer la coopération.

- Pas de problème ! C’est le FBI qui commande ! S’exclama-t-il, sarcastique. Suivez-moi.

Sa déclaration sonnait incroyablement fausse. Michael en était sidéré. D’habitude, il adorait travailler avec les fédéraux, peu importe la mission. Il se soumettait sans rien dire et était plutôt enthousiaste. A vrai dire, tout ce qui le dérangeait, c’était le fait que la presse se mêle à des crimes ou meurtres. Ce n’était décidément pas le cas aujourd’hui. Il regarda le lieutenant s’éloigner sans rien dire avant de le suivre, d’un coup.

Quelques minutes plus tard, il se trouvait dans la salle de réunion du NYPD avec une cinquantaine d’agents de police. Bien sûr, il avait acquis avec le temps l’expérience d’un fin discoureur. Parler en public, diriger des missions, donner des ordres étaient devenus des tâches bénignes pour lui. Alors, avoir des yeux de tout âge fixés sur lui ne l’intimidait pas. Il avait à ses côtés, l’agent Jackson et l’agent McCourt.

- Bonjour à tous et à toutes, Commence Michael gardant une voix assurée et forte.

Des hochements de tête le répondirent. Certains le connaissaient déjà : bel avantage à exploiter.

- Comme vous le savez, nous sommes de la police fédérale. Je ne vais pas vous faire un dessin de la situation mais nous sommes dans une alerte générale. Cette affaire requiert votre implication à tous, dans un délai immédiat.

- C’est au sujet de quoi ? Je suis pas informé, Lance un jeune agent debout, les mains croisés.

Michael le détailla tout de suite. Il doit être nouveau. Son attitude semble beaucoup trop négligeant. Irresponsable, en déduit l’agent Donovan.

- Vous ne lisez pas votre presse locale ou quoi ? Intervint-il, sèchement.. Le malfaiteur Nick Smith a été retrouvé, tué.

Le concerné ignora l’ironie dans les derniers propos de son collaborateur. Il continua, en gardant la tête froide :

- Nous avons deux suspectes actuellement. La première était sur le lieu du crime, la seconde a disparu au même moment que la première.

- J’étais sur les lieux moi, ce matin, Dit un policier, se désignant avec sa main.

D’autres firent pareils. La majorité. Super, pensa l’agent Donovan. Il gagnait du temps.

- Je suppose que vous êtes déjà suffisamment informés pour savoir que le tueur est en liberté dans la nature ! Conclu Michael, comme une déduction évidente. Et si nous ne faisons pas vite, quelque chose de bien pire pourrait bien arriver…

- Agent Donovan, pourquoi j’ai l’impression que vous nous cachez quelque chose ?

Mais pourquoi a-t-il besoin d’ajouter son grain de sel ? L’agacement saisi les traits de l’agent Donovan et il se tourna vers le lieutenant.

- Ah bon ? Fit Michael d’étonnement. Eclairez-moi, alors !

- Dites-moi la raison pour laquelle vous cherchez cette personne ! Et ne nous faites pas votre récit habituel d’ultimatum qui stipule qu’il faut l’arrêter avant d’autres victimes, parce que ça ne marche pas avec nous ! Le FBI nous cache déjà suffisamment de choses pour que nous continuions à jouer les idiots de service !

- Il va falloir vous en contenter ! Intervient l’agent Jackson, qui plairait déjà la révolte. Nous ne sommes pas des services secrets ou de la CIA, nous sommes de la police d’Etat ! C’est-à-dire dans le même bateau que vous ! Alors soit vous nous faites confiance, soit vous subissez de terrible dégâts à New York qui retentirent jusqu’à la présidence de Washington !

Un silence sièga après les déclarations autoritaires de l’agent Jackson. Tout ce dont Michael voulait éviter. Il fusilla l'agent Jackson du regard. Son aide était de trop. Quand il était plus jeune et que le FBI l’envoyait en mission dans d’autres états, la police locale ne le faisait pas confiance. Mis à l’écart, était-il. Qualifié d’irresponsable parmi les anciens. Il a dû gagner la confiance. A tel point qu’il fut plusieurs fois qualifié de flic pas comme les autres, étant en perpétuel besoin de justice, de victoires et de vérités. Alors, maintenant, le discours sur la confiance ne pouvait être mené. Ses partenaires devaient le faire confiance. Ce n’était pas une option.

Tandis qu’il s’apprêtait à éteindre le feu allumé subséquemment par l’agent Jackson, la porte s’ouvrit brutalement sur une femme que ne connaissaient trop bien les agents ici présents. Elle pénétra avec assurance et gravité. Sa présence se ressentit dans la pièce, accompagnée de gardes. Le calme se poursuivit toujours. Les policiers se levèrent tous immédiatement, puis la regardèrent, mi- impressionnés.  L’agent Rachel Rodriguez, ne prêta pas attention à leurs circonspections. Elle ne lança pas son habituel sourire charmeur de latine ou ses habituelles salutations. Elle s’adressa directement au lieutenant Baines, avec une pointe de désagrément dans la voix :

- Alertez les autres unités de la ville. Il nous faut des agents dans tous les aéroports de la ville, gares, gares routières et tous les métros du Sud. Des agents pour vérifier des caméras d’autoroute, si elles empruntent les nationales, il faut identifier la plaque du véhicule immédiatement. Contrôlez aussi les caméras de surveillance des feux et téléchargez le logiciel de reconnaissance spatiale QR6. Nous nous occupons de pister leurs portables.

Autoritaire. On aurait pu croire que c’était un homme qui parlait, si elle n’était pas trahie par son physique. Rachel Rodriguez n’était pas devenue la directrice adjointe de l’unité spéciale du FBI pour rien. Son leadership était remarquable et sidérant. C’était plutôt une femme de terrain et apte à donner des ordres. Quitte à défier les autres autorités.

Son ton sec fit réagir les hommes sur place. Ils se mobilisèrent tous dans l’instant et se mirent à quitter la salle, partis pour s’exécuter. Cindy leur remis une photo des deux portés disparus : Jennifer Wellington et Deborah Johnson.

Le lieutenant Baines garda ses yeux fixés sur les agents du FBI. Il continua à le faire, sans sourciller tandis que Rodriguez le déclarait :

- Il vaudrait mieux pour vous de ne pas se trouver dans nos pattes. Ou cela pourra vous coûter votre carrière.

Il feint de s’esclaffer brutalement.

- Eh bien, c’est une menace ? Je veux connaitre la vérité et vous voulez m’écarter ?

- De qu’elle vérité parlez-vous, lieutenant ? Demande agressivement Rodriguez. Nous parlons d’un secret d’Etat, qui ne concerne pas les citoyens, comme vous ! Occupez-vous de vos oignons !

Elle lâche sa dernière phrase comme si elle vomissait ses mots puis s’adresse à ses agents :

- Nous, on s’en va, Dit-elle. On a une affaire à régler.

L’agent Donovan observa la scène, sans dire un mot. Avant de quitter la, pièce avec ressentiment, il eut une dernière vision au lieutenant. Il n’avait pas voulu cela, sa volonté n’était pas prise en compte. Pourtant le visage qui l’apparu le terrifia presque. Un sourire. Satisfait. Réjouissant. Plein de sous-entendus.

Il avait eut ce que qu'il voulait.

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Alors, je ne vous mens pas, ce chapitre est une révélation. Ah, vous avez déjà deviné ? Toujours pas ?

Et bah... Le prochain pourra peut-être publié d'ici là... Vous tournez juste la page ! 🌚

Sinon, dites moi... Vous aimez déjà votre lieutenant ? 😂

Bonne soirée à tous !



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⏰ Last updated: Sep 21, 2022 ⏰

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ESPRIT CHASSEURWhere stories live. Discover now