Meraki [Nekfeu]

treize

𝐽𝑈𝐿𝐼𝐸𝑇𝑇𝐸
𝑃𝐴𝑅𝐼𝑆

SEPTEMBRE 2011

8:11pm

Mes talons claquent contre le béton à toute vitesse, en direction de l'hôpital Vaugirard.
Je rate ma journée d'intégration, mais quand Idriss m'a appelé pour me dire que le grand-père des deux garçons ne se portait pas bien et qu'il était à l'hôpital, je n'ai pas réfléchi et j'ai pris le premier billet d'avion pour Paris.
Même si je n'ai que très peu parlé avec Hakim depuis notre dispute, mais je me dois d'être là, je suis son amie malgré tout. Je sais ce que c'est les rechutes de cancer, je l'ai vécu avec ma mère. Je veux être la pour Hakim, Idriss et leur grand-mère, je dois être là pour eux. Pour leur grand-père aussi, c'était un petit peu notre grand-père à tous. Comme leur grand-mère, c'est un petit peu la notre à tous. Ils ont toujours été adorables tous les deux avec nous, ils ont toujours été là pour nous tous, dans n'importe qu'elle situation.

Je n'ai pas pris le temps de prendre un sac pour me changer, j'ai pris un billet et dans la demi-heure qui suivait j'étais à l'aéroport, puis une heure après j'étais dans l'avion.
J'arrive dans le hall du bâtiment, une dame m'accueille gentiment, mais non sans me dévisager devant souffle irregulier et mes joues rouges.
Je lui indique qui je viens voir, elle me dit qu'il y a déjà trop de monde à l'étage, mais je ne sais pas pourquoi, elle regarde son écran d'ordinateur et change d'avis, elle me laisse monter. Elle m'indique un étage de gériatrie, où je fonce sans réfléchir.

J'arrive dans le couloir, Ken, Jasmine, Iris, Maë, Doums, Théo sont là, et la grand-mère des deux frères aussi. Tout le monde à une mine affreuse, ma gorge se noue et mon nez me pique quand je vois que personne ne parle.

Je remarque à peine Ken, habillé de son uniforme McDo, je préfère foncer sur les garçons, Idriss renifle grossièrement sur mon épaule, alors qu'Hakim reste stoïque.

-On attend le résultat du médecin, la grand-mère des deux frères me sourit doucement.

Elle transperce la douceur et la gentillesse, même dans ce moment là. Elle m'étonnera donc toujours.

-Il s'est passé quoi? je demande la voix cassée.

-Il s'est mis à vomir, puis c'était du sang, sur le trajet dans le camion des pompiers il est devenu inconscient, la voix de Jasmine est faible.

Je tremble de tout mon être.

-Faut que j'aille me chercher un truc, j'ai rien mangé depuis ce matin, je dis doucement.

-Je viens avec toi, Iris dit doucement en portant sa main sur mon épaule.

Je ne perd pas de temps et part en direction de la cafétéria, accompagnée de ma demie-sœur.