La Reconquête d'Erebore

De retour chez nous

Sous le soleil de plomb de cette après-midi d'une fin d'été, deux chevaux martèlent le sol de leurs sabots sous leurs foulés puissantes en direction de la cité cachée des elfes. Leurs cavaliers sont penchés sur leurs encolure, le vent souffle dans les longs cheveux dorés de l'elfine qui se mêlent aux crins blancs de son destrier, ses yeux verts émeraude sont fixés devant elle où se tient leur destination, leurs chez eux.

En revanche, les cheveux noirs de l'homme se plaquent sous le vent, ses yeux bleus azuréens se contentent de fixer le vide laissant ses pensées partir vers une belle femme aux cheveux noir de jais et des yeux bleu et gris qui n'est autre que sa défunte femme. Tandis que son cheval suit sagement celui de l'elfine ce qui le laisse le loisir à son coeur douloureux de se souvenir de son épouse perdue à jamais, il l'a revoit dans leur maison dans leur maison à Cara Dùm, les repas avec les deux femmes les plus importantes de son existence : Tamaris et Lùthien.

Cette dernière stoppe son cheval dans la cour du palais, le cheval de son jumeau l'imite avant que ce dernier en descend, une expression froide et dure peinte sur le visage. L'elfine blonde soupire d'exaspération avant d'elle aussi, poser pied à terre.

Soudain, un jeune garçon d'une dizaine d'année, brun avec des yeux gris comme l'acier de leurs lames court vers eux en criant le nom de l'elfine ne faisant guère attention à l'homme qui ne s'en formalise pas en continuant de se diriger vers le bureau du seigneur de ses lieux.
Lùthien accueille le jeune garçon en souriant le serrant contre elle en suivant du regard son jumeau qui depuis une décennie ne sourit plus, n'est plus qu'une enveloppe froide et dure ne montrant chaque jour un plus son inexpressivité. 

Sa femme, Tamaris, a trépassé il y a exactement dix ans. Ezio ne s'en est pas remis malgré les efforts acharnée de sa jumelle mais Lùthien est persuadé qu'il ne s'en remettra jamais. Elle les a vu ensemble, comme chaque personne ayant pu assisté à leur amour.
Elle sait qu'ils n'étaient pas juste des époux, c'est des ame-soeur. 

Malheureusement, Ezio est immortel et n'a pas pu donner son immortalité à sa bien-aimé, ni l'abandonner pour devenir un simple mortel. Pendant six décennies, il n'a pu que la regarder s'épanouir, vieillir et trépasser à ces cotés.
Le jour de son enterrement venu, il enterra une partie de son âme. A partir de ce jour, il erre dans ce monde comme un spectre. 

Ezio semble l'oublier mais Lùthien a perdu sa meilleure amie ce jour-là. Pourtant elle a enfouit sa douleur au fond d'elle-même en voyant celle de son frère lourde à porter tout seul l'aidant de son mieux. Et seulement la nuit, elle s'autorise à laisser éclater quelques sanglots dans l'ignorance de son frère dormant à quelques mètres d'elle.

*

Debout, droit comme la justice, l'homme brun dernier fait son rapport au sujet de leurs dernières missions en Eriador confié par le conseil présidé par le seigneur d'Imladris. Bien que diplomatique, le jumeau maudit lui apporte la nouvelle du succès de celle-ci. Le Seigneur Elrond prend la nouvelle avec bonheur avant de demander des nouvelles du descendant de Numénor le considérant à la même hauteur que ses propres enfants. 

"Je vais bien, Seigneur, lui réponds Ezio sur un ton inexpressif identique à celui qu'il utilise depuis dix ans. 

- Je ne vous crois pas, Ezio, contredit durement le seigneur elfe en s'avançant vers lui avant de reprendre d'une voix plus douce. Nous partageons la même douleur, fils. J'ai moi-même perdue ma femme donc je peux comprendre vos tourments et votre douleur."

Ezio opine simplement de la tête. Le guerrier sait pertinemment que le Seigneur Elrond est le mieux placé pour le comprendre dans cette épreuve que les Valars lui impose pourtant, il est tout bonnement incapable d'en parler à qui que ce soir, les mots ne sortent pas de sa bouche.