VI - Révélation

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Phénicia félicita Marinette pour ses progrès. En quelques semaines, elle avait réussi à faire face à son traumatisme et à le transformer en souvenirs positifs.

— Ce n'était pas si difficile, assura modestement Marinette. Je suis vraiment contente d'être allée à ce concert. C'est vrai que j'angoissais un peu avant, mais tout s'est bien passé. Les Parisiens sont vraiment adorables.

— C'est très bien et je suis ravie que vous n'ayez plus de cauchemars, la félicita Phénicia. Mais je préfère vous prévenir qu'il est possible que vous ayez des rechutes. Ce n'est pas obligatoire mais, si cela arrive, ne paniquez pas. Revenez me voir et nous passerons le cap, comme nous venons de le faire.

L'année universitaire était bien entamée. Adrien avait trouvé un stage pour clore ses deux années qui le préparaient au cycle ingénieur de trois ans. Comme au tout début de ses études, son nom avait suscité l'intérêt des recruteurs. L'ancien mannequin ne savait pas si cela l'avantageait ou non. Il avait été convoqué à beaucoup plus d'entretiens que ses camarades de promo, mais il avait mis autant de temps que les autres à se voir proposer un contrat.

— La plupart du temps, on me fait venir par curiosité, expliqua-t-il à Sabine quand elle lui demanda comment cela se passait. Mais ensuite, je pense que beaucoup ont du mal à croire qu'un gosse de riche puisse vraiment travailler pour de bon. La plupart me demandent si j'ai définitivement abandonné ma carrière de mannequin et je suis obligé de les convaincre que je suis sérieusement en train de me former à un métier.

Il était un peu anxieux quand il se rendit dans l'entreprise qui l'avait embauché.

— Personne ne m'a demandé d'autographe, raconta-t-il le soir à Marinette, mais j'ai eu pas mal de sous-entendus. Enfin, le principal est que le programme me plaît bien. Je vais passer dans plusieurs services et je serai associé à une étude de cas, le mois prochain. C'est un gros projet, on me donnera un petit bout à faire, sous supervision.

— Ça m'a l'air bien.

— Il y a une alternante avec laquelle je vais pas mal bosser et qui est cool. On devrait bien s'entendre. Et toi, ton projet de clôture avance correctement ?

Le mois de juillet arriva rapidement, libérant les deux étudiants. Ils avaient tous deux validé leur année et pouvaient profiter de leurs vacances l'esprit tranquille. Adrien insista pour qu'ils partent plus longtemps que l'année précédente. Sur un coup de tête, il prit des billets pour la Croatie. Ils admirèrent les paysages, profitèrent des plages et terminèrent par une petite croisière dans l'Adriatique qui les mena à Venise.

— Tu me donnes de mauvaises habitudes, décréta Marinette, un peu honteuse, alors qu'ils se reposaient à leur hôtel après avoir exploré la ville. J'avais prévu de travailler cet été pour mettre un peu d'argent de côté.

— Tu as eu une année difficile, lui rappela Adrien. Tu as fait un travail extraordinaire sur toi-même. Tu mérites de profiter de la vie, sans stress ni fatigue.

— Vu comme ça, toi aussi, tu mérites du repos, alors, remarqua Marinette. Tu m'as soutenu tout du long, je ne te remercierai jamais assez.

— Ce n'est rien, Buguinette. Et j'aime bien quand tu te reposes sur moi.

— De cette façon ? demanda Marinette en roulant sur lui.

— Voilà, tu m'as parfaitement compris.

*
* *

La nouvelle année universitaire commença sous les meilleurs auspices. Adrien et Marinette avaient l'impression d'avoir enfin surmonté tout ce qui pouvait les séparer. Marinette se sentait bien, toute angoisse envolée. Elle profitait pleinement de sa vie de couple avec Adrien. Elle aimait son école et était passionnée par ce qu'elle y apprenait. Adrien avait commencé le cycle en trois ans pour devenir ingénieur, à l'issue de ses deux années préparatoires. Il avait choisi l'option généraliste, n'étant tenté par aucune spécialité particulière. Le premier semestre s'écoula paisiblement et se conclut pour les fêtes dans une ambiance familiale.

Pour le meilleur et pour le pireWhere stories live. Discover now