VII - Acceptation

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Marinette revint à l'appartement trois heures plus tard.

La jeune fille avait envoyé un message une demi-heure après avoir quitté son compagnon et leur visiteuse, puis encore trente minutes après. Constatant que ses envois n'étaient pas lus, elle avait commencé à paniquer. Elle avait tenté de se détendre en appliquant la procédure qu'elle avait mise au point avec Phénicia. Mais elle n'était pas arrivée à se persuader qu'il était normal qu'Adrien la laisse sans nouvelle suite à la visite du matin. Même s'il n'anticipait pas son inquiétude, il devait l'imaginer curieuse de ce qui s'était dit. À la fin de sa seconde heure de cours, elle décida de rentrer chez eux pour en avoir le cœur net.

Sur le chemin, elle avait plus ou moins réussi à imaginer qu'elle se faisait du souci pour rien. Quand elle poussa la porte, elle était pratiquement certaine qu'Adrien n'était plus là et qu'il était sagement allé à ses propres cours. Elle jeta un regard rapide vers le salon et elle était déjà détournée pour se diriger vers la cuisine quand elle analysa ce qu'elle venait de voir. Elle se précipita sur son ami, recroquevillé sur un fauteuil.

— Adrien, que se passe-t-il ? questionna-t-elle, affolée.

Les yeux rouges du jeune homme et son expression hagarde ne la rassurèrent pas.

— Oh, mon chaton, mais qu'est-ce qu'elle t'a dit ?

Elle le prit pour le serrer contre elle, mais il sursauta en poussant un gémissement. Elle vit alors la main qu'il tenait contre lui, difforme et bleuie.

— Mais qu'est-ce qui est arrivé ? Qui t'a fait ça ?

— Rien, personne, c'est moi...

— Mais tu...

Marinette inspira un grand coup puis décida :

— On verra ça après. Il faut que tu fasses une radio pour vérifier que tu n'as rien de cassé.

Elle regarda sur ton téléphone pour trouver le cabinet de radiologie le plus proche, appela pour savoir si on pouvait passer sans rendez-vous, se renseigna sur le prix et fit se lever Adrien.

— Tu peux marcher ? C'est à trois cents mètres.

Il hocha la tête et se dirigea vers le palier. Marinette vérifia qu'il avait sa carte Vitale et le pilota vers l'endroit qu'elle avait repéré. Dans la rue, il avoua d'une voix gênée :

— J'étais furieux, j'ai tapé contre la porte.

— Ce sont des choses qui arrivent, répondit-elle doucement. Ça va aller.

Ils n'attendirent qu'une demi-heure dans un silence morose. Adrien partit à la radio, en revint la mâchoire crispée. Cela avait dû être douloureux. Un quart d'heure plus tard, cependant, ils étaient rassurés. Les os étaient intacts, il ne souffrait que de contusions. Ils passèrent à la pharmacie qui recommanda des compresses froides, de porter le bras en écharpe. Ils achetèrent une crème anti-inflammatoire et un antalgique.

Une fois de retour chez eux, Adrien regarda Marinette par en dessous alors qu'elle retirait sa veste.

— Je suppose que tu veux savoir ce qui s'est passé.

— Si tu as envie de m'en parler, dit prudemment Marinette.

— Il n'y a pas grand-chose à en dire, en fait. Je me suis bêtement mis en colère et je me suis explosé la main tout seul. Je suis incroyablement stupide.

— Adrien, la situation justifie que tu perdes le contrôle de toi-même. Et puis pour les réactions idiotes dans les moments de stress, je suis désolée, mais tu ne m'arrives pas à la cheville, alors arrête de te vanter.

Pour le meilleur et pour le pireWhere stories live. Discover now