𝐩𝐚𝐩𝐞𝐫 𝐫𝐢𝐧𝐠𝐬 [sirius black]

Prologue

   Assise sur le divan, un sourire au coin des lèvres, Lana observait ses amies rire à la blague de Dorcas, ne trouvant pas la force de se joindre à elles. Ces derniers temps, la jeune femme avait perdu l'envie de rire et rien que sourire devenait compliqué.

_ Lany, ça va ? S'inquiéta Anastasia, les sourcils froncés.
_ Rien de grave, lui assura la susnommée.
_ Tu peux nous parler Lana, lui rappela Lily. On est tes amis, on est là pour ça...
_ J'emménage avec Dorian dans deux semaines, soupira la brune en fermant les yeux. Et... je ne veux pas... je ne veux pas l'épouser, je ne veux pas fonder une famille avec lui... je ne veux rien de tout ça...
_ Parles-en avec ton père Lana, l'incita Marlène. Je sais que ce ne sera pas facile, mais tu ne peux pas t'engager dans une vie que tu ne veux pas, une vie qui te rendra malheureuse.
_ Il va me renier... grimaça l'aînée des Davies
_ Sûrement, approuva Dorcas. Mais tu ne seras pas seule, tu nous as, nous t'aiderons.

   Acquiesçant, la brune changea tout de même de sujet, ne voulant pas s'éterniser sur celui-ci. Les amies restèrent de longues heures à parler et s'amuser, la plupart d'entre elles commençant les cours dans moins d'une semaine et cette journée étant la dernière qu'elles pourraient passer ensemble avant un moment.

   Finalement, chacune rentra chez elles et Lana retrouva le calme inquiétant du manoir familial. Qu'est-ce qu'elle pouvait détester ce manoir et tout ce qu'il représentait ! Qu'est-ce qu'elle pouvait détester son père, elle qui ne cherchait qu'à la contrôler et à faire perdurer la pureté de leur sang ! Qu'est-ce qu'elle pouvait détester sa mère qui, alors qu'elle n'était encore qu'une enfant, avait tenté d'assassiner son père et avait fini à Azkaban. Qu'est-ce qu'elle pouvait détester sa belle-mère, cette harpie qui lui avait trouvé son futur époux ! Qu'est-ce qu'elle pouvait détester Dorian Rosier, ledit futur époux qui n'en avait que faire d'elle et ne cherchait qu'à engendrer un héritier !

    Si seulement elle avait eu ce courage dont avait su faire preuve Anastasia en acceptant d'être renié si cela signifier qu'elle pouvait vivre heureuse. Qu'est-ce qu'elle aurait aimait pouvoir vivre sa vie sans ce soucier du regard des autres et de ce que tous attendaient d'elle. Elle aurait pu se déclarer au garçon qui faisait battre son cœur, elle aurait pu étudier l'astronomie. Elle aurait pu vivre sa vie comme elle l'entendait, tout simplement.

   Au lieu de quoi, sa peur d'abandonner sa petite sœur et de se retrouver sans rien la poussait à rester prisonnière de cette vie qu'elle haïssait tant.

   Secouant la tête pour se reconnecter avec la réalité, n'aimant pas se perdre dans ses pensées, Lana prit le chemin de la salle à manger et sourit faussement à son père quand il releva la tête de la gazette du sorcier. Archibald Davies était un homme froid qui ne pensait qu'au pouvoir et à la pureté du sang ; à peine sortie d'Hogwarts qu'il épousait Catarina Nott et donnait naissance, à son plus grand désespoir, à son héritière. Il avait passé six années à essayer d'avoir un autre enfant, désirant avoir un garçon, mais Lana avoir l'air d'être une grossesse miracle. Puis Taylor était venue au monde, rendant Catarina folle de joie alors qu'Archibald devenait plus aigri chaque jour ; il voulait un héritier, il voulait faire perdurer son nom. Et finalement, alors que Lana avait dix ans, Catarina avait attenter à la vie de son époux et avait échoué, se retrouvant enfermer à Azkaban pour le restant de ses jours alors qu'Archibald demander le divorce et épousait peu de temps après, Carmella Wood.

   Lana n'avait appris qu'à ses quinze ans la raison pour laquelle sa mère avait tenté de tuer son père. Ce dernier la forcer à avoir des rapports avec lui depuis le début de leur mariage et avait, à de trop nombreuses reprises, faillit la tuer en se rendant compte qu'elle ne pouvait pas lui donner un garçon. Lorsque Catarina était passé à l'acte, Archibald venait de menacer la vie de ses filles ; folle de rage à l'idée que quelqu'un touche à ses enfants, la femme avait attrapé un couteau et avait poignardé son époux. Et, même si Lana comprenait pourquoi sa mère avait fait ça, elle ne pouvait s'empêcher de lui en vouloir. Parce qu'en se faisant emprisonner, elle avait abandonné ses filles et Lana aurait tout donné pour revenir à ce moment et proposer à sa mère de partir, d'abandonner Archibald et de disparaître.

_ Sors de tes pensées, petite sotte et va te préparer, cracha Carmella, tirant Lana de ses pensées. Des amis de ton père viennent dîner alors tu as intérêt de te tenir à carreau.

   Acquiesçant en retenant son soupir de désespoir, Lana offrit un sourire forcé à sa belle-mère avant d'aller s'enfermer dans sa chambre.