Chapitre 32

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A I D A N 


— Tu travailles encore ? demande mon père en entrant dans ma chambre.

Je hoche la tête, les yeux rivés sur l'écran de mon ordinateur.

— Je suis lancé, je vais en profiter pour rattraper le retard accumulé ces derniers jours.

Du coin de l'œil, je vois mon s'installer sur le canapé de ma suite.

— Tu as des nouvelles de ta copine ?

Je mâche le bout de mon stylo sans lever les yeux.

— Oui, elle est arrivée en début d'après-midi chez sa mère.

— Je l'aime bien, elle est gentille.

Je pose mon stylo et m'enfonce au fond de ma chaise.

— Tu radotes un peu papa, dis-je en riant.

— Que veux-tu, je me fais vieux.

Je lève les yeux au ciel. Mon père a soixante ans passé certes, mais il se porte comme un charme. La sonnerie de mon portable nous coupe dans notre conversation. La photo d'Olivia apparaît en grand sur mon écran, mon père se lève et me souhaite une bonne nuit. Lorsqu'il a fermé la porte, je décroche.

— On parlait justement de toi, dis-je.

— C'est donc pour cela que mes oreilles n'ont pas arrêté de siffler de la soirée alors ? lance-t-elle sur le ton de la plaisanterie.

Je me laisse tomber sur le lit sans lâcher mon portable de mon oreille.

— Tout se passe bien de ton côté ? Tu as fait quoi aujourd'hui ?

— Plus ou moins... Ma mère va se marier, je lance en soupirant.

— Ce n'est pas une bonne nouvelle ? je demande, un peu perdu.

— Oui, mais...

— Tu ne portes pas ton beau-père dans ton cœur, je sais.

— Elle m'a répété que je me faisais une mauvaise image de lui.

— Peut-être qu'elle n'a pas tort ?

Elle soupire puis reste silencieuse quelques secondes. J'aimerais lui dire qu'il est possible de mal juger des personnes, mais elle le connaît mieux que moi.

— Qu'est-ce qui t'agace le plus chez ton beau-père ? je demande à la place.

— Il est égoïste, dit-elle.

— Mais encore ?

— Ça devrait suffire non ?

— Tout le monde a tendance à être un peu égoïste. Tu lui as déjà laissé une seconde chance ? Peut-être que tu l'as réellement jugé trop vite...

— À vrai dire, dès l'instant où j'ai vu comment il pouvait se comporter, j'ai décidé de mettre de la distance.

— Tu n'as jamais pris le temps de parler avec lui ?

— Jamais, dit-elle en bâillant. Bon, assez parler de moi et de Phil, comment ça se passe de ton côté ?

— Conférence sur conférence. J'espère que je vais te manquer, j'ai l'avantage de te tenir chaud la nuit, je laisse échapper, le sourire aux lèvres.

— Je te l'accorde. Quoi de prévu pour demain ?

— On participe à l'inauguration de la nouvelle bibliothèque municipale. Et nous sommes invités à la réception le soir.

The Agreement Where stories live. Discover now