~Chapitre 14~

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On marche sur le sol saupoudré de neige froide. Silencieusement. Grelotants à cause de nos vêtements mouillés et du froid polaire qui nous attaque, jusqu'à la grotte. Armés, prêts à tirer au moindre mouvement ou bruit suspect. On entre dans la petite caverne. Personne. Il y a encore les restes des ours polaires. Ils ne fument plus, au contraire, il ne reste que le métal calciné qui les constituaient. La neige qui tombe a dû éteindre les flammes qui s'en échappaient.

_Il faut qu'on dorme Eleftherios. Allez, repose toi, me dit Katleen en s'asseyant.

_Dors si tu veux, je monte la garde, je lui annonce en m'asseyant à mon tour.

_Non. Je refuse. Il faut que tu te reposes. Tu montes la garde chaque nuit depuis le début des Jeux. Tu es épuisé. La mort d'Helen t'a fait un grand choc. La fuite contre le scorpion t'as fatigué et tu as failli te noyer.

_Je... je tente de protester.

_Chut ! Détends toi Eleftherios. Et dors.

Je ne proteste pas plus. Katleen a raison. Je suis fatigué. La mort d'Helen m'a fait un grand choc. J'ai survécu au scorpion géant. J'ai failli me noyer. Il faut que je me repose un peu.

Je m'allonge. J'enlève mes bottes et mes chaussettes, trempées. Cela fait maintenant... trois jours ? Quatre jours ? J'en perds le compte. Difficile de savoir étant donné qu'on a pas de montre, et que les juges s'amusent à jouer avec le jour et la nuit sans arrêt pour nous faire perdre toute notion du temps. Mais enfin, tout ça pour dire que j'ai gardé mes bottes depuis que je suis parti de l'étage neuf. Elle sont lourdes de base, et encore plus maintenant qu'elles sont gorgées d'eau et commencent à me faire mal aux pieds. Katleen fait de même. Pour les mêmes raisons. Je souris. Nous avons les mêmes idées. Au même moment. Nous sommes liés je crois. On enlève aussi nos gants mouillés en même temps. Oui, nous devons être liés tous les deux. Mais par quoi ? L'amitié, probablement. Je dis bien probablement, étant donné que je n'ai jamais eu d'amis avant les Hunger Games, je ne sais pas vraiment ce que ça fait. C'est tout de même étrange cette sensation là, l'amitié. Tenir à quelqu'un parce que vous l'appréciez, vous aimez être avec lui, son caractère, sa personnalité... La vie est bizarre, mais quel beau lien qu'est l'amitié je trouve. Dommage que je ne découvre que ces émotions et ces sensations maintenant.

J'arrive à sentir l'air frais de la nuit qui pénètre tranquillement dans la grotte, pour se poser sur mes mains, mes pieds, qui vient envelopper d'une couche de froid intense mon corps. Katleen sort la couverture de son sac et me la passe. Elle n'est pas mouillée pour mon plus grand bonheur, les sacs sont étanches. L'une des meilleures choses aujourd'hui tiens. Je la déplie et la pose contre elle, je n'en ai pas besoin, je vais faire sans. Mais Katleen n'est pas de cet avis du tout. Mon alliée se colle à moi et pose la couverture de manière à ce qu'elle nous couvre tous les deux. La couverture absorbe un peu d'eau de nos pantalons et nos manteaux, mais ce n'est pas grave, on fera avec. Katleen rapproche ses douces lèvres de ma joue et m'y dépose un baiser. Elle pose ensuite sa tête contre ma poitrine. J'en profite pour à mon tour lui faire un baiser sur sa douce joue parfaite. Elle lève la tête et me décoche un sourire que je lui renvoie aussitôt avec un grand plaisir. Puis, Katleen repose délicatement sa tête contre ma poitrine qui gonfle à chacune de mes légères respirations. Je baisse un peu la tête, de sorte à ce que la mienne et celle de mon amie se touchent.

_Je sens ton coeur battre dans ta poitrine, m'avoue Katleen sans bouger.

_Normal : je suis un humain aux dernières nouvelles... je lui rappelle en souriant.

_Je sais. Mais il ne bat pas normalement. Il bat fort. Il bat vite. Il bat vite et fort.

_Oh... euh... si tu le dis, je dis en rougissant.

Les 72èmes Hunger Games d'EleftheriosWhere stories live. Discover now