~Chapitre 15~

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Lorsque je me réveille, je suis surpris, et presque déçu que Katleen ne dorme plus. Sa présence contre moi me faisait du bien, et je me sentais en sécurité. 

Non, au lieu de dormir, elle joue avec son petit couteau en le faisant passer d'une main à l'autre, et taille de temps à autre une branche de bois. 

_Bien dormi ? me demande-t-elle d'une voix parfaitement éveillée lorsqu'elle me voit ouvrir les yeux. 

_Je... mouais. J'aurais préféré dormir dans un lit que sur de la pierre mais... on fait avec, je déclare en souriant. 

_Oh, un lit, j'en rêve ! Qu'est-ce que ça me manque ! rigole-t-elle. T'as faim ? Il reste une brique de jus d'orange et quelques fruits. 

Mon ventre gargouillant répond pour moi. Katleen éclate de rire en fouillant dans son sac. 

_Tiens, bon ap'. Profites-en, c'est les dernières provisions qu'il nous reste !

J'attrape la boisson ainsi que l'orange et les biscuits secs, qui appartenaient probablement à Karoline. 

_On a plus de bouffe ? je lui demande en mâchant un morceau de biscuit. 

_Ouaip, j'ai vérifié, et il y a plus rien. Je pensais qu'on pourrait partir en exploration, et essayer de trouver quelques fruits ou des trucs dans le genre, suggère Katleen.

_Qu'est-ce tu veux trouver ? je lui demande. T'as vu un seul buisson de baies depuis qu'on est ici ? Ou même un animal ? Nan. Il y a même pas d'écureuil dans les sapins. 

_C'est vrai, admet-elle. Mais c'est les Jeux de la Faim j'ai envie de dire. 

_Pas faux, je reconnais en grimaçant. Tu veux un biscuit ? 

_Nan, garde-le, j'ai déjà mangé pendant que tu pionçais. T'es mignon quand tu dors tu sais ? dit-elle en rigolant. 

_N'importe quoi ! je lui réponds en rigolant à mon tour. 

Je finis ma brique de jus d'orange et grignote les derniers morceaux de biscuit. Le sucre me fait du bien et me requinque. J'en avais besoin. 

_T'es réveillé depuis longtemps ? je lui demande en me levant et frottant ma veste 

_Le lever du soleil. Je sais pas combien de temps il s'est écoulé depuis qu'il fait jour. Une heure je dirais, mais... je sais pas si ça te fait cette impression à toi aussi, mais j'ai la sensation que les jours sont plus rapides qu'en dehors de l'arène, explique-t-elle en attrapant son arbalète.

_Pareil, je réponds en passant mon carquois dans mon dos. Les juges jouent avec le temps, c'est sûr. Je saurais même pas dire depuis combien de temps on est dans l'arène.

_C'est le cinquième jour pour nous, explique Katleen. Mais au Capitole, avec le décalage, je sais pas. Enfin bon, on s'en fout, j'ai envie de dire. 

Je lui souris pour montrer mon approbation et sors à mon tour de la grotte. 

La neige a dû tomber pendant la nuit, car nos traces de pas de la veille quand nous sommes revenus ont tout bonnement disparues, ce qui n'est peut-être pas plus mal. 

Je lève la tête vers le ciel, et le soleil m'aveugle. J'essaye de situer l'heure : il n'est pas encore à son zénith, peut-être dix heures à peu près. 

_Je pensais qu'on pourrait aller fouiller la Corne d'Abondance, dit Katleen en armant son arbalète d'un carreau. Avec un peu de chance, on trouvera un paquet de biscuits que personne n'aura ramassé au bain de sang. 

_Peut-être, ça ne coûte rien d'essayer, j'admets. 

Nous continuons de marcher pendant, me semble-t-il, plusieurs heures, slalomant entre les sapins et les rochers, et vérifiant si personne ne nous suis de près. Puis finalement, après une marche qui nous semblait interminable, nous apercevons enfin au loin le métal reflétant les rayons du soleil de la Corne d'Abondance. 

Les 72èmes Hunger Games d'EleftheriosWhere stories live. Discover now