Épilogue

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Bonsoir,

C'est toujours avec un petit pincement au cœur que j'écris ce petit texte qui clôturer la fin d'une histoire.

Je suis ravie d'avoir pu la partager avec vous et je suis heureuse de continuer cette aventure qui dure depuis si longtemps.

J'ai hâte de débuter 2023 avec de nouvelles histoires et de nouveaux défis.

Merci infiniment pour vos messages, vos commentaires... des commentaires qui sont parfois très drôles.

On se retrouve très bientôt pour un nouveau livre. Je vous embrasse tous.

❤️❤️❤️❤️❤️




- En fin de compte, je ne suis plus très sûre.

Hadjar suspendit son mouvement alors qu'il s'apprêtait à monter sur son étalon noir.

Un an venait de s'écouler depuis l'événement à Londres qui avait mis un point final à cette inquiétude permanente. À leur retour au pays, Hadjar s'était alors senti prêt à la partager avec son peuple. Un peuple qui l'avait accueilli si chaleureusement qu'il avait profondément regretté d'avoir perdu tant de temps. Jane devenait de jour en jour plus forte et plus investie dans son rôle à ses côtés. La presse scrutait le moindre de ses faits et gestes, espérant tenir une faille qui la ferait vaciller, mais elle tenait bon, gagnant à chaque fois la bataille. Les médias pouvaient se montrer sans état d'âme et surtout quand il s'agissait de la survie essentielle à sa souveraineté. C'est avec silence et persévérance qu'elle avait fini par faire plier la presse qui avait peu à peu cessé de la mettre à l'épreuve.

Hadjar lâcha les rênes de son cheval pour l'atteindre alors qu'elle se tenait sur la dune, cheveux au vent.

Son cœur s'ouvrait à elle chaque seconde de chaque heure et il se sentait plus libre, moins étouffé par le désir de la protéger de tout au risque de passer à côté de l'essentiel.

Derrière elle, Naya marchait avec un équilibre mis à l'épreuve chaque fois que ses pieds s'enfonçaient dans le sable. Ses boucles semblables à ceux de sa mère étaient noires de jais à l'inverse du blond précieux de sa mère qui le captivait toujours autant.

Plus elle grandissant plus il se voyait en elle, mais il paraissait évident qu'elle possédait la douceur de sa mère.

- Tu ne veux plus faire la balade ? Tu t'inquiète pour Naya ?

Elle se retourna pour observer leur fille qui était entourée des bédouins très protecteurs.

- Non ce n'est pas ça, dit-elle en le rejoignant.

Dans ses yeux bleus, il décela un voile d'admiration tandis que sa bouche formait un sourire.

- Je t'ai déjà dit que tu es très intimidant dans cet accoutrement ?

- À plusieurs reprises en effet, dit-il d'une voix suave alors qu'il se retenait pour ne pas arracher son keffieh afin de l'embrasser.

Jane s'approcha de son mari avec un sourire en coin puis posa le plat de sa main sur son torse. Ce voyage dans le désert était un renouveau pour elle. La liberté caressait sa nuque à travers le vent délicat et même si la chaleur était brûlante, elle s'en fichait.

L'année qui venait de s'achever avait été pour elle un défi. Elle était parvenue à dépasser ses peurs et à s'épanouir dans un rôle qu'elle avait pourtant repoussé par crainte de ne pas être à la hauteur.

Aujourd'hui, ce passé qui l'avait tant de fois empêché de respirer ou même de vivre l'aidait à se surpasser. C'était une page tournée, mais qui restera gravée en elle à jamais.

Il s'agissait d'un deuil, un combat, et d'une renaissance.

- Alors habibti, tu ne veux vraiment pas faire cette balade à cheval ? Pourtant c'est toi qui me l'a demandé.

Jane rit légèrement alors qu'il avait glissé ses doigts dans ses cheveux pour dégager son visage.

- Oui je sais mais...il s'est passé quelque chose entre temps.

Il fronça ses épais sourcils, l'air inquiet.

- Quoi ? Que s'est-il passé ?

- Eh bien je ne sais pas si c'est recommandé de monter à cheval lorsqu'on est enceinte, lâcha Jane en se pinçant les lèvres.

Le cheikh se figea, immobile, puis arracha son keffieh. Son visage était plongé dans la retenue comme s'il ne voulait pas y croire tout de suite.

- Tu es enceinte ? S'enquit-il en prenant son visage en coupe. Comment ?

- J'ai apporté un test de grossesse avec moi parce que j'avais eu quelques nausées avant notre départ et je l'ai fait ce matin. C'est positif.

Il tenait son visage avec une pression imperceptible, comme s'il essayait de fouiller son âme, sa peau, son regard pour être sûr qu'elle disait vrai.

- Je vais avoir un fils, murmura-t-il en la dévisageant.

- Ça je l'ignore encore, dit-elle riant à travers des larmes de bonheur.

- Moi j'en suis certain, dit-il en la soulevant pour qu'elle entoure ses mains autour de son cou.

- Je t'aime, murmura-t-il dans son cou.

Jamais elle ne l'avait vu aussi expressif qu'aujourd'hui et ne put s'empêcher de regretter de l'avoir privé de sa première grossesse. Il descendit la dune en l'embrassant, déposant une pluie de baisers sur son visage. Arrivé à hauteur de la tente il la reposa sur le sable pour attraper sa fille qui riait joyeusement.

Comblée de bonheur Hadjar pressa sa femme contre son torse tout en regardant les yeux innocents de sa fille et il eut enfin la réponse à cette question qu'il n'avait eu de cesse de se poser.

Oui, il était capable d'aimer et ressentait enfin les émotions qu'un tel sentiment engendrait.

Il savait maintenant que cet amour impitoyable était sa nouvelle force et pour rien au monde il ne voulait s'en séparer.

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La captive du désert ( L'enfant secret du cheikh )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant