5. Intérêt malsain

656 43 119
                                    

PDV d'Aslan Vivone







Je fixai cette gamine qui me toisait avec dédain, même si je discernai néanmoins une pointe d'incompréhension et de curiosité dans son regard qui était semblable à un ciel dégagé.

Ses bras étaient croisés juste en dessous de sa poitrine, mettant en valeur la forme que j'imaginais ronde de ses seins. Ses cheveux roux légèrement ondulés et décoiffés, tombaient négligemment sur ses épaules, alors que ses lèvres roses s'étiraient en un sourire sarcastique.

Dis-moi si j'te dérange surtout, souffla-t-elle d'une voix bien trop cristalline pour son attitude dédaigneuse.

Cette gamine respire l'insolence à plein nez.

Ta grande gueule me dérange alors ce serait bien que tu te la fermes juste deux minutes, répliquai-je en retrouvant son regard pâle qui me fusillait à présent.

Va te faire foutre, je suis pas ta chienne, parle-moi autrement, dit-elle sur un ton calme et posé.

T'as un culot monstre pour un si petit corps, j'te parle comme je veux, au cas où t'aurais oublié, t'es pas en mesure de m'ordonner quoique ce soit, rétorquai-je en arborant un léger rictus mauvais.

Elle ne répondit rien, sachant pertinemment que j'avais raison et que le risque que je la bute était très présent étant donné qu'elle ne me connaissait pas.

Même si je savais déjà que je ne risquais pas de la tuer.

Je ne touche pas aux innocents.

Nous continuâmes à nous regarder en chien de faïence, jusqu'au moment où j'eus décrété qu'elle avait assez fulminé intérieurement pour enfin lui parler.

Pourquoi il a commencé à s'excuser ? demandai-je en premier lieu.

Elle m'observa silencieusement pendant quelques secondes avant de me répondre.

Je lui ai montré la bosse qu'il m'avait faite en m'assommant, à la base c'était juste pour plaisanter mais il a commencé à angoisser.

Je comprend mieux.

Écoute, la seule chose que tu dois savoir c'est qu'Andrea est sensible à tout, et même si à première vue, il ne le montre pas, il culpabilise très facilement quand il a fait une connerie, même si c'est casser un verre, donc évite de lui reprocher l'une de ses erreurs, infimes soient-elles, lui expliquai-je sans trop développer les causes de ce comportement.

Elle restait muette, analysant mes paroles, et cherchant certainement une raison logique à ce mécanisme de défense un peu trop développé.

Viens, il doit nous attendre, dis-je en pénétrant la cuisine et en coupant définitivement cette discussion.

Je relevai le regard vers lui, et un petit sourire prit possession de mes lèvres. Il était déjà assis, nous attendant pour servir, et observait son reflet au dos de la cuillère qu'il tenait devant son visage.

Personne ne te fera plus de mal, je te le promets.

Je m'assis face à lui, et Isis arriva juste quelques secondes après moi, s'installant à côté d'Andrea.

J'espère que t'as faim ma petite ! s'exclama-t-il en soulevant l'assiette d'Isis afin de lui servir un cannelloni.

Je la regardai discrètement, et je n'eus aucun mal à discerner son anxiété. Sa nervosité se lisait sur la façon qu'elle avait de fixer la nourriture comme si elle était son ennemie. Cependant, elle se reprit étonnamment vite, réfrénant l'angoisse que son regard avait laissé filtrer pendant seulement quelques secondes.

L'ange déchuWo Geschichten leben. Entdecke jetzt