14. Étrange sentiment

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PDV d'Isis Moretti




Andrea trouva enfin une place sur le côté de la route, à seulement une rue de l'immeuble en question. Le soleil s'était maintenant complètement couché, laissant les lampadaires faire leur job en éclairant les devantures des logements.

Nous sortîmes de sa petite Citroën d'un gris anthracite, qui était de loin la couleur la plus banale, et qui passait la plus inaperçue.

Les gens étaient encore nombreux à traverser les rues, me rendant plus anxieuse que je ne l'étais déjà. Entièrement vêtus de noirs, nous avions l'air de vrais cambrioleurs, mais le fait que seul Andrea soit habillé normalement, n'attirait pas plus que ça l'attention des passants, qui continuaient de vivre leur vie tranquillement.

Isis, viens avec moi, m'ordonna Aslan qui longeait déjà les murs.

Et avec plus de gentillesse ça donne quoi ?

Je soupirai, consciente que ce n'était clairement pas le moment de faire ma chieuse, alors je mettais ma fierté de côté, et me résignai à répliquer quoique ce soit.

Je tournai la tête vers Andrea, qui s'était, entre temps, rapproché de moi. Il me fixait avec attention, et mon état de nervosité ne lui échappa pas car il me prit dans ses bras.

N'aie pas peur ma déesse, tout va bien se passer, me murmura-t-il.

Mon pouls se calma face à sa chaleur corporelle qui enveloppait la mienne. Je lui soufflai un petit « merci », et nous nous séparâmes.

Il me lança un sourire rassurant, avant de me designer Aslan qui, encore une fois, n'avait pas pris la peine de m'attendre.

Je levais les yeux au ciel, et il ricana.

Tu devrais y aller avant qu'il ne se barre complètement, pouffa-t-il en regardant son cousin qui marchait tranquillement.

Ouais bah c'est la première et la dernière fois que je lui obéis comme une gentille petite chienne, je vais le faire ramer c'est moi qui te le dis, rouspétai-je, excédée par son impatience.

Je le rattrapais alors, en marchant lentement, absolument pas pressée. Au bout de cinq minutes, il se retourna pour vérifier que je le suivais bien, et dès que ses yeux entrèrent en contact avec les miens, je lui offris mon plus beau sourire sarcastique.

Il s'arrêta en haussant les sourcils, d'un air nonchalant, en fourrant les mains dans la grande poche de son pull noir.

Bouge ton cul gamine, on a pas toute la journée, râla-t-il.

Je le toisais avec indifférence, en arborant une mine blasée, avant de lui faire un doigt, afin de lui communiquer mon ennui face à ses ordres. Il soupira, mais ne reprit pas sa route, attendant que j'arrive enfin à sa hauteur.

Tu vois quand tu veux, souris-je alors qu'il claquait sa langue contre le haut de son palais en signe d'agacement.

Il recommença à marcher, et je le suivis. Je m'avançais de sorte à ce que je sois juste à ses côtés, mais il échangea subitement nos places. Je le fixai avec suspicion, et sentant certainement mon regard posé sur lui, il répliqua :

T'es tellement maladroite que je voudrai éviter que tu te fasses écraser.

Je roulai des yeux, et nous continuâmes notre route. On arrivait à un croisement, il m'attrapa par le poignet pour me guider vers le passage piéton, afin de traverser la route.

Arrivés de l'autre côté de la rue, et toujours en me tirant par la manche, il me guida jusqu'à une petite ruelle que nous traversâmes.

Il n'y avait personne dans ce genre de passages, les gens ne s'y aventuraient pas, et pour cause, elles étaient sombres, plus humides, l'air n'y circulait pas beaucoup, et les cadavres de bouteilles de bière et de clopes qui jonchaient le sol, étaient comme un rappel à l'ordre qui disait qu'il valait mieux la contourner.

L'ange déchuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant