20. Crise nocturne

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(TW: drogue)

PDV d'Aslan Vivone




Paralysé.

Mon corps ne bougeait plus, mes pensées étaient en train de former un cyclone dans ma tête, alors que mes pupilles ne pouvaient plus se décrocher de son visage.

« Tu es son portrait craché » avait-elle dit.

Plusieurs fois.

Sans que je ne comprenne.

Mais l'évidence était maintenant là, juste sous mes yeux.

Il ne me regardait pas, son attention était tournée vers la petite fille, sa petite fille. Mais seul son profil suffisait à me montrer à quel point, il me ressemblait, et ce constat me fit serrer la mâchoire.

Tu es comme lui Aslan.

Je restai de marbre, comme si ma haine était transparente, elle parcourait pourtant activement mon sang, mais demeurait invisible.

Même si je voyais qu'Andrea et Eos me fixaient avec appréhension, un autre regard me déstabilisa, son regard à elle.

Un sentiment de peur s'imposa dans mon cœur, me tordant les entrailles.

Comment me verrait-elle si elle savait ?

Comme un monstre.

Un long frisson parcourut ma colonne vertébrale, mon pouls commençait à s'emballer alors qu'il se redressait, tenant sa fillette par la main.

Encore désolée pour ce petit incident, prononça Maria qui me sourit doucement.

J'étais incapable de formuler le moindre mot, toujours aussi pétrifié par le mélange de rancoeur, de peur et de haine qui s'infiltrait dans mon être.

Ne vous en faites pas, il est costaud, répondit Eos en se baissant pour être à la hauteur de l'enfant.

Il lui pinça la joue d'un geste doux, et la petite lui tira la langue avant de lui sourire de toutes ses dents parsemées par quelques trous.

Elle a quel âge cette jolie princesse ? demanda Andrea en s'avançant vers ses parents.

Sept ans et demi ! s'écria Sienna avec entrain.

Tu es grande dis-moi !

Elle hocha la tête avec enthousiasme, en disant cette phrase qui sembla briser le semblant de cœur qu'il me restait :

Tu vois papa, le monsieur a dit que j'étais grande !

Papa.

Papa.

Papa.

Ma tête se mit soudainement à bourdonner, le choc était brutal, je reculai de quelques pas et ma vision se troubla subitement d'un voile blanc.

J'entrouvris la bouche, ressentant le besoin de respirer. Je suffoquai, mon organe vital battait vite, très vite, trop vite.

Aslan respire, je suis là, entendis-je sa voix cristalline près de moi.

Sa main enveloppa délicatement la mienne, la posant sur son cou, là où je sentis la pulsation de son pouls sous la pulpe de mes phalanges. Je clignai plusieurs fois des yeux, et respirai en prenant comme référence, les battements de son cœur.

L'ange déchuWhere stories live. Discover now