Chapitre 36 : Détendez vous Malo.

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Malo, peu avant le décollage.


Je vérifie que tout le monde est à sa place et avance prudemment à travers les rangées.

« La marmaille est installée, c'est bon, je peux enfin me poser ! », pensais-je en me dirigeant vers Bonnie afin de prendre place. Ma petite pixie m'attend sur son siège, le corps étrangement tourné vers l'allée. Alors que je m'avance pour rejoindre ma place, j'avise le visage de ma petite pixie qui me lance un regard désolé.

« Ne me dites pas que... », pensais-je en m'avançant avec angoisse.

« Et si...elle a osé ». Ma mère est assise à ma place, juste à côté de ma fausse petite amie. Je grogne plus ou moins intérieurement, avisant ma génitrice qui me regarde avec satisfaction.

— Maman, pourquoi es-tu assise à ma place ? demandais-je avec le peu de diplomatie qui me reste en réserve.

— Pour commencer, ce n'est pas ta place, mais l'une des places que nous avons réservées pour la famille. Deuxièmement, je voulais profiter du vol pour faire plus ample connaissance avec notre Bonnie. Tu ne vas tout de même me reprocher de vouloir accueillir correctement ton amoureuse ?

Je plisse les yeux, observant ma génitrice avec une méfiance non dissimulée. Accueillir n'est pas tout à fait le terme que j'emploierai dans une telle situation. « Séquestration » en revanche me semble beaucoup plus approprié.

— Maman, arrête d'effrayer Bonnie et laisse-moi ma place ! dis-je sur un ton légèrement plus ferme.

Ma chère mère me lance un regard outré tout en se cramponnant à Bonnie avec fermeté.

— Je ne lui fais pas peur, arrête donc de dire des bêtises !

Bonnie se dandine d'une fesse sur l'autre, manifestement indécise quant à l'attitude à adopter.

— Bonnie, je t'effraie ? demande ma mère avec un air angélique.

— Pas le moins du monde, madame, et je serais ravie de pouvoir discuter avec vous, réponds ma fausse petite amie en affichant un sourire crispé.

J'avise Bonnie avec une pointe de pitié. Vous savez, cette pitié que l'on réserve aux soldats qui s'en vont vers le front et dont vous savez pertinemment qu'ils ne verront pas un deuxième lever de soleil.

Ma mère se cramponne un peu plus à son accoudoir, signe évident qu'elle ne bougera pas d'un millimètre. Je sens le regard de l'équipe de bord dans mon dos, ainsi que celui de tous les autres passagers. Manifestement, je n'ai plus qu'à accepter la défaite.

Je m'affale dans mon siège et soupire en regardant le plafond avec désespoir. Ian me donne une tape sur l'épaule et me tend un chewing-gum pour le décollage.

— Maman a fait exactement la même chose avec Ekatiana. Tu devrais survivre.

— Je n'ai aucun doute sur ma survie personnelle, ça fait tout de même trois décennies que je la supporte. C'est plutôt pour Bonnie que je m'inquiète.

— Elle est forte, elle va y arriver, me rétorque-t-il les yeux remplis d'espoir.

Je soupire et m'enfonce dans mon fauteuil en essayant de tendre l'oreille pour épier les conversations des deux femmes justes devant moi.

— Enfin...normalement, ajoute mon ainé en regardant vers l'arrière pour vérifier si ses enfants sont toujours en vie.

Mon corps se fige et je sens mes poils se hérisser sur ma peau. Ian se tourne brusquement vers Laou son ainé, qui est manifestement en d'essayer d'étrangler sa petite sœur.

« Je vais mourir », pensais-je en me tournant lentement vers Bonnie. J'avise ma petite pixie qui me semble légèrement plus détendue que tout à l'heure. « Ma mère aurait-elle réussi à endormir sa vigilance ? ».

Je m'enfonce un peu plus dans mon siège, cherchant en vain à faire corps avec le rembourrage. Il était évident que ma mère allait tenter une fourberie de ce genre. J'aurais dû la voir venir et l'empêcher de mettre le grappin sur Bonnie !

Mes écouteurs sur les oreilles, je lance une playlist country et tente de me concentrer sur le rythme de la première chanson.

— Non ! C'est pas vrai, il n'a pas fait ça ? s'écrit Bonnie par-dessus ma musique.

J'arrache mes écouteurs en un éclair et pose mes yeux sur ma génitrice. Cette dernière m'observe en riant à gorge déployée. Elle est incapable de me fixer du regard, trop occupée à tenter de reprendre son souffle à cause du fou rire provoqué par sa propre bêtise.

— Maman ! criais-je sans me soucier du mécontentement des autres voyageurs.

Ma mère tente de se reprendre pour me dire quelque chose, mais le rire de Bonnie l'en empêche.

— Votre pouls est élevé, essayez de vous calmer, lance mon aplowatch alors que je suis à deux doigts d'expulser ma mère de l'appareil.

« Stupide montre ! » pensais-je en tentant de la faire taire d'un geste de la main.

Bonnie a les larmes aux yeux et ne parvient toujours pas à s'arrêter de rire. Pourvu que ma mère ne lui ait pas raconté l'histoire de la chèvre...

Je serre les dents et remets mes écouteurs sans un regard de plus pour la femme qui est censée me servir de mère. Dès que nous poserons un pied sur le tarmac, j'instaure une distance de sécurité obligatoire entre Bonnie et ma génitrice, avec l'interdiction formelle pour ma mère de parler à ma petite pixie sans mon autorisation !

 Dès que nous poserons un pied sur le tarmac, j'instaure une distance de sécurité obligatoire entre Bonnie et ma génitrice, avec l'interdiction formelle pour ma mère de parler à ma petite pixie sans mon autorisation !

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Mister control freak et la furie d'InvernessOù les histoires vivent. Découvrez maintenant