Chapitre vingt-sept

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La tradition

(demain vous avez la fin du roman...)


─ Amaliah ! s'exclame Marie en me serrant dans ses bras.

Je l'entoure moi aussi de mes bras, souriante. Marie est une femme de la quarantaine stricte et ponctuelle mais très attachante. Depuis notre rendez-vous à Paris, j'ai eu l'occasion de la revoir à trois ou quatre reprises sans compter les fois où elle est allée au Restaurant du Ciel. A chaque fois, elle m'a accordé un grand sourire avant de prendre de mes nouvelles. Ce n'est jamais juste « salut, ça va ? ».

─ Alors, comment se passent les études ?

Je lui réponds que ma deuxième année vient à peine de commencer et que je ne vois pas encore de différence avec la précédente mais que je suis confiante. Les études n'ont jamais été un problème, je suis déterminée et j'aime faire les choses à 100%. 

─ Et la santé alors ? Tu as vraiment bien perdu !

Je me retiens de lui dire que son fils m'a trainé à la salle de sport avec lui après m'avoir vu lire un de mes livres sur le régime et la perte de poids. Quand il me l'a proposé, j'ai évidemment refusé. Qu'est-ce que j'allais faire à la salle de sport avec toutes les machines et tout ce monde autour qui te regarde t'entraîner ? Mais il m'a dit que le changement avait du bon, surtout après une rupture. Je ne peux pas faire comme si ça ne m'avait pas aidé, je me sens beaucoup mieux dans mon corps. Je mange plus sainement et même si j'ai encore du mal à respecter mon planning d'entraînement, je finis toujours mes séances en étant satisfaite. Courir n'est pas pour moi, je préfère les exercices sur tapis ou avec quelques poids. J'ai aussi compris que les gens sont trop occupés faire leur séance et qu'ils ne font pas du tout attention à toi. Et puis quand on a un coach comme Jaro, on reste motivé. La dernière fois que je me suis rendue à Basic Fit en quittant le travail, il n'était pas avec moi. Je commence à prendre mes habitudes bien que mes exercices soient plus tranquilles quand il n'est pas là.

─ Merci, c'est vrai que je me sens mieux depuis que je fais attention à ce que je mange. Le sport aussi m'aide.

─ Il a été prouvé que ça améliore la confiance en soi, on devrait tous trouver le temps d'en faire un peu chaque semaine.

Je hoche la tête et aperçoit NRS qui arrive vers nous. Il me salue d'un geste de la main. Aujourd'hui, j'arrive à esquiver le sujet du permis avec Marie. Je ne sais même plus quand est-ce que j'ai mis un pied à l'auto-école pour la dernière fois. Le problème est que je ne suis même plus sûre de savoir utiliser une boîte de vitesse. Je suis certaine que même les réglages en arrivant dans la voiture seront un problème. Mais plus j'ai peur, plus je retarde le moment où j'y retournerai. C'est un cercle vicieux qui me procure une boule au ventre alors je préfère oublier.

─ Comment tu le sens ? 

─ Tranquille. L'équipe m'a bien accompagné et j'ai confiance en mes textes. Jaro, lance-t-il en regardant derrière moi, en forme ?

─ En forme. J'ai eu le temps d'écouter ce que tu m'as envoyé... l'instru est incroyable sur Toussaint Louverture. Le texte aussi, bien sûr. Beau travail.

Ils se serrent la main et Ji-yeong nous rejoint en compagnie de Fanta. Mon coeur rate un battement. J'avais complètement oublié qu'ils s'entendaient plutôt bien à l'hôtel. Je n'ai pas travaillé aujourd'hui car j'ai eu cours toute la journée et ça fait un moment que je ne l'ai pas vu au restaurant.  Elle aussi a repris les cours de ce que j'ai entendu dans les vestiaires. La revoir, surtout ici, me perturbe un peu. Quand je suis avec Jaro et sa famille, je me sens loin de mes problèmes. Fanta vient de débarquer dans mon petit cocon et ça ne me plaît pas du tout.

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