Trop parfait ?

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Quand j'ouvre les yeux, j'ai une sensation de plénitude. Elle me regarde, je ne saurais décrire ce type de regard, mielleux, attendrissant, un mélange d'émotions. J'ai encore le gout de ses lèvres sur les miennes, sucrées. Je sens qu'elle hésite à continuer, alors je prends les devants. Je mets ma main sur sa nuque et rapproche sa tête à la mienne. Je l'embrasse, cette fois-ci un peu plus intimement. Nos langues s'entremêlent. Pendant quelques minutes, j'ai l'impression de la connaitre par cœur, d'être en synergie avec elle. Quand nous nous décollons, nous sommes à bout de souffle. « Je crois que j'ai oublié de respirer. » dit-elle en rigolant. Je souris devant son air naïf, elle est si contente. Nous nous câlinons tendrement sans vraiment initier plus que des baisers. Je commence à être fatiguer alors je décide de rentrer. « Je pense qu'il est temps pour moi d'y aller. » annonçais-je. « Ah bon ? Déjà ? » s'étonne-t-elle. « Oui. » affirmais en montrant la porte avec mon doigt. « Oh purée ! » s'exclame-t-elle. Il fait jour dehors. J'ai passé toute la nuit ici. Heureusement mon frère ne s'en sera pas rendu-compte puisqu'il ne rentre pas ce soir. « En même temps, on est lesbienne et on est réputé pour avoir les premiers rendez-vous les plus longs du monde ! » lançais-je en me relevant. Je vais vers ma veste, sors mon portable et regarde l'heure. « 6 heures du mat. » annonçais-je. Je mets ma veste, prends mon sac et en sors mes clefs de voiture. « On se refait ça un jour n'est-ce pas ? » demande-t-elle. « Tu n'as pas de soucis à te faire ! » répondis-je sûr de moi. Elle me dépose un dernier baiser avant de me laisser regagner ma voiture.

Je pousse la porte de mon appart et tombe sur le canapé comme une vieille patate. « Eh ben. » entendais-je au loin. « J'imagine que ça s'est bien passé ! » dit Thomas. « Je croyais que tu passais la nuit dehors. » parviens-je à dire malgré la fatigue qui a envahit mon corps. « Au final, je me suis dit que c'était pas une bonne idée de la voir, je suis encore trop énervé. Mais du coup t'as conclu ? Tu vois ce que je veux dire ? » demande-t-il sur un ton suspicieux. « On s'est embrassé. » avouais-je. « Ouais ça m'étonne pas de toi. » lance-t-il. « Ça veut dire quoi ça ? » m'énervais-je. « Bah, que tu descends pas facilement la culotte. » continu-t-il. « T'es sérieux de me prendre la tête de bon matin, j'ai pas dormi je te signal ! » grondais-je. Je me lève et vais dans ma chambre. Je claque la porte pour bien lui faire comprendre qu'il m'a soulé. Je me déshabille et mets mes affaires à laver. Je vais sous la douche. Quand je sors j'enfile une culotte de quand-mère et retourne dans ma chambre. Je sors un jogging classique violet pastel avec marqué en petit « Queerest queer » au-dessus de mon sein droit. Je me mets sur mon lit et ouvre mon ordi. Je commence directement à bosser car j'ai pris du retard. Je dois rendre le compte-rendu de la réunion cette après-midi. Je mets mes lunettes et me lance à fond dans le boulot.

Une demi-heure plus tard, mon frère entre dans ma chambre avec une tasse de café et du pain grillé pour se faire pardonner. Je tends la main sans le regarder et attrape la tasse à café. « Bon, vu que le café est bon, je te pardonne. » lançais-je. Il sourit et me laisse travailler. Je passe la matinée à rédiger un papier de quatre pages tout ça pour l'envoyer au chef alors qu'il ne le regardera surement pas. Vers midi, j'envoie mon compte-rendu et ferme enfin mon ordi. Je pose mes lunettes sur mon chevet et emporte avec moi ma tasse à café que je pose dans la cuisine. Je me rends compte que j'ai laissé mon sac dans le salon pendant tout ce temps. Je le prends et l'ouvre pour récupérer mon téléphone. J'ai plusieurs messages. Pleins de ma meilleure amie qui veut savoir comment ça s'est passé et un de Myrtille qui me demande si je suis bien rentrée. Je lui réponds avant de téléphoner à ma meilleure amie. « Oui, je suis bien rentrée ! » envoyais-je. J'appelle directement ma meilleure amie parce que je n'ai pas envie de lui expliquer par sms. « Putain ! Je t'ai envoyé des messages toute la matinée ! Qu'est-ce que tu foutais ! » râle-t-elle. « Cris pas, je suis fatigué. » ronchonnais-je. « Comment ça ? T'es rentrée à quelle heure ? » interroge-t-elle. « Ce matin. » dis-je. « Eh ben, tu t'es lâché ma poule ! Raconte-moi tout ! ». Je passe deux heures au téléphone, je lui raconte chaque détail. La caresse sur la main, la peinture, le baiser. « Tu trouves pas que c'est un peu trop parfait ? » dit Sophie. « Je pense pas, je veux dire, on s'est juste embrassé ! » expliquais-je. « Ouais, enfin, fais gaffe à toi, t'es pas toujours tombé sur les bonnes personnes. J'ai pas forcément envie de te ramasser à la petite cuillère. Je pense que t'as assez donnée. » rappelle-t-elle. Je la rassure en disant que je ferais attention. Je lui souhaite une bonne journée et nous raccrochons. Elle a le chic pour me rappeler mes exs. Enfin, cette ex en particulier. Maxime Truffont, mon premier amour et ma première déception amoureuse. 

Myrtille (histoire lesbienne)Kde žijí příběhy. Začni objevovat