Myrtille (histoire lesbienne)

Tu veux quoi ?

Le lendemain, je me réveille tôt car je travaille. J'essaie de faire le moins de bruits possible pour ne pas réveiller Myrtille qui dort. Je file sous la douche et m'habille en bas de jogging. Je mets un pull blanc et allume mon ordinateur dans le salon. J'ai encore un peu de temps alors je décide de descendre à la boulangerie d'en bas et d'acheter le petit déj, il n'y a pas beaucoup de monde à cette heure-ci. J'entre dans la boutique et commande trois pains au chocolat et trois croissants. Je prends aussi des chaussons au pommes pour le goûter. Quand je m'avance pour payer, la caissière me semble familière. Je la fixe, peut-être un peu trop. « Julie ? » dit-elle. Je reconnais immédiatement la voix. Je pose un billet de 10 sur le comptoir, lui arrache le sac des mains et pars. Je monte en trombe dans mon appartement. Je me lave les mains hystériquement comme pour effacer ce que vient de voir. « Hello ! » entendais-je derrière-moi. Mon frère, à moitié nu, passe derrière-moi et s'empresse d'ouvrir le sac plein de viennoiserie. « Hey ! Pas touche ! » dis-je en lui tapant le dos. « Aïe ! » hurle-t-il. J'entends un rire alors je me retourne. « Vous êtes trop drôle ! » rigole Myrtille qui vient de se réveiller. Elle porte encore le jogging que je lui avais prêté hier. Elle a les yeux remplis de fatigue et les cheveux en vrac. Elle est si mignonne. « T'arrête de baver ! » me charrie mon frère en donnant une calbote derrière la tête. Nous rigolons et nous asseyons autour de la table.

Après le petit déj, Myrtille, à mon grand regret, doit aller au travail. Mon frère est de congé alors il sort vagabonder. Vers 9 heure, je me connecte à Zoom pour assister à la réunion. Je suis un peu fatiguée mais je ferais une petite sieste après le déjeuner. Je suis concentré sur le power point de mon chef, quand j'entends mon téléphone vibrer. Pensant que c'est Myrtille qui me dit qu'elle est bien rentrée, je me jette sur le mobile et ouvre le message. « Hey ! » lisais-je. « Putain ! » pensais-je à voix haute. Je supprime l'application et ferme l'application. Bien que j'essaie de me reconcentrer sur la réunion, mon attention est obnubilée par ce message. Mon frère qui était sortie courir, entre en courant dans l'appart. « Julie ! Tu vas jamais croire qui je viens de croiser en bas de l'immeuble ! » s'exclame-t-il. Mon cœur bat la chamade. « Qui ? » demandais-je timidement. « Maxime ! » s'écrit-il. « Ca fait hyper longtemps que je l'avais pas vu ! Elle devient quoi ? Vous êtes plus potes ? » continu-t-il. « Euh non, pas vraiment non. Enfaite, tu te rappelles de l'ex manipulatrice et tout ? » lançais-je. « Nan, Maxime ? Sérieux ? » devine-t-il. J'acquiesce sans dire un mot. « Qué pute » rajoute-t-il avant d'aller sous la douche.

Vers midi, je reçois un second message « J'ai une pose déj d'une heure, j'aimerais te parler. Je suis devant la boulangerie, je t'attendrais. » Je le lis en me disant que je n'ai pas envie de la revoir. J'hésite à appeler Myrtille pour savoir ce qu'elle en pense. J'essaie de me mettre à sa place et je ne pense pas que j'aimerais qu'elle aille parler à son ex. Je veux, dire Maxime est mon ex et c'est pas pour rien. Je n'aime pas ce genre de situation et elle le sait très bien. Je ne veux pas la voir mais en même temps je n'ai pas envie qu'elle attende pendant une heure pour rien. Je décide de lui envoyer un message clair « Je ne viendrais pas, ne m'attends pas. » J'attends qu'elle lise le message mais elle ne le fait pas. Je commence à stresser. Je sais qu'elle le fait exprès. Je décide tout de même de ne pas descendre, c'est son choix après tout, elle n'a pas le droit de s'imposer comme ça.

L'après-midi est plutôt calme, je ne reçois aucuns messages. J'écris un rapport sur une étude bibliographique que j'ai faite. Myrtille m'a envoyé un message pour me raconter sa matinée et j'en ai fait de même. Au final tout va comme sur des roulettes, qui auraient cru qu'ignorer son ex était la meilleure solution. Vers 15 heures, je fais une pause bien méritée. Je me prends un chausson aux pommes que j'engloutis à vitesse grand V et je me fais un petit café. Je fais défiler mon fil d'actualité et profite du soleil qui s'est infiltré jusqu'au canapé pour chauffer mes jambes. Je passe plus de temps que prévu à ne rien faire alors, vers 16 heures je décide d'arrêter de travailler. Ça n'a aucune logique mais mon cerveau ne fonctionne plus. De toute façon, j'ai plus avancé que prévu alors tout va bien. Je vais dans ma chambre, simplement pour être installé plus confortablement. Je regarde des vidéos sur facebook. Je cherche en parallèle une série à regarder. Bien sûr, ce serait bien d'en trouver une avec un couple de lesbiennes mais je sais que c'est trop demander pour la société d'aujourd'hui. Je suis distraite et n'entends pas la sonnette. Mon frère, qui joue aux jeux vidéo ne l'entend pas non plus. D'un coup, mon téléphone sonne. C'est Maxime. Je refuse l'appelle la première fois mais elle insiste. Je décide de répondre, soulé par son comportement.

« Tu veux quoi ? » demandais-je sèchement. « Madame Julie Steinfield ? »