Viens, on s'enfuit ! (1)

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« Qu'est-ce qu'il se passe ? » demande Myrtille en me prenant la main. Je mets ma main sur la sienne. Je relève la tête pour la regarder dans les yeux. « Tu te rappelles, hier je t'ai parlé un peu de mon ex. » commençais-je. Elle se repositionne pour mieux m'écouter. « Ce matin, je l'ai croisé à la boulangerie et elle m'a envoyé un message pour me voir. » J'attends sa réaction avant de continuer. Je remarque qu'elle a froncé les sourcils. Je lui caresse la main. « Je n'y suis pas allé. » dis-je. Son visage se détend. « Mais dans l'aprèm, son père est venu me voir. Il pensait qu'elle avait disparu, enfaite elle est partie au Canada sans le prévenir. » expliquais-je. Elle semble soulagée mais confuse. « Je comprends pas, pourquoi elle voulait te voir avant de partir ? Et puis, pourquoi elle ne l'aurait pas dit à son père ? » demande-t-elle. « De ce qu'elle m'avait dit, elle ne s'entendait pas trop avec son père et c'est pour ça que ça m'a un peu surprise de le voir s'inquiéter pour elle. Je crois qu'il a jamais vraiment accepté son homosexualité. Après j'imagine qu'elle est partie parce qu'elle voulait prendre un nouveau départ et qu'elle voulait s'excuser auprès de moi pour ne pas avoir de regret ? Je ne sais pas. » supposais-je. Myrtille hausse les épaules. « Mais toi qu'est-ce que ça t'a fait ? Je veux dire, qu'est-ce que tu as ressenti ? » demande-t-elle. « Honnêtement, au début j'étais énervé, j'ai décidé de pas la voir et là son père vient me voir. Après j'ai culpabilisé parce que je pensais qu'elle avait disparu à cause de moi et maintenant je suis plutôt soulagé. » avouais-je. Elle me prend dans ses bras puis prend mon visage dans ses mains. « Tu as bien fait et merci de m'en avoir parlé ! » dit-elle. Nous continuons à discuter. La soirée se déroule tranquillement, nous discutons avec mon frère et regardons la télé.

Le lendemain, quand je me réveille, Myrtille n'est plus là. Je vais dans la cuisine, vois un sac en papier. Les croissants sont tellement gras que le papier est imbibé. Je souris et vois un petit mot sur la machine à café « Passe une bonne journée, j'ai une surprise pour toi ce soir ! » Je rigole et le décolle. Je le pose sur la table et me fais un café. « Passe une bonne journée blablabla. » se moque mon frère. « Franchement, vous êtes super cringe ! » continu-t-il. Je lui jette une capsule de café dessus qu'il rattrape tel un ninja. « Haha ! J'ai de bon reflexe tu devrais le savoir ! » dit-il. Je me prête au jeu et me met la position du signe. « Hoho ! Tu veux te la jouer comme ça. » dit-il en sortant une position de Kung Fu ridicule. Nous nous chamaillons en rigolant. Quand nous sommes fatigués, nous prenons le petit déj. « Tu travailles pas aujourd'hui ? » demandais-je. « Non, je suis en vacances jusqu'à lundi prochain. » annonce-t-il. Il me regarde bizarrement, comme s'il s'avait quelque chose mais ne voulait pas m'en parler. Je laisse couler et m'enferme dans ma chambre pour travailler.

Je passe la journée à rattraper mon retard de la vieille et les heures passent vites. Quand je me rends compte de l'heure, je me lève pour aller grignoter quelque chose. C'est déjà l'après-midi et j'ai oublié de manger. Mon frère à l'air d'être partie sans me le dire ce qui n'est pas très choquant. Je prends une pause bien méritée. Je retourne m'enfermer dans ma chambre pour finir mon dossier. J'ai dû mal à me concentrer alors je décide de mettre mon téléphone en silencieux et de le poser dans la cuisine, comme ça je suis sûr de ne pas craquer.

Quand j'émerge définitivement de ma tanière, il est déjà 20 heures. Je me précipite dans la cuisine pour voir si Myrtille m'a envoyé un message. Je panique quand je vois que j'ai 2 appels manqué de Myrtille et 3 de mon frère. J'appelle Myrtille. « Ah enfin ! J'ai cru que t'allais jamais répondre ! » râle-t-elle. « Bon aller ouvre moi. » ordonne-t-elle. Je m'exécute et appuie sur le bouton. Je remarque qu'un projecteur est installé sur la table basse. Je n'y prête pas plus d'attention et ouvre la porte pour guetter l'arriver de Myrtille. Je la vois avec un petit sac. « C'est mon cadeau ? » demandais-je. « Oui, mais je te le donne après ! » dit-elle. Je la laisse entrer. « Déjà, on va manger ! » annonce-t-elle. Elle pose un sac en papier avec marqué « La bambina » dessus. C'est un restaurant très connu que j'adore. « Comment tu as su ? » m'étonnais-je. « J'ai une taupe. » dit-elle en rigolant. « Ah, ce Thomas, quel coquin. » devinais-je. Elle pose une pizza énorme à ma place et des pâtes al vongolle à la sienne. Nous plongeons directement dans le plat. « Bon alors c'est quoi ma surprise ? » demandais-je, curieuse. « T'es si impatiente ! Attends la fin du repas ! » dit-elle en souriant. 

Myrtille (histoire lesbienne)Donde viven las historias. Descúbrelo ahora