𝟶𝟷. 𝚈𝚘𝚞 𝚖𝚒𝚜𝚜𝚎𝚍 𝚖𝚎 ?

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(𝖣𝖾́𝗆𝖺𝗋𝗋𝖾𝗓 𝗅𝖺 𝗏𝗂𝖽𝖾𝗈 𝗉𝗈𝗎𝗋 𝗏𝗈𝗎𝗌 𝗉𝗅𝗈𝗇𝗀𝖾𝗓 𝖽𝖺𝗇𝗌 𝗅'𝖺𝗆𝖻𝗂𝖺𝗇𝖼𝖾)






"Tout est mystère, et la clé d'un mystère est un autre mystère."
Ralph Waldo Emerson











𝟢𝟣. 𝖸𝗈𝗎 𝗆𝗂𝗌𝗌𝖾𝖽 𝗆𝖾 ?











Cassie.





Arrête ton cinéma, Cassie, maintenant ! Arrête !

Ce sont les mots que ma mère m'a hurlés il y a quatre ans de ça et qui, aujourd'hui, me reviennent comme une gifle en plein visage.

C'était sa seule réponse à mes supplications désespérées pour ne plus jamais retourner au lycée ; et ce, malgré mes yeux baignés de larmes tout en me traînant sur le sol à genoux devant elle.

Je ne pouvais pas y retourner...

Pas après ce que j'avais fait.

Tout ce que je lui demandais, c'était de me payer un professeur particulier pour faire l'école à la maison, au moins le temps d'une année. Ce n'était pas comme si maman n'en avait pas les moyens. Si elle avait voulu, elle aurait pu me libérer de ces nausées que j'avais à chaque pas que je faisais dans les couloirs jaunâtres de cet établissement, étranglé par cet uniforme bleu que je détestais par-dessus tout.

Il grattait, et j'avais l'impression que la jupe n'était plus assez longue, parce que ; "le cul de Cassie Bennett est plus gros que celui d'une star de porno !"

Les souvenirs me donnent mal au ventre.

Rester assise sur une chaise pendant des heures.

Avoir mal aux fesses.

Écouter les cours d'une oreille.

Mais surtout, les moqueries...

Et cette horrible sensation que tout le monde vous regarde. Que les bruits de couloirs sont tous à propos de vous. Que tout le monde sait ce que vous avez fait, que tout le monde vous trouve dégoûtante et vous juge dans votre dos. Les gens font ça, sans jamais considérer une seule seconde que toute cette histoire est en train de vous réduire en cendre vous aussi...

Pour une adolescente de quinze ans, mal dans sa peau, avec un appareil dentaire et des boutons, c'était bien plus qu'elle ne pouvait supporter.

Je cochais toutes les cases de la bizarre de service.

Et depuis cette putain de connerie, ça fait toujours quatre ans que je compte chaque minute passées en classe dans l'espoir que mon calvaire s'arrête enfin.

Je hais l'école, ça, c'est un fait avéré qu'on ne pourra jamais m'enlever.

Ma mère aurait pu m'aider. Mais j'ai bien fini par comprendre qu'elle préférait me voir vomir tous les matins en insistant bien sur mon « cinéma ». Elle s'assurait ainsi que tous les médias voyaient bien sa fille se pavaner — l'air malade — dans les couloirs d'un lycée huppé de Londres, plutôt que me tendre la main et arrêter mon calvaire.

Je me suis longtemps demandé quand est-ce que les sourires de ma mère avaient cessé d'être sincères ? Sûrement après la mort de papa. Après ça, ils n'étaient destinés qu'à orner des affiches électorales comme produit marketing. Ses yeux n'étaient plus rieurs, elle était juste devenue un sourire de façade, placardé sur des murs d'arrêts de bus bondé.

GHOSTOù les histoires vivent. Découvrez maintenant