𝟹𝟸. 𝙼𝚒𝚎𝚗𝚗𝚎, 𝚘𝚏𝚏𝚒𝚌𝚒𝚎𝚞𝚜𝚎𝚖𝚎𝚗𝚝.

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(𝖣𝖾́𝗆𝖺𝗋𝗋𝖾𝗓 𝗅𝖺 𝗏𝗂𝖽𝖾𝗈 𝗉𝗈𝗎𝗋 𝗏𝗈𝗎𝗌 𝗉𝗅𝗈𝗇𝗀𝖾𝗓 𝖽𝖺𝗇𝗌 𝗅'𝖺𝗆𝖻𝗂𝖺𝗇𝖼𝖾)





"Nous vivons dans un monde imaginaire, un monde d'illusion. Le plus grand défi de la vie est de trouver la réalité."
Iris Murdoch





𝙰 𝙲 𝚃 𝟺.

🎠 𝙳 𝚎́ 𝚌 𝚎 𝚖 𝚋 𝚛 𝚎.




𝟥𝟤. 𝖬𝗂𝖾𝗇𝗇𝖾, 𝗈𝖿𝖿𝗂𝖼𝗂𝖾𝗎𝗌𝖾𝗆𝖾𝗇𝗍.






Ghost.



Mon casque à la main, dès que je pousse la porte du manoir Caine, l'odeur familière des cosmos et du bois ancien s'infiltre dans mes poumons.

Ça sent toujours les cosmos...

À chaque fois que je mets un pied ici, les cinq premières minutes me refont toujours le même effet : je retourne en enfance, et cette demeure me raconte encore tous mes anciens souvenirs...

Jusqu'à aujourd'hui je ne suis pas sûr d'aimer ou de détester ça.

En refermant la porte d'entrée derrière moi, mon regard se lève automatiquement sur le blason imposant de notre famille au-dessus de la porte.

À nos yeux, il représente le symbole le plus puissant de notre clan...

L'aigle fier à deux têtes en or, croisé par deux kandjars, se démarque du fond rouge écarlate sur lequel il trône. Entouré par des médaillons et des armoiries associées à l'histoire de notre lignée.

Comme la tradition l'exige, à chaque fois que je croise notre emblème, je l'honore en plaçant instinctivement ma paume droite sur mon cœur. En signe de respect envers notre clan.

Tous les Caine ont obligation de lui rendre hommage, sans jamais détourner le regard. Ce geste, je l'ai fait un million de fois, on m'a enseigné à le faire depuis que je suis tout petit.

Je lis mécaniquement les devises, comme pour me les rappeler encore, alors qu'elles sont gravées à l'encre noire sur ma peau, et que je les connais par cœur.

Ces trois dictons guident nos vies, la mienne qui plus est.


"Nderi është mbi jetën"
"L'honneur est au-dessus de la vie".

"Hakmarrja është detyrim"
"La vengeance est un devoir"

"Vie Victus"
"Malheur aux vaincus"


Puis, je tourne le dos au blason en m'enfonçant dans la maison. Plusieurs domestiques affairés passent rapidement à côté de moi en me saluant. Je leur réponds d'hochements de tête.

En baissant la fermeture éclair de ma veste , je n'emprunte pas le grand escalier qui mène aux étages, mais poursuis ma route vers la pièce principale. Le tic-tac régulier de l'horloge familiale accroché au mur résonne froidement. Ça me donne toujours autant les mêmes frissons... Je déglutis en sentant mes poils s'hérisser. 

Elle m'effrayait plus jeune... J'avais horreur de l'entendre cliqueter doucement pendant la nuit...

Dépassant les tableaux muraux de mes ancêtres, j'entends d'ici le crépitement de la cheminée allumée dans la salle de séjour.

GHOSTOù les histoires vivent. Découvrez maintenant