tsunami | obx.3

chapitre 12. (tentation)

❝𝙅'𝙨𝙪𝙞𝙨 𝙛𝙖𝙩𝙞𝙜𝙪𝙚́ 𝙙'𝙘𝙚𝙩𝙩𝙚 𝙡𝙞𝙛𝙚
𝙇𝙚𝙨 𝙛𝙚𝙪𝙞𝙡𝙡𝙚𝙨 𝙦𝙪𝙞 𝙢𝙚𝙪𝙧𝙚𝙣𝙩 𝙚𝙩 𝙦𝙪𝙞 𝙩𝙤𝙢𝙗𝙚𝙣𝙩
𝙏𝙧𝙤𝙥 𝙙𝙚 𝙡𝙖𝙧𝙢𝙚𝙨 𝙦𝙪𝙞 𝙛𝙤𝙣𝙙𝙚𝙣𝙩❞

[les flammes - josman]

⎯「JJ」⎯

JJ nettoyait tranquillement sa moto, perdu dans ses pensées. Il n'aurait jamais cru revenir de lui-même chez son père, cet endroit qui l'avait noyé pendant des années dans l'obscurité, jusqu'à ce qu'il trouve sa lumière, indiquant le bout du tunnel. Mais il était là. Car, même dans le chaos, il connaissait cette maison par cœur et, aussi destructrice qu'elle était, elle lui apportait une certaine sérénité, puisqu'il savait ce qu'il s'y passait que trop bien. Le chaos était devenu sa maison.

Mais, à chaque fois qu'il en avait eu besoin, quelqu'un était là pour lui. Alors il voulait être là pour elle de la même façon qu'elle avait été à chaque fois pour lui. Mais pour ça, il fallait qu'il mette les choses à plat avec tout le monde, ce qui n'était pas une mince affaire, puisque dévoiler ce qu'il avait au plus profond de son cœur n'avait jamais été une option.

Le truc était que, lorsqu'on grandit avec un ou des parents abusifs, on se dit qu'on ne sera jamais aimé réellement et profondément car, si aucun de nos parents ne le fait alors qu'ils ont toujours été là, pourquoi quelqu'un d'autre s'embêterait avec ça ? Alors on s'habitue à être né pour la seule et unique raison d'être un ami pour les gens qui nous entourent. On est trop dur à aimer de toute manière.

Cependant, la vie n'est pas linéaire, et la vérité qu'on en tire ne dure que trop peu de temps. Toutes les barrières avec lesquelles on protège notre cœur finissent un jour par ne plus pouvoir supporter tout l'amour de la personne en face. Mais les démons reviennent, et ils sont plus forts que n'importe quel sentiment de n'importe qui.

JJ avait eu du mal à comprendre qu'Angel avait une famille saine, elle. Donc puisqu'elle était sa priorité, il ne pouvait pas comprendre pourquoi il n'était la sienne. Mais maintenant il savait, il avait vu. Ils avaient besoin d'elle. Personne n'avait jamais eu besoin de lui de cette manière. Et il n'était même pas sûr que quelqu'un ne l'ait un jour aimé aussi profondément que l'amour qu'il aurait dû recevoir.

Il savait qu'il avait besoin d'accepter le fait que cette partie de lui sera à jamais la partie qu'il détestera le plus, et qu'il n'aimerait jamais car, quand il pensait à son père, il était pris d'une colère sans nom. Aimer quelqu'un d'autre alors qu'on nous ait donné l'impression d'être sans importance toute sa vie était dur, mais s'aimer soi-même paraissait impossible.

Il se dit alors qu'il avait juste besoin de temps pour se retrouver. Il avait aussi besoin de temps pour la retrouver. Il saisit sa bière puis la porta à sa bouche. De la solitude, il avait besoin de ça aujourd'hui.

- "Eh." Il ferma les yeux et jura un instant. Ce n'était pas aujourd'hui que la solitude lui tiendrait compagnie. "C'est quoi cette pancarte ?"

JJ adressa un rapide regard à Kiara puis reposa sa bouteille pour se remettre à s'occuper de sa moto. "Ça... c'est un avis d'expulsion." S'il ne parlait pas de l'épisode du bateau, tout irait bien. "Pour une histoire de loyer impayé ou je sais pas quoi." Il soupira. "Aucune importance. Ça craint ici de toute façon." Il pouvait presque sentir son fantôme d'une dizaine d'années rôder autour de lui. "Trop sympa ce retour aux Outer Banks."

- "Tu sais quoi ? En rentrant chez moi, j'ai reçu un mail. John B a fini par retrouver Big John." Le blond s'arrêta pendant quelques secondes puis releva le regard. "C'est dingue il est vivant."