Pleine lune

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On dit que le hasard n'existe pas. Que tout est un coup du destin. Je n'y ai jamais vraiment cru... Avant ce soir.

J'avais mal au crâne et ma tête tanguait comme si j'étais dans un bateau en pleine tempête. La maison était plongée dans un calme morbide, tellement que je fus rassuré en entendant le chien du voisin aboyer.

Je me tournais et me retournais dans mes draps, m'emmêlant les pieds dans la couverture et serrant les dents pour éviter de m'énerver sur mon lit qui avait décidé de grincer à chacun de mes mouvements.

Les chiffres rouges de mon réveil indiquaient trois heures du matin et je me levais dans un soupir décidant qu'un verre d'eau m'aiderait peut-être à dormir.

Une fois descendu, j'ouvris le frigo et remplis un verre du liquide transparent. Gorgée après gorgée, l'eau froide descendait dans ma gorge me faisant frissonner.

Le mal de crâne redoubla d'intensité et, de rage, je jettai mon verre sur le sol. Celui-ci se brisa en mille morceaux laissant des bris de verre un peu partout dans la cuisine.

Je laissai tomber ma tête endolorie entre mes mains dans un cri de douleur. Je respirais lentement en essayant de ma calmer mais je n'y parvins pas.

Quand mon regard se posa sur le paysage derrière la fenêtre, mon corps tout entier se figea sur place et je compris directement la source de mes tourments.

La lune, dans toute sa splendeur, accaparait le ciel comme une reine éblouissant tout ses sujets.

Nous étions un soir de pleine lune.

Soudain, un éclair de démance traversa mon corps et je tombai à genoux tellement la douleur était forte.

Je savais que je commençais à perdre le contrôle et je me concentra de toute mes forces pour essayer reprendre le dessus... Mais c'était trop tard.b

La bête était là... Et elle avait faim.

Je sortis en courant de la maison et commençai à arpenter les rues à la recherche de nourriture. La monstres n'avait pas envie de se contenter de moutons ou de cheveux cette nuit. Non. La viande humaine est bien meilleure.

Soudain, au croisement de deux rues, je l'apperçues. Ma bien aimée. La femme que j'aimais. Elle étais là, entrain d'observer le ciel en souriant.

Elle ne m'avait pas encore vu, c'était évident, sinon elle serait déjà partie en courant.

Mon coeur se serra en pensant à se que la bête pourrait lui faire. Mais c'est seulement après un petit instant que je le remarquais. Elle n'était plus là. Toute la noirceur et l'agressivité s'étaient caché à la vue de ma tendre. Comme effrayé par sa lumière.

Et quand ses yeux se posèrent sur moi... Elle sourit.

C'est là que j'ai compris. La bête était partie.

Aujourd'hui je sais que le hasard n'existe pas.

Tout est un coup du destin.



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