❁𝟐𝟑

27 11 2
                                    

- Quel continent t'attrait le plus ? Écrit Nicolas sur la longue feuille de cahier leur servant de missile.

Elle y mit tout son être à l'élaboration de cette réponse qui remplissait déjà son esprit d'imaginations faramineuses .

- L'Europe ! Je rêve de visiter la France, Venise et Portugal, ensuite les antilles, les États-Unis, et les îles exotiques et vous ? Inscrit-elle avec engouement.

- Tu n'y es jamais allée ?

Elle remua négativement de la tête.

- Tu n'as jamais voyagé ? S'intéressa Nicolas étonné.

Elle mouva encore sa crinière corbeau péjorativement d'une lueure contristée par dessous ses longues prunelles. Nicolas conserva sa curiosité pour plus tard...

- Je t'y emmènerai un de ces jours, je t'en fais la promesse !

- Je n'ai pas le droit de sortir du Palais...

- Je le sais . Et moi, je respecte toujours mes promesses. Transcrit-il en avançant doucement la feuille vers elle .

Elle pencha la tête le lut, sourit d'un air peu rassuré comme pour lui remercier de sa gentillesse d'une petite moue résignée . Lorsqu'elle leva les yeux, il y avait l'auriculaire de Nicolas .

- Je t'en fais la promesse Leizl . Répéta-t-il de vive voix.

Elle hésita légèrement...

- Fais moi confiance Leizl...Je t'en pries...C'est promis.

Elle offrit son petit doigt à celui de Nicolas tout sourire.

- Tu verras. Dit-il en reprenant la feuille.

- Alors qu'as- tu chiader aujourd'hui ? Demanda-t-il depuis ses jolies lettres.

- Encore Émile Zola et vous? Répondit Anaïa toujours pas à son aise de le tutoyer.

- Rien de particulier que des notions de droit. Tu n'as pas l'air d'aimer les œuvres de Zola...c'était lequel des huit romans ?

- Une page d'amour...

- Essaies La curée d'Emile Zola ! Tu pourrais découvrir le mode de vie parisien par les termes : « l'or et la chair ».On pourrait le lire ensemble, qu'en dis-tu ...

- Cela me fera plaisir...

- Ainsi on pourrait voyager à travers Paris depuis les lettres de Zola...

- Oui, j'aimerais bien Nico...

- J'adore bien ce surnom. Je devrais peut-être t'en trouver un ? Qu'en dis tu ?

- Si cela vous fait plaisir...

- Tout de toi me fait plaisir, même ce que j'ignore encore...

- Et si ce que vous ignorez, à leur dévoilement vous font fuir ?

- Tu as déjà vu un cœur qui fuit le melliflu d'une tornade d'émotions ? Les étoiles ne ce sont toujours pas affranchis du ciel, tempête de neige ou averses, elles restent ! À ce qu'il paraît ils sont éternels...

Elle dévora ses lettres avidement les yeux brillants d'une lueur nouvelle, les joues empourprées... Elle n'osa relever la tête, elle ne supportera aucune sygisie entre leurs iris. Les émotions étaient vives et brûlantes...

- Non, je...je n'y connais pas grand chose au cœur. Écrit-elle

- Les délices du cœur commencent par une rose éternelle et par les vacarmes que font les émotions en apothéose. Les valses du cœur sont de pures vésanies dit-on...Rédigea-t-il laissant libre cours aux anas de son cœur...

- Entretemps, le prénom Leizl te scie si bien, que je n'oserais créer de surnom susceptible de l'éradiquer de mes lèvres... Dit-il de vive voix.

Elle resta sans rien écrire perdu dans ses yeux en s'abreuvant de ses paroles, de ses anas , sans trouver quoi reporter sur la feuille ! Nicolas sourit et arrêta cette douce torture. Le stylo encore entre son pouce et son index, il calligraphia.

- On pourrait aussi lire liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos. Tu connais ?

Le buste incliné vers l'avant, elle esquissait sa réponse avec engouement. Il se rapprocha d'elle et rangea une mèche de ses cheveux qui muguetait son visage. Anaïa n'osa relevez son nez de la feuille .

- Ce que j'aimerais attoucher ton visage tel le fait tes cheveux. J'imagine le soleil les faire miroiter! J'aimerais bien me promener à travers les jardins du Palais et admirer ensemble le bleu profond du zénith se dégradant en rose jusqu'à l'or de l'horizon avec toi à mes côtés.

La plume trembla des mains de Leizl, déconcentrée par tant d'Anas, elle fit une, deux ,puis trois ratures . Elle soupira, se sentit maladroite, il se rapprocha, elle eut l'impression que la sweet mélodie d'un orchestre s'intensifiait dans son cœur.

- Secrètement. Ajouta-t-il. Toi et moi...

Un tambourinement fit palpiter le corps d'Anaïa. Elle voudrait se pelotonner elle aussi dans ses bras. Il ôta doucement le stylo de sa main, s'en accapara et sur la feuille grava L + N. Des iris émues, timides enveloppèrent Nicolas. Un borée d'émotions agréables s'installa au fond du cœur du jeune homme. Qu'il mourrait d'envie de simplement sceller ses lèvres à celles de Leizl.

- Alors c'est oui ? Insista-t-il en la voilant de son regard

La bibliothèque plongée dans la pénombre s'éclaira légèrement par l'arrivé de quelques luxueuses carosses mécanique. Anaïa leva ses yeux vers l'horloge, il était plus de dix neuf heures. Il comprit qu'il était temps de tirer sa révérence. Il reprit le stylo et griffona quelque chose sur la feuille . Il saisit sa casquette qu'il adorait placé à l'envers sur ses cheveux auburn, un accessoire qu'il chérissait en dépit des remontrances de son père à propos. Il n'hésita pas de poser un baiser sur la joue de Leizl.

- Bonne nuit ma rose éternelle. Dors bien.

Ces effets de cajoleries édulcorèrent les sens de la jolie rose devenus ignescents. Elle n'eut même pas la force de bouger. Un friselis chatouilla son cœur. En moins d'une seconde, son âme partie en voyage. En voyage sous une belle panséléne, en voyage sur les ponts de la Seine, dans les rues de Venise, dans les jardins du Palais, tout en planant à travers les lignes d'Emile Zola et pourquoi pas dans le cœur de Nicolas Soukar .Y arriverait-elle ? Elle rougit , frémit et sourit rêveuse en fabulant. Elle prit la feuille et lut ce qu'il avait écrit...

- J'attend une réponse diaprée afin que notre accord secret fasse partie de nos premiers souvenirs. J'ai hâte de ressentir des friselis lorsque je rêverais de toi ce soir et de notre prochaine oaristys...

Elle plia la feuille de papier en deux et la posa sur sa poitrine, l'âme sous hypnose . En moins de un, deux, trois, dix pas, sa chambre, ses couvertures et son oreiller témoin de sa toute première nuit sémillante et inebriée des chatteries capiteuses de son beau Nicolas Soukar.

.𝐎𝐮𝐭𝐬𝐢𝐝𝐞𝐫.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant