Arran : entre Vengeance et Devoir

VII. Une femme dans la prison

Bonjour, bonjour, j'ai eu une coupure internet cette semaine, j'ai à peine pu publier l'histoire de Katalina mardi en utilisant la connexion du boulot. C'est maintenant réglé et avec quelques jours de retard, voici le chapitre d'Arran ! (Qui est d'ailleurs lié à celui de Katalina, d'où le différent schémas de publication des derniers semaines)
Bonne lecture!
*              *         *     *  *

Après deux ans où il n'avait pas besoin d'aller dans la prison pour voir son informatrice, cette dernière y retournait. Lorsqu'il l'avait vue en ville et qu'elle lui avait parlé de son projet, le jeune homme n'avait pas tiqué. Selon elle, la vie en prison était plus sympathique que la vie à l'air libre. Elle y retrouvait même ses amis de temps en temps. En revanche, il lui trouvait une attitude différente. Elle était plus enjouée et osait des choses qu'elle n'aurait jamais tenté quelques mois plus tôt. Argumenter avec un homme d'une classe plus aisée en était une. Autrefois, elle se serait tue, l'aurait ignoré et aurait passé son chemin. Même le fait de retrouver Arran en dehors de la prison, elle ne l'avait jamais fait avant. Elle était sortie de nombreuses fois, mais jamais elle n'était allée le trouver ni même admettre qu'elle le connaissait.
Enfin, le résultat était là et la prostituée était de retour dans sa cellule.

Arran se faufila donc dans la prison qu'il connaissait désormais comme sa poche. La bonne vieille l'accueillit d'un petit rire joyeux et l'invita à s'assoir.

« Voilà mon visiteur préféré. Cette petite vieille te manquait à ce point pour que tu viennes une semaine après mon retour?

— N'exagère pas, personne d'autre que moi ne viens, tu t'ennuierais facilement.

— Non, j'ai des amis, moi. Tu as bien grandit mon petit. »

La prisonnière avait repris son ton habituel pour la dernière phrase. Elle regarda pensivement les yeux de son visiteur avant de reprendre la parole.

« Oui, tu as bien grandit. Et moi, je me fais vieille. »

Elle se tut un instant, regardant ailleurs. Puis elle rouvrit la bouche.

« Il est peut-être temps pour toi d'avoir la réponse que tu as longtemps attendue.

— Qui était mon père?

— Oui. »

Arran se tut. Celle qu'il avait finit par considérer comme un membre sa famille sourit doucement. Elle prenait son temps et il n'était personne pour la presser. Elle ouvrait la bouche, mais ses yeux dévièrent vers les couloirs.

« Quelqu'un vient. »

Aussitôt, Arran se leva, bifurqua dans un couloir perpendiculaire et se fondit dans l'ombre. Il n'entendait pas l'arrivant, mais il faisait confiance à la vieille femme. Bientôt il entendit le glissement du sol et le frottement des tissus. Ce n'était pas un garde. Il s'avança légèrement et aperçu une silhouette féminine en même temps qu'il percevait les bottes lourdes des soldats. Lorsque l'intruse arriva à sa hauteur, il la tira avec lui le temps que la patrouille passe.

« Ne faites pas de bruit, ne bougez pas. » lui glissa-t-il à l'oreille.

Il ne voulait ni qu'elle se débatte, ni qu'elle se mette à parler, il était sur le point d'avoir ce qu'il attendait depuis longtemps, ce n'était pas pour qu'une étrangère vienne tout chambouler.
Une fois le couloir de nouveau calme, il se détacha de la jeune fille et observa les alentours par sécurité. Il lui proposa ensuite sa main pour la ramener à la lumière. Là, il put observer son vêtement et son visage. Elle lui semblait bien plus âgée que lui et ses cheveux reflétaient la petite flamme au mur. En revanche, son habit n'allait pas sans lui rappeler quelque chose. Ou quelqu'un. La prisonnière qui les observait finit par interrompre leur observation mutuelle.