Un hiver avec toi

𝟏| 𝐍𝐎𝐔𝐕𝐄𝐋𝐋𝐄 𝐑𝐄𝐍𝐂𝐎𝐍𝐓𝐑𝐄

Lila

Mon corps divague entre les nombreux passants qui me font face alors que je précipite mes pas à mesure que les minutes défilent. Mes yeux papillonnent à cause de la brise fraîche qui dérange mes pupilles. Dans les rues blindées de monde à New York, je me dirige vers ma librairie, mon sac à main noir dans ma main gelée dû au vent frais et dans l'autre, un chocolat chaud venant d'un Starbucks juste à côté de chez moi, pour me réchauffer.

Nous sommes en pleine période d'automne, bientôt l'hiver, ma saison préférée. J'adore cette saison avec maman. Alors, je m'y prépare, avec hâte.

J'allume l'écran de mon téléphone qui indique " 24 Novembre " ainsi que l'heure où le travail m'appelle " 7h25 " mais la foule dans les rues m'empêche d'aller plus vite, faisant ralentir mes pas.

Elio va m'engueuler...

Comme de nombreuses fois, je suis en retard pour l'ouverture de ma librairie. J'aime bien ouvrir mon magasin tôt, ça me permet de profiter du calme qui résonne dans l'habitacle avant que l'atmosphère de celle-ci ne change. Observer avec attention à travers mes fenêtres le soleil, qui lui, se lève doucement, avec mon livre dans les mains, attendant patiemment les clients.

Je n'ai pas l'habitude d'avoir des acheteurs aussi tôt. Alors je profite de lire dans mon coin, seule, avant qu'Elio ne débarque. Elio commence le travail plus tard, à certains moments. Il sait que j'ai besoin de mon moment de solitude avant de commencer à sociabiliser avec des gens qui me sont inconnus.

Je vis à New-York depuis maintenant 1 an, seule car ma propre compagnie me satisfait, et c'est comme ça qu'on m'a habitué. Mais après le travail, mon habitude est de rendre visite à mes parents qui ont fait le choix de quitter les banlieues parisiennes pour vivre dans une ville que maman et moi adorons et ça, dès lorsque je n'étais encore qu'une enfant. Mes visites se sont accentuées à l'annonce de la maladie qui a pris place dans la vie de mon géniteur. Je refuse de rater une occasion pour être à ses côtés, par peur que la maladie l'emporte un jour ou l'autre.

J'ai donc ouvert ma librairie quelques mois après mon déménagement, avec le soutien d'Elio, mon meilleur ami. Ce lieu reflète ma passion mais aussi pour subvenir aux besoins médicaux de mon père car ils n'ont plus les moyens pour cela, et ça à le don de m'attrister.

Ça me fait plaisir de lui venir en aide et c'est tout à fait normal. Même si certaines fois, ils me forcent à garder de l'argent pour moi. Histoire que je subvienne à mes besoins, aussi.

Mon père sait se débrouiller et de même pour maman, j'en suis consciente mais je ne peux pas m'empêcher de l'aider. C'est plus fort que moi.

C'est mes parents après tout... Ils ont toujours fait de leurs mieux pour que je connaisse le bonheur, à moi de faire de même pour eux, car ils le méritent amplement.

Maman n'est plus toute jeune. Et à du mal à faire certaines chose des fois... Alors du haut de mes 20 ans, je sais me débrouiller et aider les personnes qui ont besoin d'aide alors je le fais.

Je traverse les rues de New-York. Observant cette ville magnifique, ainsi que ces beaux immeubles qui sont immenses et volumineux. Mes pieds craquent sous les feuilles d'automne, tandis que je sirote mon café qui m'aide légèrement à me réchauffer.

Le soleil se lève doucement, me laissant là une vue panoramique sur le ciel, une vue qui ne cessera de m'étonner. Je contemple les fins rayons du soleil, un doux sourire sur l'embrasure de mes lèvres.

Je ne suis plus qu'à quelques pas de ma librairie, enfin.

Je sors la clé qui m'aide à accéder à la librairie de ma poche avant située dans mon long manteau. Soudain, alors que mes yeux sont rivés sur la clé que je tiens entre mes fins doigts, un inconnu me bouscule, entrant en collision avec mon corps. Cette action me faisant perdre l'équilibre. La clé s'échappe d'entre mes doigts pour s'écraser contre le bitume mouillé dû à la pluie de cette nuit.