𝟓 | 𝐔𝐍 𝐒𝐄𝐍𝐓𝐈𝐌𝐄𝐍𝐓 𝐈𝐑É𝐄𝐋

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Adrien

C'est dans ses yeux, que pour une nouvelle fois dans la même journée, je prends plaisir à plonger les miens. En tentant tant bien que mal de connaître la réponse à ma demande juste en plongeant mes iris dans ses pupilles dilatées à longueur de temps.

Face à ses pupilles ancrées dans les miens, une chaleur vient enlacer avec tendresse mon cœur qui bat à une allure frénétique, déchaînant des flammes dans l'entièreté de mon corps.

Un sentiment si tendre se propage dans tout mon être, un sentiment presque irréel tellement il est bon à vivre. Je ressemble à un adolescent en train de connaître un nouveau sentiment encore inconnu, et c'est pourtant la vérité puisque je ne parviens pas à décrire convenablement ce qui se passe en ce moment-même, chaques frissons qui s'étale sur mon épiderme, chaque battement de coeur qui risque de commettre ma perte, et chaques pensées qui surgissent, me disant de ne plus jamais m'enfuir.

Que suis-je en train de vivre en si peu de temps ?

Ma raison me dit de rentrer à la maison, mais mon coeur me supplie de continuer la contemplation de ses yeux émeraudes.

Alors que je devrais faire une rotation pour accéder à la porte de mon appartement où j'y trouverais sûrement ma sœur sur le point d'assassiner mon meilleur ami, une scène qui apparaît trop de fois lorsque mon pied rentre dans l'habitacle et dont mon cerveau a pris l'habitude. Mais pourtant, je ne fais rien. Je ne parviens à rien faire de moi-même.

Comme si je n'avais plus le contrôle sur mon corps, et je ne souhaite plus l'avoir, je désire simplement me noyer dans ses yeux qui me scrute avec tant d'intensité que cela me procure la chair de poule.

Mes pieds restent collées contre le sol, comme s'il m'était impossible de faire un geste. Seuls ses billes vert me consume et détiennent toute mon attention, sans vraiment que je ne sache la raison.

Ma tête se penche légèrement sur le côté comme si je tentais de la questionner depuis la distance qui sépare nos deux corps mais pourtant, quelque chose m'attire à elle, pour qu'à nouveau, nous soyons unis.

Son visage montre une expression que je peine à décrire, mais je perçois tout de même de la surprise dans son regard, sûrement surprise de me voir à nouveau au même endroit qu'elle. Une expression de visage qui a le don de faire froncer avec légèreté mes sourcils.

Oh Lila, nous avons le don de nous retrouver à chaque fois.

C'est quand l'homme à ses côtés lui prend avec délicatesse le poignet que je m'autorise à respirer à nouveau, découvrant comme pour la première fois l'oxygène dont j'avais tant besoin. Ses yeux émeraudes quittent mes yeux colorés de différentes touches de couleurs pour les poser sur le visage curieux du type qui lui tient toujours le poignet.

J'aperçois ses lèvres bouger sans entendre un fin son qui sort de celle-ci, la tête de Lila se met à bouger lentement de haut en bas comme pour approuver les paroles de cet homme.

Ma mâchoire se serre sans trop savoir pourquoi, puis une chaleur non agréable se met à consumer mon corps, installant de la rougeur sur mes pommettes. Lorsque Lila finit par partir sans m'adresser un nouveau regard, je m'autorise à bouger puis à me retourner pour appuyer sur la poignée de la porte où se trouve déjà ma famille.

À peine la porte entrouverte, je perçois dans le canapé mon meilleur ami sur le point de se faire abattre par un coussin, tenu par ma petite sœur au visage presque aussi rouge que le mien. Je lève les yeux au ciel tandis qu'un soupir dépasse la barrière de mes lèvres, totalement épuisée de leur conneries puis me déshabille de mon manteau qui jusque là, me tenait trop chaud.

Un hiver avec toi Where stories live. Discover now