𝟔 | 𝐂𝐀𝐔𝐂𝐇𝐄𝐌𝐀𝐑𝐒.

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Lila

1 semaine s'est écoulée depuis mon dernier échange avec cet inconnu au corps tatouée. L'image de lui, torse nu, a répondu à certaines questions que j'avais concernant ses tatouages. Grâce à ma force mentale, j'ai lutté aussi fort que possible pour ne pas baisser les yeux, pour éviter de contempler autre choses que ses billes vairons.

1 semaine que j'ai accepté sa proposition dans l'espoir qu'à l'avenir, je saurais me défendre sans que quelqu'un vienne à mon aide, car la prochaine fois, il n'y aura certainement personne alors je prie pour qu'il n'arrive pas de prochaine fois parce que je doute pouvoir m'en remettre, cette fois-ci.

Il m'arrive que son visage enfoui dans sa capuche apparaisse dans mes nombreux cauchemars, m'empêchant de dormir paisiblement, le cœur léger. Ces cauchemars deviennent plus réguliers, créant des insomnies qui sont la cause de mes cernes violettes, ainsi que mes yeux larmoyants quand je débarque dans ma librairie. Toute lumières que mes yeux croisent sont comme une torture car ils me brûlent la rétine et le manque de sommeil n'aide en rien.

Il est dur de se relever après un événement marquant comme celui-ci, et j'arriverais peut-être à me sortir de la noirceur de mes pensées, mais pour l'instant, je plonge dans un trou noir ou rien ni personne n'est capable d'être ma source de bonheur.

Et même s'il existe cette personne qui a le don d'émerveiller ma journée, lorsqu'il est l'heure de revenir à la solitude que je retrouve chez moi, plus rien ne pourra égayer la fin de ma journée. C'est un cercle vicieux, plus que douloureux.

En ce moment, je ne trouve ma place nulle part. Je trouve nulle part où mes pensées s'envoleront pour laisser place au calme dont mon cœur à tant besoin. Je retrouve le chaos que j'ai toujours connu.

Certains ne comprendront pas ma douleur, mais de simples mains se posant sur mon corps ont eu le don de briser tout ce que j'avais reconstruit depuis que j'ai échappé à mon enfer.

Mes doigts s'enroulent autour de la manche de ma tasse et l'apportent à mes lèvres, pour enfin hydrater ma gorge qui n'attend qu'à être desséchée par un liquide. Le chocolat chaud me brûle la langue mais cette douleur n'est pas comparable à celle que je ressens dans l'entièreté de mon corps. Mes membres sont engourdis, mes yeux, larmoyants par le manque de sommeil et mon cœur est douloureux à chaque battements.

Je n'arrive pas à trouver la sérénité que je connaissais autrefois. Tout est sombre dans mon esprit, me faisant perdre goût à la vie. Lorsque ma lumière ardente n'est pas à mes côtés, j'ai l'impression de sombrer sans pouvoir me rattraper à quelque chose d'assez solide pour me remonter à la surface et connaître à nouveau le bonheur, même si cela ne dure que quelques secondes, ça suffit amplement pour satisfaire mon cœur.

Mon ventre crie famine ce qui ajoute une douleur en plus dans mon corps mais pourtant, je refuse de me nourrir. Cela n'a aucun intérêt car il est rare que ma nourriture ne finisse pas dans les toilettes, à cause d'une portion trop grosse qui a atterri dans mon estomac. Alors, je me contente d'un chocolat chaud qui fera l'affaire pour le reste de la journée.

L'enfant en moi ne serait pas fière de ce que je continue à faire subir à mon corps.

Mon corps est faible et mon cœur ne demande qu'à être secouru. Mes membres ne souhaitent effectuer aucun mouvement, mais mon cerveau me ramène à la raison. Si je veux continuer à aider financièrement mes parents, je ne peux pas rater un jour de travail car cela sera sur ma conscience.

Je refuse que mon meilleur ami s'inquiète plus encore sur ma santé mentale, alors il est de mon devoir de supporter cette journée malgré que le soir de mon agression me revient chaque fois que je tente de vivre comme si rien ne s'était passé.

Un hiver avec toi Where stories live. Discover now