Chapitre 75

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Tout ce que je peux faire pour le moment c'est attendre qu'il se calme pour avoir une discussion d'adulte, si jamais il me reparle un jour...

Au moment où j'allais sortir des toilettes, j'entends des bruits de vaisselles qui tombent, et des voix qui s'élèvent. J'ai bien peur de reconnaitre ces voix...

Je sors en trombe et vois mon frère, hors de lui, tenir un Lucas en colère pareil, par le col, à deux doigts de lui mettre une droite dans la gueule, et tout le monde autour les regardant sans être capable de bouger. Tous semblent plus énervé les uns que les autres. Putain de bordel de merde.

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Une fois à la maison, je cours en direction dans ma chambre. Je ne veux voir personne. Absolument personne.

Je n'en reviens pas. Mais pourquoi en fait ? Pourquoi il a fallu que ça se passe comme ça ? Qu'est-ce qu'il s'est passé dans leurs têtes à tous les deux ?

Je suis partie directement après avoir vue la scène qui s'étendait devant moi. Je ne voulais et ne pouvais pas en voir plus. Je veux encore moins savoir comment ça s'est fini parce que dans tous les cas de figures, l'un d'eux est sûrement blessé. Je ne sais pas s'ils m'ont vue et devinez-quoi. Je m'en contre fou à présent.

Tout ce que je sais, c'est que tout ce qui est en train de se passer entre mon frère et ses ami, c'est en partie ma faute. Et même en très grande partie. Certes ils n'avaient pas à réagir comme ça, mon frère n'avait pas à s'énerver autant surtout après que je lui ai dit que Lucas me rendait heureuse. 

Mais si je n'étais pas sorti avec Lucas et si on n'avait rien caché à personne, rien de tout cela ne serait arrivé. 

Donc oui. J'en suis venu à la conclusion que le problème de l'histoire c'est moi. Si je ne m'étais pas incrustée dans leur maison deux mois auparavant rien ne se serait produit. Tout irait encore bien entre eux 6. Eux tous. Lucas n'aurait pas eu à mentir, Théodore n'aurait pas eu à cacher la vérité à son meilleur amis, Baptiste n'aurait pas eu à parler de ses problèmes à une inconnue, Jordan et Thomas n'auraient pas eu à supporter ces non-dits constamment et Théo n'aurait pas eu à souffrir autant encore une fois à cause de moi.

Je n'ai pas envie de les quitter, mais est ce que vraiment j'ai un autre choix ? Ils se sentiront tellement mieux sans moi. Tout redeviendra comme avant pour eux et ils n'entendront plus jamais parler de moi. Ce sera peut-être dure pour eux au début, mais ils s'y feront vite et ils se rendront compte à quel point j'étais toxique pour eux. À quel point je suis toxique pour eux.

De mon côté, je ne suis pas sûre que je m'en remettrais un jour. Mais je le leur dois bien. C'est la moindre des choses que je puisse faire pour eux après tout. 

De retour à la case départ.

Je fais ma valise en 4e vitesse, en ne prenant que le nécessaire, il faut que ça rentre dans un seul sac. 

Je ne voudrais pas qu'ils arrivent alors que je suis en train de ranger pour partir, je n'en serais plus capable. Je récupère quand même mon chat, qui me regarde sans bouger. Je l'installe dans son sac et me dirige vers la porte. Je ne prends pas la peine de laisser un mot ou quoi que ce soit, et sors directement sans même un regard en arrière.

L'ironie dans tout ça c'est que je prends le même bus que j'avais pris pour l'aller, le jour où je suis venue ici deux mois plus tôt.

Ne vous méprenez pas je ne rentre pas chez mes parents. Jamais je ne ferais une chose pareil. Je retourne chez ma meilleure amie. Je compte l'appeler une fois dans le bus.

Durant ces deux heures de bus, j'ai réussi à me convaincre que c'était le meilleur choix que je pouvais faire pour eux.

J'ai bloqué les numéros de tout le monde sur mon téléphone, ils n'ont plus besoin de m'appeler et n'ont pas besoin de prendre de mes nouvelles.

C'est mon choixWhere stories live. Discover now