Chapitre 2: L'annonce de Juan

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Un bruit assourdissant me tire de ma rêverie. Encore fatiguée par la mission de la veille, je me tourne sur le dos et fixe le plafond tout en me massant les tempes.

Le son se fait de plus en plus bruyant et je comprends qu'il s'agit en réalité de coups frappés sur la porte de ma chambre.

Enfin, je ne sais pas si on peut réellement appeler cela une chambre. Il est plutôt question d'une petite pièce, de sept mètres carrés à peu près, au papier peint jaunissant et au plafond s'émiettant. Les seuls meubles présents sont un petit lit en bois et une table faite dans le même matériau.

Je me décide finalement à quitter le lit quand une voix étouffée se fait entendre.

Stella, je sais que tu es réveillée.

Encore un des larbins de mon beau-père qui a décidé de me faire chier.

Je me dirige en grommelant vers la porte.

Qu'est-ce tu veux ? je le questionne en réprimant un bâillement.

Le parrain souhaiterait te voir, me répond-il à travers la masse de PVC qui sépare ma « chambre » du couloir.

Pourquoi ?

J'en sais rien, mais ça à sûrement quelque chose à voir avec ta petite mission d'hier. T'as encore dû faire de la merde à ce que je vois.

J'entends ensuite ses pas s'éloigner, ainsi que son rire cynique.

Enfoiré.

D'un coup, une montée de stress me parvient, en repensant à ses paroles.

« T'as encore dû faire de la merde à ce que je vois. »

Et si Juan, le parrain de la mafia, avait eu vent du fait que je n'avais finalement pas tué « Farfouine » ? Je parie qu'il va encore me frapper ou m'enfermer dans le quarto do inferno (chambre de l'enfer).

Le quarto do inferno est une pièce dans laquelle m'enferme parfois Juan, lorsqu'il me juge « pas sage ». Je l'ai surnommé ainsi parce que y aller, c'est comme aller en enfer. Il n'y a rien de pire.

Tout d'abord, l'odeur, de sang mélangé à de la moisissure, y est nauséabonde. De plus, l'endroit, pas plus grand qu'un placard à balais, contient des murs sur lesquels sont positionnés des centaines d'aiguilles. Il faut ajouter à cela un sol et un plafond bouillant, et toutes les heures, un gaz hallucinant se propage dans la pièce.

Rien que d'y penser, des spasmes me parcourent le corps et je sens la crise d'angoisse me gagner. Ma respiration commence à se faire haletante, il devient difficile pour moi de respirer normalement.

Je vais mourrir.

Je tente de me calmer en essayant de penser à autre chose, en vain.

C'est seulement au bout d'une dizaine de minutes, et d'un effort surhumain, que je parviens enfin à reprendre contenance. Il faut que je me détende.

Si ça se trouve, le parrain veut seulement me voir afin de me féliciter pour hier?

Quelle bonne blague.

Je n'aurais jamais dû me montrer si faible et écouter Malo. Cela ne me ressemble pas. J'aurais dû exécuter la mission que l'on m'avait demandé et tuer « Farfouine ». Dans quel pétrin je me suis encore fourrée...

Je décide de penser à autre chose et vais vers ma salle de bain pour me préparer. Il ne manquerait plus que je fasse attendre Juan.

La lumière blanche de la pièce m'agresse les yeux et il me faut quelques secondes pour m'y habituer. Une fois cela fait, je me place au niveau du lavabo afin de me brosser les dents. Je me dévêtis ensuite de mon pyjama composé d'un simple débardeur et un short. Avant d'entrer sous la douche, je prends le temps de me regarder dans le petit miroir carré qui se trouve devant moi.

Mafia CollegeWhere stories live. Discover now