PERFECT ENEMIES [T.1 & T.2]

Chapitre 24

Média : Zayn et Evelyna

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Hillmore University, Angleterre

Samedi 28 octobre

[Evelyna]

Dressée devant le miroir de la salle de bain, j'applique du rouge à lèvres noir sur ma bouche. Une fois cela fait, je pince les lèvres et les remue.

— Alors, je peux en savoir plus sur ta relation avec Zayn ? Je sais que tu ne dors plus ici, la nuit, me lance Shirley adossée à l'encadré de porte.

Je dirige mon regard vers son reflet. Elle m'observe avec malice dans son déguisement d'infirmière terrifiante, mais sexy.

Que lui dire ? Je suis obligée de lui répondre. Je lui avais posé le même genre de question à propos de Matt. Ce ne serait pas juste que je me défile. Et puis, c'est mon amie.

— Je ne sais pas exactement, dis-je en rangeant le tube de rouge à lèvre dans sa trousse de maquillage qu'elle m'a prêtée afin de me préparer pour la fête de ce soir.

Voilà une semaine que je passe toutes mes nuits aux côtés de Zayn. Mon « parfait ennemi », comme il aime nous appeler. Parfois, nous nous contentons de dormir nus l'un contre l'autre, parfois on batifole. Nous créons entre nous un lien de plus en plus intime chaque jour, et je pense être prête à réessayer d'aller jusqu'au bout. J'ai confiance en lui et je sais qu'il ne fera jamais rien contre ma volonté.

J'espère simplement que mon inconscient l'acceptera aussi.

— Comment ça, tu ne sais pas ? Vous n'en avez pas parler ?

C'est compliqué.

— On va dire qu'on se laisse vivre. Pour l'instant, on pourrait se qualifier d'amis avec bénéfice.

Ce sont les termes de Soren, après tout.

— Je vois. C'est ce que tu souhaites ?

Je cille et tourne la tête dans sa direction. Elle me lorgne attentivement.

— Qu'est-ce que tu veux dire ?

— Je te demande juste si ce type de relation te convient.

Je reporte mon attention sur ma silhouette dans le miroir. Je porte une longue robe moulante. Elle est déchirée aux manches et au niveau du décolleté, offrant une vue vertigineuse sur ma poitrine. Des fils éparpillés sur le tissu donne une impression de toile d'araignée. Sur ma tête repose un chapeau de sorcière. J'adore Halloween. C'est le seul jour de l'année où ma balafre passe de l'adjectif « horrible » à celui de « stylé ». Je n'ai jamais eu besoin de faire d'effort pour le maquillage. J'étais parfaite au naturel, avec ma profonde cicatrice rosée et mon œil si clair qu'il se confond presque avec le blanc de mon œil. Il m'est arrivé d'y ajouter du faux sang.

— Evy ?

Mes pensées se dissipent et je reviens au moment présent.

— Mmh ?

— Tu m'as entendue ?

— Ah, oui.

Est-ce que ce type de relation me convient ? Je crois. Enfin, je ne l'aurais pas engagée avec n'importe qui. Je n'ai jamais été du genre « juste pour le sexe ». En fait, je n'ai jamais été du genre de quoi que ce soit.

Néanmoins, malgré un début houleux, j'admets que je commence à nourrir une affection particulière pour Zayn. Si demain il me rejetait, ça me blesserait.