T.2 | Chapitre 8

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Hillmore University, Angleterre

Samedi 20 janvier

[Kate]

Blottie dans les couvertures, je me tourne sur le flan avant de battre des paupières. J'ouvre les yeux et les rayons qui filtrent dans la pièce m'indiquent que le jour s'est levé.

Bon sang, j'ai un terrible mal de crâne !

Je m'allonge sur le dos et pose ma paume sur mon front. Je pousse un soupir situé entre la plainte et le grognement.

— Mal à la tête ? me questionne quelqu'un.

Je tourne la tête vers mon coloc, déjà habillé. Il pose un verre d'eau fraîche et un plateau composé d'une tranche de pain et d'un yaourt sur ma table de nuit. À la vue de la nourriture, j'étire une mine dégoûtée malgré les gargouillements de mon ventre.

— Ne tire pas cette tête, il faut que tu manges et que tu t'hydrates, reprend-il.

— Pourquoi te préoccupes-tu de ma gueule de bois ?

En guise de réponse, je n'obtiens qu'un furtif haussement d'épaules. Il se dirige ensuite vers son lit et range des affaires dans son sac de sport comme si je n'étais pas là. Je me redresse et attrape ma boisson. Je dois admettre que je meurs de soif, ma gorge est si sèche qu'elle en est brûlante.

Tandis que le liquide coule dans mon œsophage, les souvenirs de la soirée d'hier me reviennent en tête. Ce cocktail était délicieux, mais il semblerait que j'en ai abusé. Le goût sucré était trompeur.

Je me remémore mes danses endiablées avec ce mec dont je ne connais pas le nom, de cette euphorie grisante qui s'est emparée de moi et de ma libido qui est montée en flèche. Soudain, je me revois assise sur la bite de Soren, en train de lui faire des avances.

Merde, j'ai fait ça ?

Je manque d'avaler de travers et me mets à tousser de manière peu discrète, ce qui attire son attention.

— Vas-y doucement, commente-t-il.

Lorsque ses prunelles croisent les miennes, le rouge me monte aux joues. Je me sens un peu gênée. Il doit le remarquer, car un rictus amusé naît sur ses lèvres.

— Je vois que tu commences à te souvenir.

Ouais, je crois que j'aurais préféré avoir un black-out.

Décidant d'assumer mes actes, même ceux de ma version bourrée, je retrouve une contenance et m'assieds dans le lit. Un vertige m'assaille quelques secondes.

— En effet, dis-je simplement.

Je fixe un point devant moi et il ne poursuit pas la conversation. Il continue de préparer ses affaires en silence. Je finis par lui jeter une œillade. Je devrais être soulagée qu'il ne revienne pas sur ce qu'il s'est passé, mais cela me met étrangement mal à l'aise, c'est pourquoi je lâche :

— Je m'excuse pour mon comportement déplacé envers toi.

— Lequel exactement ?

— Hé ! Mis à part ma tentative de séduction, je n'ai pas été incorrecte !

— C'est vrai, tu étais juste chiante.

J'attrape l'un de mes oreillers et le lui lance, outrée. Il rit.

— Roh, ça va ! Admets que tu étais lourde.

Je croise les bras, une moue boudeuse plaquée sur le visage. Nous nous lorgnons de longues secondes et un frisson dresse les poils sur ma nuque.

PERFECT ENEMIES [T.1 & T.2]Where stories live. Discover now