Chapitre 7

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L'hôte qui était tombé dans les bras — métaphoriques — de Voldemort était un sorcier qui avait fait ses études à Poudlard. Ancien Serdaigle, l'homme avait entendu parler de l'histoire de Rowena Serdaigle et de sa fille Helena.

Le mage noir était bien placé pour savoir que Helena savait garder ses petits secrets et d'après ce qu'il avait lu dans les pensées de l'homme, son petit Serdaigle n'avait pas découvert que la dame grise était la fille de Rowena... Cependant, il avait réussi à trouver des traces du voyage du baron sanglant en Albanie et c'est ainsi qu'il en était venu à explorer cette forêt que les habitants du coin considéraient comme hantée.

L'homme manquait d'assurance et lorsqu'il avait laissé échapper au cours d'une conversation qu'il pensait avoir localisé le légendaire diadème de Serdaigle, tout le monde s'était moqué de lui, l'humiliant sans hésitation. Furieux d'être toujours victime des brimades des autres, il avait organisé cette expédition sur un coup de tête, prétextant qu'il s'agissait d'un voyage pour y étudier les trolls dans leur habitat naturel...

En découvrant que personne n'avait posé de questions, Voldemort ricana. Les trolls ne vivaient pas dans les forêts, mais près des montagnes et sa destination aurait dû lever une foule de questions au sujet des vraies raisons de sa petite expédition.

Cependant, le mage noir ne devrait pas vraiment être étonné. L'employeur de son tout nouvel hôte était Albus Dumbledore et le vieux directeur lui avait promis le poste de professeur de défense contre les forces du mal s'il passait quelques mois sur le terrain.

Ainsi donc, Quirinus Quirrell, professeur médiocre d'étude des moldus, bègue et terriblement nerveux, avait accompli les exigences du directeur de Poudlard...

Alors qu'il pillait sans vergogne ses souvenirs, Voldemort découvrit que ce cher Quirinus cachait bien des surprises. L'homme était fasciné par la magie noire et il en avait longuement étudié tous les aspects d'un point de vue théorique. Il n'avait jamais osé passer à la pratique, retenu par la peur, mais c'était un attrait auquel il avait bien du mal à résister.

Voldemort ne s'attendait pas à rencontrer la moindre résistance. Après tout, il l'avait possédé par surprise et il avait pris le contrôle, imposant sa domination. Quirinus était retranché dans le fond de son esprit, tremblant et effrayé, totalement passif.

Soudain, le jeune professeur se révolta, essayant de récupérer le contrôle de son corps et de chasser le parasite qui avait pris possession de lui.

Voldemort dut lutter durement contre sa volonté et après une longue bataille qui les laissa exténués tous les deux, il parvint à garder le contrôle. Par prudence, cependant, il se décida à négocier une trêve avec son hôte.

Ce n'était pas dans ces habitudes, mais il était en position de faiblesse et il n'aurait jamais d'autre occasion si parfaite.

Après tout, quelles étaient les probabilités qu'un sorcier anglais, professeur à Poudlard, pressenti pour le poste qu'il avait autrefois convoité, se présente de lui-même dans une forêt d'Albanie inconnue ?

Infimes.

Il ne comptait pas laisser passer cette occasion de rentrer dans son pays et de pouvoir pénétrer au sein même de Poudlard...

Il proposa à Quirell de s'entraider mutuellement : si le sorcier le ramenait en Angleterre et l'aidait à retrouver un corps humain, il lui apprendrait tout ce qu'il savait sur la magie noire.

S'ils avaient été face à face, Quirrell aurait peut-être hésité ou renâclé. Mais Voldemort était dans son esprit et il avait vu ses désirs profonds, ceux qu'il cachait soigneusement.

L'avidité de l'homme pour la magie noire ne pouvait pas lui être dissimulée et Quirrell accepta de laisser Voldemort partager son corps.

Déterminé à endormir sa méfiance, Voldemort lui proposa de garder le contrôle pour les sortir de la forêt — après tout, les deux guides étaient morts — puis de le laisser ensuite gérer la suite.

Probablement trop trouillard pour se révolter en pleine forêt, à des kilomètres de toute civilisation, Quirrell cessa de lutter et comme il l'avait promis, Voldemort les conduisit en toute sécurité au premier petit village, à l'orée de la forêt.

Ils n'avaient pas été ennuyés une seule seconde par les animaux et encore moins par les créatures magiques : toute la faune de la forêt avait appris à connaître et à craindre la signature magique du mage noir, qui décimait les malheureux animaux s'approchant trop près de lui.

Une fois de retour dans la civilisation, Voldemort tint sa promesse et se retira au fond de l'esprit de son hôte, lui laissant tout contrôle de son corps, mais veillant au grain. À la moindre idée de rébellion, il interviendrait si vite que l'homme ne verrait rien venir...

Étrangement, Quirrell ne tenta rien. Il reprit le chemin de l'Angleterre aussi vite que possible et durant tout le trajet il rumina. Sa soif de connaissances luttait avec la peur du mage noir. Après tout, Quirrell était assez âgé pour se souvenir de la première guerre et pour avoir été élevé dans la peur de Voldemort. Finalement, il décida qu'il serait en sécurité à proximité du cauchemar du monde magique.

Lorsqu'ils arrivèrent chez Quirrell, ce dernier soupira et demanda à voix haute, comme s'il s'attendait à une réponse audible.

— Et maintenant ?

Voldemort haussa métaphoriquement les épaules, un peu ennuyé. Il était en Angleterre et il était dans le corps de Quirrell. Ce dernier lui permettrait d'entrer dans Poudlard tel un cheval de Troie. Il était pressé de retrouver un corps physique et une certaine indépendance, mais pouvoir contrôler Quirrell, l'insoupçonnable professeur, était un avantage certain.

Pour sa part, Quirrell voulait récupérer sa liberté et il n'était pas vraiment heureux de devoir partager son corps. Les pensées qui parasitaient parfois les siennes l'effrayaient et il avait hâte de pouvoir reprendre sa petite vie tranquille.

Aussi, plutôt que de se montrer patient, il commença à chercher une potion qui permettrait à l'esprit dans sa tête d'avoir une forme corporelle.

Conseillé par Voldemort, il se rendit dans l'allée des Embrumes et put trouver plusieurs livres de potions dédiés aux arts sombres. Il les étudia avec attention, fasciné par les possibilités qu'ouvraient la magie noire, même si la plupart du temps le but de ces potions était criminel : il y avait des poisons indétectables, foudroyants ou non. Des potions pour faire tomber quelqu'un malade ou pour le contrôler. Des potions pour repousser la mort ou pour sembler plus jeune. Tout ce dont les mages noirs avaient un jour rêvé était entre ces pages.

A travers ses yeuxHikayelerin yaşadığı yer. Şimdi keşfedin