Petit détour improvisé - Irina

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Lorsque nous atterrissons, le soleil est toujours présent dans le ciel. L'heure qu'indique la montre d'Alek est dix-sept heures. Une berline est apprêtée spécialement pour nous et nous attend devant le jet. Un homme s'occupe de charger les valises dans le coffre, tandis que je prends place à l'avant du véhicule. Alek ne tarde pas à me rejoindre, tout en s'allumant une cigarette. Comme toujours. Le moteur démarre et nous voilà engagés sur la route. À mesure que la voiture avance, mon cœur s'emballe. Pas de la manière dont je le voudrais, mais il me tiraille de l'intérieur m'incitant à faire demi-tour. Le paysage défile, tandis qu'une boule se crée dans le fond de ma gorge. Mon pouls pulse bien trop vite, des sueurs froides parcourent mon dos, ma jambe tressaute.

— Alek, s'il te plait, soufflé-je d'une voix enrouée.

Il s'empresse de garer la berline sur le bas-côté. Son visage se tourne vers moi, les sourcils froncés.

— Qu'est-ce que je suis en train de faire ? paniqué-je.

Je m'étouffe, je manque complètement d'air. Je défais ma ceinture, puis sors de la voiture à toute vitesse. Les mains contre la poitrine, je tente de reprendre ma respiration, inspirant et expirant trop rapidement. Mes oreilles bourdonnent, mon corps tremble. Les larmes qui dévalent mes joues, sans que je ne puisse les retenir, s'écrasent sur l'herbe du bord de la route. J'entends sa portière claquer, puis son odeur se rapprocher de moi.

— Dis-moi ce qui ne va pas, moja słodka !

— Je... Je... Fait chier, bafouillé-je.

J'entame les cent pas, tentant de calmer la panique qui me gagne. Je me sens sombrer, je me noie dans un océan d'eau froide. Bien trop froide pour que j'arrive à garder mes forces.

— Pourquoi on est là ? m'affolé-je.

Alek laisse une distance avec moi. Devant la voiture, il me contemple sans un mot, mais en posant un regard doux sur moi. Il commence à faire un pas dans ma direction, puis rétorque :

— On est ici pour toi, Irina.

Un second foule la verdure, puis un troisième.

— On est là pour ta famille, pour que tu puisses avoir des réponses.

— Et s'ils me claquent la porte au nez ? murmuré-je, alors qu'il se trouve assez proche de moi.

Son index s'empresse de se poser sous mon menton, le levant pour qu'il perçoive mon visage humidifié par mes pleurs silencieux. De son pouce, il vient essuyer le dessous de mes yeux, avant de m'enlacer dans une étreinte chaude et réconfortante.

— Je serais toujours là pour te sortir la tête de l'eau. Tu ne couleras jamais avec moi, moja słodka. S'ils refusent de te voir, je te ramènerai dans ta famille qui t'aime réellement.

Je relève le visage en reniflant négligemment. Je ressemble probablement à rien, mais à ce moment précis, je n'en ai un peu rien à faire. Aleksander m'a déjà observé dans tous mes états, il ne s'inquiétera donc pas d'une goutte de morve.

— On est d'accord que tu parles de la Pologne là ?

— Bien sûr, ricane-t-il. Il est hors de question que je te ramène chez ton père. Tu es coincée avec moi jusqu'à la fin de ta vie.

Son sourire est si réconfortant, il me détend sans avoir besoin de faire grand-chose. Derrière son air de méchant garçon mafieux, c'est une personne au grand cœur qui n'hésite pas une seule seconde à voler à mon secours. Il dépose un léger baiser sur mon crâne, avant de se reculer et de m'inviter à remonter en voiture.

Je veux vivre Tome II : Vengeance sanglante - Dark RomanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant